Céline avec Sàfilo

Céline avec Sàfilo

Le groupe Sàfilo et la marque de luxe Céline viennent de signer un accord de licence sur plusieurs années pour la production et la distribution mondiale des lunettes Céline. La licence était auparavant détenue par De Rigo.

La collection, qui cible la femme moderne sophistiquée, sera proposée dès janvier 2012 dans les boutiques Céline et des bureaux d’optique sélectionnés à travers le monde.

« Nous sommes enchantés d’annoncer cette entente avec une marque aussi exclusive », déclarait Roberto Vedovotto, chef de la direction du groupe Sàfilo. « Cette nouvelle collaboration nous permet d’ajouter à notre portefeuille l’un des labels les plus convoités sur la scène de la mode internationale et consolide nos liens avec le groupe LVMH. »

« Nous sommes très heureux d’annoncer ce partenariat avec le groupe Sàfilo », répondait Marco Gobbetti, son homologue chez Céline. « Nous sommes certains que l’expérience et le savoir-faire de Sàfilo sauront transmettre dans les collections à venir l’élégance moderne et la grande qualité qui distinguent les produits Céline et les rendent intemporels. »

Histoire d’un succès, Une nouvelle vision pour les lentilles

Par Paddy Kamen
Traduction par Edward Collister

Daniel Beaulieu aurait pu prendre sa retraite après avoir vendu Groupe Vision Optique en 2005. Mais non, il a entrepris une véritable mission.

Daniel Beaulieu est-il obsédé par les lentilles? La réponse : un OUI sans équivoque. Depuis cinq ans, il a voyagé à travers le monde pour étudier les matières premières ainsi que la fabrication, la distribution et la vente de lentilles. En plus d’une dizaine de pays européens et 30 états américains, il a visité l’Inde, la Thaïlande, la Corée, la Chine et le Japon. Il se sent investi d’une mission et parfait son apprentissage en fabrication numérique et en création de design évolués de verres optiques.

« Je veux tout comprendre sur les lentilles, y compris les coûts d’affaires ainsi que la nature du marché », dit-il. « J’avais besoin de connaître les tendances et les perspectives de ce champ d’activité. J’ai appris que l’avenir de l’industrie passe par les lentilles numériques et la gestion en ligne de produits, pour le plus grand bénéfice des professionnels de la vue. »

Daniel Beaulieu a également compris que les professionnels canadiens paient trop cher pour les produits associés aux lentilles. « Les professionnels de la vue paient généralement 25 pour cent de plus que les Américains et beaucoup plus que leurs homologues dans plusieurs autres pays. J’étais déterminé à effectuer une analyse détaillée de la situation et trouver un moyen d’offrir des produits de qualité à juste prix. S’il est vrai que les grandes corporations contrôlent environ la moitié du marché mondial, j’ai découvert qu’il existe des opportunités pour les nouveaux fournisseurs indépendants qui peuvent vendre des produits aux professionnels de la vue à des prix très intéressants. En se servant des commandes par Internet, de la livraison, d’un service local auprès d’un laboratoire affilié au réseau et de l’approvisionnement à l’échelle mondiale, on peut réussir. »

« Je veux donner les moyens aux professionnels indépendants de la vue afin qu’ils puissent concurrencer les plus gros joueurs et les services directs d’Internet aux consommateurs », ajoute-il. « Si nous ne trouvons pas un moyen de les aider, je crains que plusieurs disparaîtront dans les prochaines années. »

Les sites Web www.direct-lens.com et www.lensnetclub.com se trouvent au cœur de la solution proposée aux professionnels de la vue canadiens par Daniel Beaulieu et son réseau. Le réseau DirectLab est une compagnie offrant tous les services, tant pour les lentilles classiques et digitales que pour celles qui sont préparées sur mesure. Parmi ces services, il y a les garanties, les revêtements et le service à la clientèle, et ce, par l’entremise de la plateforme de commande de direct-lens.com. Les deux offrent des produits grand public ainsi que toutes les grandes marques. Ainsi, ils assurent l’accès à une large variété de lentilles de haute qualité, répondant à n’importe quel besoin.

Lensnetclub.com est un club de commande en ligne à la carte offrant toutes les grandes marques de lentilles selon les paramètres habituels de prescription. C’est l’endroit idéal pour les professionnels de la vue qui souhaitent obtenir des lentilles avec un programme de garantie en option. Ce qui différencie ce club des autres tient à plusieurs points : le service à la clientèle, la possibilité de placer des commandes par télécopieur et le fait qu’il y ait 18 matériaux et indices disponibles, fournis par les principaux fabricants et dotés de toutes les hauteurs d’ajustement. Les prix sont concurrentiels et le client paie séparément pour tout, incluant les frais d’une commande par télécopieur si requis (coût de 2 $ lorsqu’on n’utilise pas Internet). Les prix de Lensnetclub.com sont jusqu’à 60 % moins élevés que ceux de la compétition, ce qui constitue une opportunité pour les professionnels qui souhaitent se procurer des verres numériques aux prix des conventionnels.

