La protection des yeux contre les rayons ultra-violets

Par Frédéric Gagnon, O.D. FAAO 

LentCornLe soleil se fait de plus en plus présent et l’importance de protéger sa peau contre ses rayons nocifs est sans cesse signalée. Notre rôle est d’informer les gens sur la nécessité de protéger ses yeux, des organes externes extrêmement sensibles aux effets des ultraviolets (UV). Différentes solutions sont disponibles telles que les lunettes solaires ou les chapeaux à rebords larges, mais également certains types de lentilles cornéennes (LC) qui offrent une protection contre les rayons UV. Nous allons démystifier le tout afin d’obtenir la meilleure protection et ainsi réduire les risques de développer certaines maladies oculaires.

Que sont les rayons UV?

Avant de débuter, rappelons qu’il existe différents types d’ultraviolet. Les rayons UV A et B ont un effet sur l’ADN des cellules et représentent donc un risque de cancer. Notons qu’une augmentation progressive des atteintes à la couche d’ozone terrestre entraîne une croissance de notre exposition à ses rayons. Pour ce qui est des UV C, ils sont également présents, mais très peu pénètrent l’atmosphère terrestre. Il ne faut pas oublier la lumière bleue qui selon certains, est responsable à très long terme du vieillissement de la rétine.1 Ces rayons sont ciblés par les nouveaux traitements de lentilles ophtalmiques comme Crizal® Prevencia™ et SeeCoat Blue. Omniprésents dans la vie quotidienne avec l’avènement des écrans rétro-illuminé DEL, il est toutefois difficile d’en étudier l’effet à très long terme et prouver de façon cliniquement significative leur lien avec le risque de dégénérescence maculaire.

Les effets oculaires des rayons UV

À court terme, une photokératoconjonctivite aiguë peut être causée par une exposition aux rayons UV. Plus couramment, leurs effets chroniques, comme seront expliqués à nos patients (la cataracte et la dégénérescence maculaire liée à l’âge). S’ils sont en général assez effrayés par le cancer, il ne faut tout de même pas omettre de leur mentionner que ces rayons peuvent être associés à des formes de cancers et dégénérescences oculaires telles que les pinguécula et les ptérygions.

Quelles lentilles possèdent un filtre UV?

Les lentilles cornéennes peuvent être un élément important lorsque l’on parle de protection solaire. Ce n’est cependant pas toutes les lentilles qui en possèdent, et lorsque c’est le cas, les compagnies nous les font connaitre rapidement. Par exemple, toutes les lentilles de la gamme Acuvue® possèdent un filtre UV de Classe 1 ou 2. Les lentilles de la gamme Oasys® et TruEye® bloquent la transmission des UV A de 96,1 % et de 99,9 % pour les UV B. La gamme Advance® stoppe les UV B à 99 % et les UV A à 93 %. Quant à la gamme Moist® elle bloque 97 % des UV B et 82 % des UV A. Chez CooperVision, les lentilles des gammes Encore 100® et Biomedics® ont un filtre UV de classe B.Finalement, la LC Biotrue à usage unique (jetable 1 jour) ont elles aussi un filtre UV B. 

Est-ce une protection suffisante?

Il est toutefois fortement recommandé d’utiliser une protection supplémentaire afin de minimiser les risques. Bien que les lentilles possédant un filtre UV offrent une protection de la cornée, il ne faut pas négliger les paupières et les muqueuses externes des yeux. Ainsi, tout porteur de LC devrait se faire conseiller le port de lunettes solaires par son professionnel de la vision même si ses LC ont un filtre UV. Rappelons que les rayons UV sont présents tout au long de l’année et non seulement comme plusieurs le croient uniquement l’été. Pour les amateurs de sports d’hiver, tels le ski et l’alpinisme, des lunettes solaires bien adaptées sont primordiales. Cela s’explique principalement par la présence élevée de rayons UV lorsque l’on se retrouve en altitude, sans compter les reflets de la neige et de la glace qui accentuent la réverbération. Il faut aussi rappeler à nos patients que les rayons UV transpercent les nuages et qu’ils devraient porter leurs lunettes même sous temps couvert. Il est commun d’entendre nos patients dire qu’ils portent leurs lunettes, laissées dans l’automobile, seulement lors de la conduite. Il faut leur rappeler que le pare-brise bloque les rayons UV mais qu’il est important aussi de porter les lunettes à l’extérieur de l’auto.