Daniel Beaulieu gère ses compagnies sur un plan mondial et localement par l’entremise du réseau DirectLab, actuellement desservi par des laboratoires et des fabricants d’Asie, d’Europe, des États-Unis et du Canada représentant, sur un horaire de 24 heures, plusieurs milliers de techniciens outillés du meilleur équipement digital de production. L’approvisionnement à l’échelle mondiale permet à Daniel Beaulieu d’obtenir les plus bas prix possible tout en s’engageant à utiliser des laboratoires canadiens pour livrer le produit aux professionnels de la vue. De plus, maintenant présent d’un océan à l’autre, le réseau DirectLab vient d’annoncer la création d’une nouvelle licence au Québec avec DirecLab Rive-Sud. Le territoire de la Rive-Sud de Montréal sera maintenant desservi grâce à une association entre OLab Plus inc. et DirectLab Capital. Yves Cherrier, qui compte plus de 25 ans d’expérience dans le milieu de l’optique, sera l’expert dirigeant du nouveau laboratoire.

« Bien que le réseau DirectLab soit visionnaire et prenne de l’envergure avec ses sept centres de services à travers le Canada, le Québec demeure le point central de l’entreprise puisque le siège social se trouve à Trois-Rivières », précise Daniel Beaulieu. « Le service local reste une priorité. Il est important de pouvoir compter sur une équipe francophone spécialisée dans le domaine, et c’est pourquoi Marcel Martel, de DirectLab Drummondville, Robert Bell, directeur des ventes au Québec, David Landry, représentant des ventes – Atlantique, Yves Cherrier, directeur du laboratoire DirectLab Rive-Sud ainsi que Danielle Bouffard, agente au service à la clientèle, font partie intégrante de l’équipe senior. »

Présentement, la capacité de production se situe à plus de 10 000 lentilles par jour. Quatre-vingt-dix pour cent des produits Lensnetclub sont livrés à l’intérieur d’un délai de cinq jours ouvrables. « Nos garanties avec Lensnetclub sont très fiables et si nous sommes en retard, nous remettons au client un coupon de remboursement applicable lors de son prochain achat », explique Daniel Beaulieu.

Toutes les lentilles de Direct-Lens et Lensnetclub sont disponibles avec une optimisation numérique, et deux produits exclusifs et personnalisés sont offerts chez Lensnetclub, soit ClearI et Innovative. Le réseau DirectLab offre des produits de première qualité avec Direct-Lens : Precision et MyWorld. Selon Daniel Beaulieu, tous les produits sont vendus au meilleur rapport qualité-prix de l’industrie.

« J’ai investi plus de trois millions de dollars avec mes associés Jean-Marie Pomerleau et Ted Hahn, respectivement VP finances et VP ventes, pour m’assurer que nous sommes les meilleurs dans le domaine », explique-t-il. À ce jour, trois fonds d’investissement québécois ont donné leur appui au réseau DirectLab afin de supporter cet important projet de développement.

Direct-lens.com et Lensnetclub.com offrent des outils puissants aux professionnels de la vue lorsqu’ils veulent placer ou retracer leurs commandes en ligne. « Il s’agit d’une nouvelle façon de commander les lentilles pour le professionnel indépendant de la vue », remarque Daniel Beaulieu. « Nous avons facilité le processus de commande, de gestion et de traçage des commandes tout en effectuant d’importantes économies. Il s’agissait d’y penser. »

Daniel Beaulieu veut que Direct-Lens soit une société publique d’ici cinq ans. « À ce moment, j’aurai atteint mon but, soit de fournir des lentilles de haute qualité aux professionnels de la vue à des prix qui les aideront à augmenter leurs profits et à accroître leurs chiffres d’affaires. Je suis un indépendant et j’ai pris le ferme engagement de soutenir les professionnels de la vue indépendants. »

La famille Beaulieu a une longue histoire d’engagement dans l’industrie optique. « Mon père, qui avait plus de 50 ans d’expérience, était mon mentor », précise Daniel Beaulieu. « Et ma maîtrise en droit constitue un atout important dans ma carrière d’affaires. »

Le Groupe Curyeux, Quand l’optométrie se réinvente

Par Isabelle Boin-Serveau

Pour apprécier la vision singulière du Dr Roni Daoud, optométriste, une visite dans sa toute nouvelle boutique-clinique située à Ste-Marthe-sur-le-Lac s’impose, car le design intérieur répond à son concept de santé oculaire holistique. De magnifiques montures voisinent les soins pour paupières et l’optométrie se décline en mode nutritionnel. Et comme le fondateur du Groupe Curyeux a de très grandes visées, il entend revisiter prochainement son autre succursale de l’arrondissement de Saint-Laurent. Bienvenue dans un monde de l’optique entièrement repensé pour mieux satisfaire les multiples besoins des consommateurs en soins oculaires.