La protection UV chez les enfants

Le cristallin de l’enfant n’étant pas complètement développé, il protège moins bien contre la pénétration des rayons UV à l’intérieur de l’œil. Recommender le port de lunettes solaires et de LC avec filtre UV est donc tout à fait justifié. Il existe toutefois une certaine controverse à ce sujet. Certains avancent que les rayons UV contribueraient à freiner la myopie par un mécanisme de stabilisation de la cornée similaire à la théorie derrière la chirurgie de cross-linking pour le kératocône (technique expliquée dans une chronique précédente). Malgré ce débat au sein des optométristes et ophtalmologistes, il est important d’éduquer les parents sur le risque d’exposition aux rayons UV. Pour le futur des yeux de leurs enfants, nous croyons que des impératifs médico-légaux exigent des professionnels de laisser le choix aux parents de prévention des maladies oculaires liées à l’exposition chronique aux rayons UV.

L’indice glycémique, la teneur en fibres des aliments et leur influence sur la santé oculaire

Par Barbara Pelletier, O.D.

NutritionUne alimentation haute en fibres alimentaires et à indice glycémique moyen ou faible serait bénéfique pour prévenir l’incidence de la DMLA.  En effet, l’étude Blue Mountains Eye Study, réalisée en Australie sur une période de 10 ans, a révélé une hausse significative de débuts de DMLA chez les sujets consommant une diète à indice glycémique plus élévé par rapport aux sujets dont l’alimentation en comportait moins.  Selon la même étude, les fibres alimentaires, en particulier celles contenues dans l’avoine, pourraient avoir un rôle protecteur contre le commencement d’une DMLA. [1] De plus, à long terme, la surconsommation d’aliments à indice glycémique élevé augmente aussi les risques de diabète et de maladies cardiovasculaires.

Mais qu’est donc l’indice glycémique? C’est un critère de classification de la qualité des glucides contenus dans les aliments. Il permet de comparer le pouvoir glycémiant des aliments en quantifiant la hausse du niveau de glucose sanguin produite par un aliment spécifique par rapport à un aliment de référence, qui est généralement le glucose ou le pain blanc, dont l’indice glycémique est de 100.  Les aliments dont l’indice glycémique est de moins de 35 sont considérés comme ayant un indice glycémique faible.  La grande majorité des fruits frais, des légumes verts, des légumineuses et des céréales en grains entiers ont un indice glycémique faible.  Les aliments dont l’indice glycémique se situe entre 35 et 50 ont un indice glycémique moyen. Parmi ceux-ci, on retrouve les produits à base de céréales complètes à 100 %, les bananes, les abricots secs, les figues sèches et les pommes de terres cuites à la vapeur.  Les aliments ayant un indice glycémique de plus de 50, tels que le pain blanc, le riz blanc, les pommes de terre, les confiseries, les dattes, les barres chocolatées et les carottes cuites, sont considérés comme ayant un indice glycémique élevé. Il est à noter que l’indice glycémique d’un aliment peut varier. Plusieurs facteurs sont susceptibles d’influencer cette mesure.  Par exemple, le blé : plus celui-ci est moulu finement, plus l’indice glycémique sera élevé.  La farine raffinée a un indice glycémique plus élevé que la farine entière; les pâtes faites de semoule, moulue plus grossièrement, ont aussi un indice glycémique plus bas.

NutritionTable

L’indice glycémique ne tient pas compte de la quantité de glucide ingéré lorsque l’on mange une portion moyenne d’un aliment donné.  À titre d’exemple, le melon d’eau dont l’indice glycémique est de 75 (élevé) ne contient en fait que très peu de sucre. Une portion habituelle de melon d’eau ne provoquera pas de forte augmentation de la glycémie.

La charge glycémique apporte un complément d’information à l’indice glycémique.  Elle tient compte de l’indice glycémique et de la quantité de glucides d’une portion normale de l’aliment.  Elle tient aussi compte du fait que les fibres alimentaires d’un aliment ou d’un autre aliment consommé en même temps ont un effet antiglycémiant. La charge glycémique peut être nulle, faible (10 ou moins), modérée (11 à 19) ou forte (20 et plus).