Pour le Dr Roni Daoud, tout a commencé en 1993 lorsqu’il s’inscrit au baccalauréat en biologie à l’Université américaine de Beyrouth au Liban, poursuivi d’un doctorat en biochimie à l’Université McGill. Son projet de recherche porte sur la chimiothérapie du cancer. Sa famille paternelle est installée au Québec depuis les années 1960 et œuvre depuis trente ans dans le domaine de l’optique, ce qui l’a amené à découvrir le domaine de l’optométrie au Québec. Très vite, le jeune homme ajoute à sa carrière de chercheur celle de l’optométrie et obtient un deuxième doctorat en 2005. En 2007, il fonde le Groupe Curyeux : « J’ai toujours eu envie d’être au contact du public et d’œuvrer dans le domaine de la santé. De plus, l’aspect entrepreneurial n’est pas à négliger et représente pour moi une autre forme importante de défi à relever ».

Un essor fulgurant

Un an après avoir obtenu son diplôme, Roni Daoud ouvre en partenariat son premier bureau à St-Jérôme. En 2007, il se réapproprie l’espace laissé vacant par Greische & Scaff dans le centre commercial de Ste-Marthe-sur-le-Lac. Depuis le premier avril de cette année, ce bureau a été déménagé dans un espace de 3 000 pi2 de l’autre côté de la rue, à l’intérieur d’un bâtiment récent offrant pignon sur rue. « Un développement très profitable qui attire une clientèle qui adore la mode et qui cherche un service médical et optique dans lequel elle peut avoir confiance », indique Wissam Daoud, directeur clinique. En 2008, le Groupe Curyeux récidive en inaugurant un troisième bureau dans l’arrondissement de Saint-Laurent.

Pour ceux qui le connaissent, Roni Daoud n’est pas motivé par une banale fringale d’acquisition. La discipline intellectuelle inhérente aux scientifiques l’a rompu au développement de concepts optiques visant une meilleure intégration dans un monde qui se globalise. Après le récent réaménagement opéré dans le bureau de Ste-Marthe-sur-le-Lac, c’est au tour de la succursale de l’arrondissement de Saint-Laurent de se laisser revamper et de prendre de l’envergure sur quelque 4 500 pi2! « Je pense que ce sera un projet exceptionnel en optique pour le centre de l’île de Montréal », estime le jeune optométriste qui, tout comme son épouse également optométriste, trouve encore le temps et l’énergie d’enseigner à l’École d’optométrie de l’Université de Montréal.

De fait, son bureau de Saint-Laurent se révèle très particulier dans la mesure où il fera partie de l’un des plus grands centres médicaux sur l’île. Le complexe médical de Saint-Laurent a également pour vocation d’être un véritable guichet complet dans lequel un grand nombre de services médicaux se côtoient : clinique médicale multidisciplinaire à haut volume, radiologie, laboratoire d’analyses, physiothérapie, dentisterie, audiologie, pharmacie etc. sans oublier l’optométrie, représentée par le Groupe Curyeux.

Une pratique conceptuelle

Roni Daoud l’avoue sans ambages : « Nous nous dirigeons vers des pratiques multidisciplinaires où l’optométrie est à la fine pointe grâce à une équipe de professionnels qui se spécialisent dans la basse vision, dans la contactologie, l’optométrie pédiatrique, la vision binoculaire, et encore plus dans la dermatologie et la nutrition oculaire. Quotidiennement, une centaine de personnes pourra être reçue à l’intérieur de nos trois salles d’examen ».

Dans le Groupe Curyeux, les optométristes orientent leur proposition d’une panoplie de services : « Nous ne proposons pas seulement des lunettes ou des lentilles de contact comme solutions. Nous offrons aussi la correction de la vue au laser et les traitements intra-oculaires à travers des implants avec une évaluation préopératoire et des suivis post-opératoires détaillés ». En effet, les Drs Roni Daoud et Annie Mayer (son épouse), comme tous les optométristes qui œuvrent au sein du groupe, possèdent une riche expérience en ce qui a trait aux interventions au laser et aux lentilles intra-oculaires, ce qui leur permet de prodiguer les meilleurs conseils aux patients : « Nous aidons nos clients à comprendre et à choisir les options de correction et nous travaillons étroitement avec la majorité des grands centres pour la correction de la vue, ce qui assure à notre clientèle un service abordable, vaste et exceptionnel ».