La qualité des glucides ingérés a une influence non seulement sur la santé en général, mais aussi sur la santé oculaire. Les aliments à teneur élevée en fibres tendent à avoir un indice glycémique faible; ils s’avèrent donc bénéfiques pour la santé oculaire et sont à préconiser. Par contre, les aliments à haute teneur en sucres ou farines raffinées sont à éviter ou éliminer. Instruire nos patients sur ces faits les aidera à améliorer leur alimentation et par le fait même leur santé oculaire.  Nos patients comptent sur nous pour les éduquer en termes de prévention, comme nous le faisons déjà à propos des effets dommageables des rayons du soleil.

[1]KAUSHIK, S. et al. « Dietary Glycemic index and the Risk of Age-Related Macular Degeneration », The American Journal of Clinical Nutrition, vol. 88, Octobre 2008, no. 4, p. 1104-1110

Dans un monde en plein changement, faire évoluer son entreprise est avant tout une histoire de valeurs et de culture

Par Didier Reinach

MarketingLa culture est bien souvent un sujet tabou dans le monde économique. Cependant, la culture est avant tout un objet de développement personnel, un formidable outil pour apprendre à penser, à analyser et à comprendre, pour créer, imaginer, décider et performer.

Le développement culturel des entreprises et des employés est indispensable pour gérer le changement, la motivation, l’implication et au final multiplier la valeur de l’entreprise. Dans un monde de plus en plus complexe, la phrase de Michel de Montaigne (1533-1592), « Mieux vaut une tête bien faite que bien pleine » prend une dimension tout à fait actuelle.

Le développement culturel des employés est générateur de connexions cérébrales et donc de confrontations créatrices, de résolutions de problèmes, de développement des champs de conscience, d’autonomie, de dynamique collective et individuelle, de plaisir et de bien-être au travail, pour ne citer que ces bénéfices humains et organisationnels.

La culture est aussi, c’est maintenant prouvé, un objet de préparation mentale utilisée par de grands sportifs. Alors pourquoi ne pas l’inclure de façon adaptée dans le développement d’une entreprise?

Pour exemple, voici l’extrait d’un article écrit par Jonathan Trudel et paru le 6 décembre 2010 :

http://www.lactualite.com/culture/georges-st-pierre-gentleman-gladiateur/

Georges St-Pierre, gentleman gladiateur

Surnommé « l’homme le plus dangereux de la planète », le champion du monde de combats extrêmes Georges St-Pierre a conquis des légions d’adeptes, de Las Vegas aux Émirats arabes unis… 

Dans sa préparation, le champion du monde accorde aussi une large place à la… philosophie. Le soir où j’assiste à son entraînement au Tristar, il consacre autant de temps à débattre de concepts philosophiques avec son entraîneur, Firas Zahabi, bachelier en philosophie, qu’à échanger des coups. Quand je le questionne sur les grandes attentes du public à son égard, il répond en évoquant Aristote, puis il bifurque sur la notion de liberté dans l’univers de Newton et le concept de libre arbitre chez Leibniz, avant de parler des principes de l’art de la guerre, du penseur chinois Sun Tzu…

À l’heure de la mondialisation, du Web 3.0 et des réseaux sociaux, la culture et la pédagogie sont des armes maîtresses de conquêtes bien plus efficaces que de nombreuses campagnes de marketing.

C’est dans la tête que cela se passe. Nous sommes dotés d’un cerveau à la plasticité étonnante, disposant de compétences parfois insoupçonnées; mais qu’en faisons-nous?

À quoi cela sert-il d’apprendre des concepts, des méthodes, des processus, si nous ne les intégrons pas dans un ensemble encore plus large pour mieux les exploiter?

Pourquoi la majorité des formations ne permettent-elles pas d’atteindre les résultats souhaités?

Peut-être parce qu’un processus ne peut, à lui seul, générer une dynamique humaine?

Peut-être parce qu’une seule méthode n’est pas à l’origine d’innovations spectaculaires.

Certainement parce que le génie, la création, la dynamique collective, l’implication, la gestion du changement sont en fait le fruit d’un ensemble de choses disparates, le résultat, les conséquence de la confrontations d’éléments apparemment hétérogènes.

Une entreprise performante est indubitablement la conséquence d’un travail collectif où les cerveaux, stimulés sainement, nourris positivement et développés culturellement, sont producteurs de ces richesses inépuisables que sont les richesses humaines.

La culture et les valeurs sont les clés de la puissance économique. Lorsque la culture et les valeurs fonctionnent en symbiose, nous reproduisons les fondements d’un « à venir » riche et prospère.