Dr Roni Daoud a d’ailleurs sa façon de considérer les services de laser : « C’est une vieille crainte véhiculée par certains commerçants de lunettes de croire et de faire croire que le laser empiète sur le marché de la vente de montures. En fait, c’est même une solution complémentaire. Le patient a toujours besoin d’examen de la vue, de suivi en soins oculaires, de lunettes de soleil, de verres progressifs, anti-fatigues etc. Bref, notre relation avec les patients perdure au fil de leur vie! »

Nutrition et cosmétique

Le Groupe Curyeux ne s’arrête pas là dans sa proposition de services. En effet, Roni Daoud, qui possède un doctorat en biochimie, s’est donné pour mission d’introduire la nutrition oculaire dans la pratique au sein des trois cliniques d’optique : « La nutrition est bien sûr une solution qui a toujours été là. On l’utilisait alors à travers des produits tels que Vitalux ou PreserVision qui sont prescrits par les ophtalmologistes depuis de nombreuses années. Depuis quelques années, beaucoup de nouveaux produits nutritifs sous forme de suppléments poussent sur le marché nord-américain. Leur but est de traiter certaines maladies oculaires. Cela nécessite une évaluation approfondie de ces produits afin de faire nos recommandations. Mais d’abord, nous croyons à une alimentation saine pour améliorer l’état de santé de chaque personne. Alors il faut commencer là et à un jeune âge ».

Pour concrétiser sa réflexion et pousser les limites de l’ordinaire, Roni Daoud a déjà mis en place dans ses bureaux un espace réservé à la santé de la peau: « En tant qu’optométriste, on se retrouve à traiter de mauvaises conditions oculaires qui sont le résultat d’utilisation de certaines crèmes anti-âge, antirides, anti-bouffissures ou anti-cernes… sans compter certains produits mal utilisés pour allonger les cils, les mascaras, les crayons, les fards, etc. Or malheureusement, plusieurs commerces qui vendent les produits cosmétiques n’ont, dans la plupart des cas, aucune notion de ce qui convient aux différents types de paupières. » Le Groupe Curyeux se propose de discuter avec les patients des produits qui touchent aux soins et à l’esthétique des paupières, et cela en collaboration avec des dermatologues et des spécialistes en esthétique.

« Notre objectif est de regrouper sous le même toit tout ce qui touche aux soins et à la santé de l’œil », conclut l’homme d’affaires avec enthousiasme et assurance. Guidé par une vision qui évolue sur un fond d’exception, le Groupe Curyeux n’en est qu’à son prélude. Gageons que Roni Daoud n’a pas fini de nous surprendre…

Un aménagement révolutionnaire

La lumière, que diffusent d’immenses vitrines, éclaire les divisions d’un espace de 3 000 pi2 qui répondent avec harmonie au thème de l’œil. Le designer du Groupe Curyeux, Senseï Design, guidé par l’inspiration du propriétaire Roni Daoud, a trouvé là matière à son talent. Au centre de l’espace, les visiteurs sont invités à pénétrer dans un écrin de créations. Car c’est là, à l’intérieur d’un espace de forme orbitale que sont exposées les montures d’exception des designers. Plus loin, de confortables sofas en cuir de couleur rouge jouxtent les salles d’examens. Ici, les optométristes ne sont plus confinés dans une chambre sans fenêtre et bénéficient d’une bande de lumière qui plonge dans le cœur du bureau. Sur les murs éclairés s’alignent de multiples paires de lunettes et des comptoirs blancs affichent des collections de marques. Quelque 2 000 montures, des montures luxueuses bien sûr, mais aussi des montures moins onéreuses, se trouvent réunies dans ce temple de la vision. Mais, au-delà du concept, l’endroit s’harmonise avec la philosophie mise de l’avant par le Groupe Curyeux : « Tous les patients qui viennent se faire traiter chez nous, doivent aussi trouver chez nous des produits au prix qui leur conviennent… Pour cela, on offre des solutions à tous les prix et pour tous les goûts ».

En cas de décès, quels seront les impacts pour votre entreprise?

Par Manon Robert

Pour développer davantage le thème de l’assurance vie et les solutions visant à optimiser votre sécurité financière ainsi que celle de votre entreprise, je vous présente dans cette nouvelle chronique une analyse des risques auxquels votre entreprise pourrait être exposée si les protections en cas de décès ou d’invalidité étaient insuffisantes. Dans la chronique précédente, j’insistais sur l’importance de réévaluer vos investissements périodiquement. Vous devriez également réviser une fois par année votre assurance de personne. Mieux encore, il serait sage de contacter votre conseiller dès qu’il y a des changements qui pourraient affecter votre entreprise.

C’est pourquoi, dans chacune de mes rencontres avec mes clients, j’établis leurs besoins en cas d’un décès ou d’une invalidité prématurée afin d’assurer la pérennité de cet actif précieux : leur entreprise. Je tiens compte alors de plusieurs facteurs dans l’élaboration d’une solution à court terme et aussi pour une stratégie à long terme. Et dans ce contexte de continuité des affaires, il est important de bien comprendre la gestion des risques (invalidité ou décès) qui pourrait affecter momentanément ou perpétuellement les performances de votre entreprise.