Inspiré des résultats des travaux sur le Leadership Symbiocratique™ et du livre de Richard Branson : « L’entreprise sera humaniste ou ne sera pas ».

Solutions OASIS pour inconfort désertique

Par Anne-Marie Joncas

DossierVos patients se plaignent d’une sensation de sécheresse et d’irritation au niveau des yeux? Ou au contraire, leurs yeux larmoient sans explications? Ils sont peut-être aux prises avec le syndrome des yeux secs. Cette affection est généralement causée par une diminution de la sécrétion de larmes ou un déséquilibre dans leur composition entraînant une évaporation accrue. On parle respectivement de sécheresse oculaire par déficience aqueuse et de sécheresse oculaire par évaporation.

Vos patients ne doivent surtout pas négliger ces problèmes. Il leur faut savoir qu’un œil asséché est beaucoup plus exposé aux agents pathogènes et est donc plus enclin aux infections, aux inflammations et à l’irritation de la cornée.

Près du tiers des consultations en optométrie concerne cet inconfort oculaire. Heureusement, un océan de solutions efficaces s’offre à votre clientèle, allant des thérapies d’avant-garde aux technologies les plus innovantes. Voici un tour d’horizon pour rafraîchir ces stratégies en matière de sécheresse oculaire.

L’inconfort visuel : l’ABC de l’autoobservation

Le mode de vie moderne peut expliquer en partie la sensation de sécheresse aux yeux. Parmi les nombreux facteurs pouvant susciter une impression d’inconfort, notons l’air conditionné et le chauffage central, de longues périodes de concentration, le travail sur ordinateur, la lecture, la pollution atmosphérique et le pollen, l’exposition au soleil, certaines maladies ou réactions à des traitements et enfin, le port de lentilles de contact.

Pour remédier simplement à ces inconforts passagers, on peut suggérer au patient d’agir sur son environnement en utilisant par exemple un humidificateur, en évitant la fumée, ou en modifiant son comportement – c’est-à-dire en clignant des yeux plus souvent, en regardant au loin pour reposer ses yeux régulièrement ou en adoptant une hygiène méticuleuse pour ses lentilles cornéennes. Enfin, on pourra proposer le recours occasionnel aux gouttes d’hydratation. Championnes de la gamme mise au point par Abbott Medical Optics, les gouttes ophtalmiques lubrifiantes Blink® Moisturizing Lubricant Eye Drops offrent un confort immédiat avec chaque clignement de l’œil. De plus, leur format en dosettes est idéal pour le rythme trépidant d’aujourd’hui.

Une fois ces diverses solutions explorées, le professionnel de la vue s’assurera du contrôle ou de la disparition des inconforts chez son patient puisque le syndrome de sécheresse oculaire demeure un problème de santé sous-diagnostiqué. La perte de l’hydratation naturelle des yeux peut en effet être due à un phénomène bien ancré dans le corps comme le cercle vicieux de l’inflammation ou le dysfonctionnement des glandes de Meibomius. En tel cas, il vaut mieux user de stratégies thérapeutiques fondées sur des méthodes diagnostiques de pointe.

L’inflammation sous l’œil d’un détecteur pratique

Les mécanismes inflammatoires sont reconnus comme cause sous-jacente du syndrome chronique des yeux secs. Présentement, le diagnostic de ce syndrome est fondé sur l’examen clinique et appuyé par des analyses auxiliaires. Le professionnel traitant demande généralement au patient de signaler toute sensation de brûlure, picotement, douleur, sensibilité à la lumière et variation de la vision.

Il n’y avait jusqu’à présent aucune façon cliniquement viable de tester la composante inflammatoire de la sécheresse oculaire. InflammaDry est un test immunologique rapide à administrer en cabinet pour la détection in vitro visuelle et qualitative de taux élevés de métalloprotéinases matricielles-9 (MMP-9). Marqueurs systématiquement élevés de l’inflammation,  ces métalloprotéinases sont présentes dans le liquide lacrymal des patients atteints du syndrome des yeux secs. Les MMP-9 sont produites par le stress des cellules épithéliales à la surface oculaire. L’augmentation des niveaux de MMP-9 peut contribuer au dérèglement de la fonction de barrière épithéliale de la cornée, à une augmentation de la desquamation cornéenne, et à une irrégularité de la surface de la cornée. Le test formel InflammaDry facilite le diagnostic de sécheresse oculaire en clinique. Il peut être effectué facilement pour poser le diagnostic et répété sur une base régulière pour assurer un suivi de la condition inflammatoire.