À la lumière des éléments précédents, comment peut-on évaluer adéquatement vos besoins afin de diminuer ou limiter vos pertes financières? En fait, le tout réside dans une analyse approfondie de votre entreprise et de ses dirigeants, en vue de mettre en œuvre des solutions pour assurer la continuité des affaires en cas d’événements malheureux.

Conséquemment, il convient de bien identifier les risques visant à réduire ou à éliminer leurs conséquences. Pour ce faire, on doit également identifier et chiffrer les pertes potentielles de toutes les personnes importantes de l’entreprise, leur salaire de remplacement, ainsi que les frais de recherche et d’embauche, car ils sont des acteurs importants dans la croissance de votre entreprise.

Le cas de M. Sceptique

Lors d’un colloque, j’ai rencontré le dirigeant d’une grande société. Selon ses dires, son entreprise valait plusieurs millions. Manifestement en bonne santé, il semblait relativement bien informé en termes d’assurance. Il s’est même empressé d’affirmer qu’il était « sur-assuré »: ses véhicules, ses bâtisses, ses équipements, bref tout était trop assuré! C’est le genre de situation qui me motive à tirer la sonnette d’alarme… En effet, comme la majorité des entrepreneurs, cet homme a assuré les œufs d’or en oubliant de protéger la poule!

J’avais un doute quant à sa couverture d’assurance de personne, comme c’est le cas dans bien des scénarios rencontrés à mon bureau. J’ai alors demandé à M. Sceptique : « Quels sont les rôles et les tâches de chaque actionnaire et personne clé de votre entreprise? » Intrigué, il m’a demandé pourquoi je posais cette question. Je lui ai expliqué que le décès ou l’invalidité d’un actionnaire pourrait engendrer trois conséquences importantes. Premièrement, l’institution prêteuse pourrait devenir frileuse et resserrer par exemple le crédit, car l’actionnaire absent contribuait à la gestion et à la santé financière, aux démarches et aux négociations des prêts et des marges de crédit. Deuxièmement, une perte de clientèle serait à prévoir si l’actionnaire était le seul spécialiste dans son domaine. Et troisièmement, l’insécurité des employés grandirait et ils en profiteraient peut-être pour changer d’entreprise ou être recrutés par les concurrents. Selon le rôle et les tâches de chacun, M. Sceptique a réalisé qu’il y avait un coût pour remplacer la personne décédée ou invalide.

À la suite de cette réflexion, je lui ai demandé s’il avait une convention d’actionnaire. Il a répondu fièrement que oui : « Et dans cette convention, j’ai une clause de retrait des affaires, une clause de paiement, une clause d’assurance et une clause Shotgun1 ». J’ai relancé avec curiosité : « Cette convention est-elle occasionnellement mise à jour, et surtout, est-elle signée? » Ses yeux en disaient long. De toute évidence, la convention n’avait pas été signée.

De plus, soudainement, il a pris conscience que plusieurs aspects de la planification de son entreprise avaient été négligés, notamment l’analyse des risques auxquels son entreprise pourrait être exposée, ainsi que les conséquences sur la continuité de ses affaires à la suite d’un décès ou d’une invalidité. De son porte-documents, il a sorti son agenda pour planifier une consultation afin que je régularise sa situation. Ainsi, il s’assurait de la continuité de son entreprise, une succession sans pépins et une retraite à la hauteur de ses attentes.

En conclusion, M. Sceptique est devenu un client très prévoyant.

Toujours dans le but d’optimiser votre sécurité financière, dans la prochaine chronique, nous aborderons le sujet des REER et plus particulièrement le RRI pour propriétaire d’entreprise. D’ailleurs, ce dernier, encore peu connu, mérite de gagner en popularité, que ce soit par sa protection contre les créanciers ou par la possibilité de souscrire à une plus grande cotisation annuelle que celle du REER.


 

1. Lorsqu’un des actionnaires veut vendre ses actions aux autres actionnaires et advenant que ces derniers n’acceptent pas cette offre, ils sont automatiquement obligés d’offrir leurs propres actions à l’offrant, aux mêmex prix et aux mêmes conditions.

SILMO 2011: sous le signe de la tortue

par Marie-Sophie Dion, o.o.d.

C’est dans un climat quasi tropical, avec un thermomètre oscillant aux alentours de 30° C peu habituel en cette fin du mois de septembre, que Paris a accueilli les amoureux de belles lunettes et de design à l’occasion du Silmo 2011.

En plus de recevoir les visiteurs du Silmo et les adeptes de la Semaine de Mode du « prêt-à-porter », la ville a vibré au rythme de la Nuit Blanche de Paris1, les rues ayant peine à contenir tout ce beau monde qui se refusait à tout prix de dormir. L’ambiance nocturne était à la fête et la fébrilité palpable.

La soirée des Silmo d’Or a émerveillé ses invités par son emplacement dans le hall Concorde du musée de l’Air et de l’Espace. Sous les ailes de deux avions Concorde, légendaire symbole de vitesse et de prestige des années 1960, la piste de danse a rassemblé des nominés, des invités VIP et… des tortues. Oui, vous avez bien lu : des tortues!

Une bonne centaine des convives de cette soirée portait des montures en acétate façon écailles de tortue, communément appelées tortoise. Une mode? Non… Je dirais plus : une véritable INVASION! Moi, qui ne suis guère une amatrice de cet agencement aléatoire de différents tons de brun, je me suis consolée en me délectant des innombrables amuse-gueules et desserts délicats.

L’origine de l’écaille de tortue

L’écaille de tortue imbriquée (Eretmochelys imbricata) est une matière ancestrale qui a toujours stimulé l’imagination des hommes. De l’extraordinaire berceau d’Henri IV, façonné dans une carapace entière, aux plus beaux meubles de l’ébénisterie du 18e siècle, jusqu’aux peignes, lunettes et fume-cigarettes en écailles de tortue des 19e et 20e siècles, on la retrouve sur tous les continents.

L’écaille de tortue est une matière noble et vivante, naturelle et en même temps sophistiquée; elle est riche d’infinis reflets qui vont du brun foncé au blond, atteignant parfois des tons de miel qui lui donnent la transparence du verre. Elle doit sa réputation tant à ses qualités esthétiques qu’à ses multiples possibilités de transformation qui ont permis de l’utiliser aussi bien dans l’art décoratif que pour les objets usuels de la vie quotidienne.

L’extrême légèreté de l’écaille en fait le produit privilégié des lunetiers. Une monture de lunettes en écailles ne pèse en effet pas plus de 16 g, ne glisse pas et est totalement anallergique. Durant les années 1940 à 1960, l’écaille de tortue véritable a été LE matériau chic et populaire en lunetterie.

L’écaille est faite de kératine, une matière plastique naturelle provenant de la carapace de la tortue de type imbriquée. Le poids de cette tortue peut atteindre 140 kg et sa taille jusqu’à 1 mètre 30 de largeur et 1 mètre de hauteur. On les retrouve dans les mers chaudes, entre autres dans l’archipel des Bahamas (Atlantique), les îles Galápagos (océan Pacifique), les îles Seychelles (océan Indien) et les côtes du Mexique. Leurs teintes dépendent de la température de l’eau et de leur nourriture. La partie dorsale de la carapace comporte 13 écailles réunies par 22 onglons à la partie ventrale appelée plastron. Le plastron n’est pas utilisé en lunetterie mais pour la confection de produits de luxe et la marqueterie.

Les écailles sont séparées par immersion dans l’eau bouillante et débarrassées de leur matière grasse par trempage dans un bain tiède de carbonate de soude. Elles sont ensuite ramollies dans l’eau bouillante et pressées pour supprimer leur courbure naturelle. Leur épaisseur trop faible ne permet pas de les utiliser directement. Il faut réunir plusieurs fragments taillés en biseaux, puis regroupés selon leurs formes et leurs couleurs. Ils sont ensuite meulés pour que leurs surfaces s’épousent parfaitement.

L’écaille a cette propriété impressionnante de se greffer elle-même. Pour les former en plaque, les morceaux d’écailles sont disposés entre deux morceaux de bois mouillé qui sont fortement pressés entre deux plaques de métal. En une heure seulement, l’autogreffe est finalisée pour former de belles plaques épaisses de 4 mm.

Les faces et les branches sont découpées directement dans ces plaques solides. L’usinage se fait à la main ou à la fraiseuse, avec le même outillage traditionnel des artisans lunetiers qui travaillent l’acétate.

Actuellement, les tortues imbriquées sont officiellement protégées grâce à la Convention de Washington initiée en 1975 2. Un traité qui annonçait l’interdiction absolue d’exploiter les tortues et leurs écailles. Certains pays, dont la France, ont ratifié cette loi pour leur permettre d’utiliser les stocks restants jusqu’à épuisement. En 1993, les détenteurs d’écailles ont dû annoncer officiellement la quantité précise de leur inventaire et dès lors tenir un inventaire de tout ce qui sortait (en grammes).

Aujourd’hui, il subsiste encore des stocks d’écailles contrôlés, permettant la fabrication de montures et d’autres accessoires prestigieux. Cependant, la rareté et l’usinage artisanal font de l’écaille l’apanage des montures dites de luxe dont le prix peut représenter plusieurs milliers de dollars.