Il suffit de 30 secondes pour recueillir l’échantillon de larme et de 10 minutes pour obtenir le résultat exprimé par code couleur – un peu comme un test de grossesse – bleu : négatif, rouge et bleu : positif indiquant la présence d’inflammation. Les larmes normales (sans sécheresse oculaire) présentent une fourchette en MMP-9 de 3 à 41 ng/ml. InflammaDry donne un résultat positif pour une concentration en MMP-9 inférieure à 40 ng/ml. La recherche a démontré que InflammaDry présentait un accord d’ensemble solide (87 %) avec les résultats cliniques, soit 85 % en sensibilité et 94 % en spécificité. Notons enfin que le test InflammaDry est un test abordable à usage unique qui ne nécessite aucun investissement supplémentaire en instrumentation coûteuse.

Dépistage et traitement à l’ère techno

TearScience se spécialise dans les appareils de dépistage de la sécheresse oculaire dite « évaporatoire », causée par des glandes de Meibomius déficientes, une surface oculaire irrégulière, des paupières anormales ou un port de lentille de contact ayant perturbé l’œil. La solution révolutionnaire développée par TearScience combine un outil diagnostique, le LipiView et un outil thérapeutique, appelé LipiFlow. Ensemble, ces appareils permettent de traiter directement la cause de la sécheresse évaporatoire, qui constitue 86 % des cas d’œil sec.

Appareil d’imagerie ophtalmique, le LipiView est conçu pour saisir, archiver, manipuler et stocker des images numériques d’observations spéculaires (interférométriques) du film lacrymal. Ces images peuvent être contrôlées de visu et documentées par le biais de photographies. Le LipiView permet concrètement au professionnel de la vue d’évaluer le film lacrymal en réalisant une vidéo mesurant l’épaisseur de la couche lipidique (huiles). Cet examen non invasif ne prend que 5 minutes. Il est suivi de l’évaluation de la quantité et de la qualité des huiles sécrétées par les glandes au moyen du Meibomian Gland Evaluator. Une fois pris en compte l’impact de la sécheresse oculaire sur le quotidien du patient et la source du manque de lubrification, le professionnel de la vue déterminera si le traitement LipiFlow convient.

La solution novatrice LipiFlow est un système à pulsations thermiques indolore qui débloque les canaux excréteurs des glandes de Meibomius et active leur sécrétion. La coquille dégageant une chaleur contrôlée est reliée à un système exerçant une pression sur les paupières. Ainsi le système chauffe et masse les paupières. Les résultats obtenus sont très satisfaisants et durent de un à quatre ans. Par contre, il faut s’attendre à des résultats moindres en cas d’atrophie des glandes de Meibomius. En effet, le traitement maintient les glandes fonctionnelles sans pour autant « redonner vie » aux glandes trop endommagées. Puisque le traitement n’est pas curatif, il doit être renouvelé après un à quatre ans, délai après lequel son efficacité décline.

L’équipe du Dr Stephen S. Lane publiait en 2012 une étude randomisée multicentrique répartie au hasard incluant 139 patients ayant une dysfonction des glandes de Meibomius et répartis en deux groupes. Un premier groupe était traité uniquement par LipiFlow (70), le deuxième (69) par l’application de compresses chaudes (69) pendant deux semaines, suivie par un traitement LipiFlow. Les résultats confirment une amélioration significative (p < 0,05) de la sécrétion des glandes de Meibomius pour le groupe 1 (à deux et quatre semaines post-traitement). Le score de sécrétion était avant traitement de 6,3 ± 3,5 et après quatre semaines de 16,7 ± 8,7. Les valeurs du TBUT affichaient également une amélioration soit de 6,9 ± 5,0 avant traitement et de 7,4 ± 5,5 après quatre semaines. Les personnes d’abord traitées par compresses chaudes n’ont par contre enregistré aucune amélioration notable avant de passer au traitement LipiFlow. Tous les individus ayant bénéficié du traitement LipiFlow ont finalement connu une amélioration importante de leurs symptômes après un mois.