L’acétate simili écaille

Depuis la fin des années 1800, la compagnie italienne Mazzucchelli fabrique des plaques d’acétate de cellulose pour les vendre aux fabricants de peignes, de brosses, de boutons et… de montures de lunettes. Au cours des années, cette entreprise familiale vieille de maintenant six générations a créé en exclusivité plusieurs coloris et motifs, le plus célèbre étant l’écaille de tortue ou tortoise. Nul doute que la recrudescence de la demande pour ces plaques d’acétate tortoise a connu un boum incroyable à la suite de l’interdiction d’exploiter les tortues en 1975.

À mon sens, le choix du fini tortoise en est un de compromis. Moi qui, en tant qu’opticienne, tente depuis 20 ans d’agrémenter le visage des amétropes et de faire évoluer leur style, je dénote, chez mes clients qui demandent le tortoise, une intention de se mettre de l’avant, mais avec une certaine gêne, une retenue. C’est comme si, faute d’oser le noir ou les couleurs vives, ils se tournaient vers le brun. Pour ma part, je trouve dommage de leur faire porter un coloris vieillot qui, avouons-le, ne rajeunit personne…

Commentaires de designers

J’ai recueilli lors du Silmo certains avis de designers de lunettes parmi les plus influents de la planète. L’anglais Jason Kirk, créateur des très colorées montures Kirk Originals, semble à la fois surpris et déçu par cet engouement qu’il comprend néanmoins : « Très représentatif du rétro, le tortoise est facile et naturel à harmoniser. Cependant, je trouve que son utilisation est symptomatique des créateurs qui n’osent pas prendre de vrais risques! »

Caroline Abram, designer parisienne de lunettes féminines, juge le fini écaille aussi incontournable en lunetterie que le noir. Sa collection ne repose pas pour autant sur les couleurs classiques, en raison de sa préférence pour les couleurs vives. Elle avoue quand même l’avoir déjà plaqué derrière des acétates opaques pour apporter une touche de fantaisie…

Quant au créateur de la collection Grotesque, Daniel Benner,  il n’apprécie pas du tout l’écaille de tortue dont la popularité reste pour lui un grand mystère. Il soupçonne que certaines vedettes et les médias influencent les consommateurs : « Le tortoise étant définitivement rétro, le design des montures devraient aussi aller dans ce sens. Elles peuvent plaire autant aux fashionistas qui suivent cette tendance de montures anciennes qu’aux gens très conservateurs. C’est pourquoi cela se vend si bien! Personnellement, je n’aime pas l’effet moucheté et irrégulier de ces plaques, lui préférant des couleurs unies qui procurent au visage un effet plus épuré. »

Selon Bruno Chaussignand, jeune opticien et designer français « trois raisons expliquent le retour du tortoise. Tout d’abord, nous vivons dans un contexte économique difficile qui nous rend nostalgique. Cela joue sur l’inconscient collectif qui se sent sécurisé en se réfugiant dans le passé. Nous avons tous en mémoire des images de célébrités d’hier portant ce type de couleurs (Hepburn, Kennedy…) auxquelles nous nous identifions pour nous rassurer. Deuxièmement, au-delà de sa couleur, le tortoise imite une matière noble, rare et naturelle correspondant à la tendance écologiste qui fait désormais partie intégrante de nos vies. L’utilisation de ces couleurs transmet ainsi une image à la fois responsable et tendance. » Enfin, pendant longtemps la mode a été axée sur la couleur noire, à laquelle on associait des bijoux en argent, puis, à l’or (de retour après de nombreuses années d’absence) qui s’accorde au marron et donc à l’écaille. Bruno Chaussignand trouve que le tortoise, plus lumineux et moins sévère que le noir, apporte de la douceur au visage : « À la limite, il a même un aspect très féminin qui s’associe très bien avec les rouges à lèvres vifs, symboles mêmes du glamour chez une femme. C’est une couleur irrégulière qui joue énormément avec la lumière pour donner beaucoup d’éclat au visage. »

Ralph Anderl, imprévisible designer de la collection allemande ic! berlin, abonde dans ce sens : « C’est un coloris sympathique, classique, très harmonieux qui peut même être sexy! Il peut aussi être très attirant sur un corps nu, tel qu’illustré dans le Vogue America en 1957. Cet effet est toujours vrai! Le tortoise va aussi bien à un chauffeur de taxi à Rome qu’aux jolies filles de la Côte d’Azur ! » Il ajoute que ce fini écaille indique un retour vers la nature sauvage et la belle époque des safaris africains.

Le jeune designer belge de chez Theo, Serge Braké, juge que la tendance vintage est encore très forte: « Le tortoise est la base de la lunetterie. Pour avoir un effet encore plus vintage, on a besoin d’une matière qui s’approche le plus possible du produit original. Pour les formes de montures modernes, on doit jouer sur des variations qui rappellent le tortoise même s’il s’agit d’acétate. »

Shane Baum, p.-d.g. de Baumvision et créateur entre autres de la collection Leisure Society, apprécie l’élégance, l’effet sophistiqué et classique du tortoise. Il l’a introduit dans ses collections 2005 pour donner de la prestance et de la classe à ses montures : « C’est un retour comparable à celui du trench coat et des manteaux de tweed; ce sont des éléments qui ont résisté aux variations de la mode. »

Le grand designer fondateur de Theo, Patrick Hoet, avoue ignorer que l’écaille soit devenue une nouvelle tendance : « Comme je joue en cavalier seul, j’essaye de ne pas trop voir ce que font mes collègues. D’autre part, je n’utilise pas d’acétate dans ma collection. Je suppose que dans des moments économiquement instables les gens ont tendance à se tourner vers des valeurs plus sûres et qu’ils prennent moins de risques. Peut-être aussi est-ce pour la même raison que j’ai introduit la couleur or dans ma collection? Une monture tortoise donne au porteur un apparence de notoriété, de stabilité, de sérieux et dedétermination. »

Mel Rapp, opticien fabricant de montures à Toronto, ne tarit pas de commentaires sur le retour en force du tortoise. « Peut-être est-ce dû à l’influence de Mazzucchelli qui fabrique beaucoup de coloris écaille et qui est un importeur générateur d’idées dans le processus de création? Peut-être aussi qu’en cette période d’économie chancelante, la nostalgie des beaux objets anciens apporte un certain réconfort et que le jeu aléatoire des tons de brun en reflète le chaos? Selon moi, la présence du tortoise est une belle façon de combattre la quantité effarante de montures aviateur en métal brillant bon marché… Si vous croisez aujourd’hui quelqu’un portant du brillant bon marché, giflez-le! », conclut-il en plaisantant.

Plus sérieusement, la créatrice newyorkaise Selima Salaun explique que « l’écaille est aussi chic que le noir mais avec un côté beaucoup plus doux et que porteur projette une image très élégante, noble et posée. » Elle aussi croit que, dans cette période d’économie incertaine, l’écaille a un côté rassurant évoquant l’époque plus glorieuse où les stars portaient des lunettes écaille ou noires comme dans les films de Godard ou de Fellini. Enfin, contrairement aux couleurs vives, l’écaille apparaît intemporelle, permettant au porteur de ne jamais se sentir démodé: « C’est pour cela que dans ma collection, je propose des montures combinées en placage d’écailles et de couleurs vives et tout autant de montures seulement en écaille. »

Fin observateur de la société, Christophe Gilabert, directeur chez Anne et Valentin, note que ce fort retour du vintage date de cinq ans environ : « Cela a été initié par de gros acteurs de la mode. Même dans le secteur de l’automobile, la mini de BMW et la DS de Citroën démontrent cette tendance. Au cours d’une crise, les consommateurs et les industriels préfèrent être régressifs, les premiers par comportement et les seconds par nécessité économique. Cette régression se sert des périodes estimées meilleures. Les années 1950-60 réfèrent à un âge d’or social : révolution féminine, révolution de la jeunesse, révolution culturelle… il devient plus sécurisant de se réfugier dans ce bon vieux temps-là. C’est un comportement tout à fait humain de se replier sur soi même quand on n’est pas sûr de l’instant présent. De ce retour en arrière est né le style vintage, un style indissociable de l’écaille. » Et il souligne que « l’écaille est neutre sur un visage et que c’est la forme des lunettes qui définit l’identité du porteur. Prenez le même design pour une monture de couleur noire et une autre en écaille, la neutralité de l’écaille apparaît tout de suite parce qu’elle est plus passe-partout et surtout plus classique. »

Certains motifs en écaille sont cependant plus percutants que d’autres, dont le «Tokyo tortoise» formé de taches très contrastées noires sur jaune, ou du jaspé beaucoup plus rouge. Selon l’effet recherché, l’opticien, tout comme le consommateur, a la possibilité de choquer ou de « faire fondre » les lunettes, car ce n’est absolument pas le choix de variations qui manque sur le site du fabricant d’acétate (www.mazzucchelli1849.it/).

Pour conclure, chers collègues professionnels de la vue, je dois vous demander une faveur : ne vendez pas plus qu’une monture tortoise par jour, sans quoi cette tendance douce et nostalgique pourrait se transformer en véritable nausée généralisée! Je désire par ailleurs remercier sincèrement M. Hubert Midoux, lunetier français et écailliste, qui continue à m’impressionner à chaque rencontre.


1. Une manifestation annuelle qui propose gratuitement l’ouverture au public de musées, institutions culturelles et autres espaces publics ou privés.

2. www.cites.org/fra/prog/hbt/intro.shtml