Agir de l’intérieur avec les oméga-3

Étude à l’appui, il a été démontré que les acides gras oméga-3 maintiennent la bonne fonction du film lacrymal et apportent un soulagement naturel à la sécheresse oculaire. Apaisant l’irritation, ils réduisent à la source l’inflammation causant le syndrome de l’œil sec. La recherche indique même que l’accroissement de la composante lipidique en oméga-3 et la diminution en oméga-6 procurent un film lacrymal de meilleure qualité et une lubrification améliorée de l’œil. Ainsi, le Dr Gregory Smith, ophtalmologiste de renom et chirurgien titulaire du Wills Eye Hospital à Philadelphie, présentait lors du Symposium automnal de la Cornea Society/ Eye Bank Association of America (EBAA) en 2011 des résultats percutants. Des résultats qui concourent aujourd’hui à transformer le protocole ophtalmique pour traiter les symptômes associés au syndrome de l’œil sec et la préchirurgie chez nos collègues américains. Ce spécialiste s’est penché sur la pénétration dans les glandes de Meibomius des acides gras oméga-3 sous forme de triglycérides administrés par voie orale. Pour la toute première fois, on démontrait scientifiquement que les oméga-3 EPA et DHA peuvent pénétrer la glande de Meibomius et modifier l’huile du meibum. En prescrivant le supplément Dry Eye Omega Benefits® de PRN-Physician Recommended Nutriceuticals aux 20 patients suivis dans le cadre de l’étude pilote, le Dr Smith a pu évaluer l’augmentation de la saturation des globules rouges en EPA et DHA par un test sanguin au nom de l’indice d’oméga-3. Il a également constaté une importante augmentation d’EPA et DHA dans le meibum lors d’un échantillonnage des sécrétions des glandes de Meibomius.

En effet, 82 % des patients traités avec le supplément de PRN ont présenté des oméga-3 EPA et DHA dans le meibum après huit semaines (versus 0 % pour les tests de référence) et une augmentation appréciable de l’indice oméga-3. De plus, 70 % des patients sont devenus asymptomatiques et 100 % ont noté une diminution de leur symptôme principal. L’amélioration du test TBUT (bris des larmes) s’est avérée appreciable. Tous les patients ayant présenté un piqueté cornéen au départ ont connu une amélioration considérable et l’hyperosmolarité des larmes a été réduit de 25 %.

Le Dr Michael Chaiken, spécialiste du syndrome des yeux secs, nous explique les avantages du supplément Dry Eye Omega Benefits développé au sein de la marque Physician Recommended Nutriceuticals (PRN). « Nous savons que les suppléments d’oméga-3 riches en EPA et DHA sous forme de triglycérides optimisent les résultats thérapeutiques. Notre produit offre un moyen systémique plutôt que topique qui est efficace, sûr et naturel. Il s’agit de gélules d’oméga-3 qui font des merveilles auprès des patients atteints du syndrome de sécheresse oculaire. Le secret de PRN est d’adopter la bonne forme d’oméga-3 et de l’offrir sous le bon dosage. » Formulé par certains des meilleurs ophtalmologistes du Wills Eye Hospital, les suppléments de PRN fournissent les nutraceutiques à base d’oméga-3 les plus purs et les plus performants qui soient. Dry Eye Omega Benefits propose une forte concentration d’oméga-3 anti-inflammatoire, l’EPA (acide eicosapentaénoïque), dans sa forme naturelle de triglycéride. Il est de toute première importance que l’huile utilisée soit sous forme naturelle triglycéride plutôt qu’ester éthylique (synthétique), laquelle est plus difficile à assimiler, et peut s’avérer potentiellement nocive en grande quantité. Prise conformément aux recommandations, soit quatre gélules par jour, la formule élaborée par PRN fournit 2 668 mg d’oméga-3 sous forme de triglycérides réestérifiée et non sous forme d’ester éthylique qui est moins bien assimilable. Le procédé de réestérification de l’huile de poisson PRN est ici essentiel pour enlever l’alcool des acides gras qui a été ajouté au début du processus de purification afin d’en éliminer les contaminants. « Il faut savoir que plusieurs omégas disponibles sur le marché peuvent contenir des contaminants. Le consommateur n’a souvent aucune indication sur la teneur en polluants, le processus de décontamination et la qualité finale du produit. C’est là que le professionnel de la vue joue un rôle déterminant. En lisant les résultats des tests cliniques appuyant les allégations, en prenant connaissance de la monographie du produit et de ses composantes, il peut recommander le choix le plus sûr à son patient. À cet égard, PRN offre le seul produit au monde appuyé par un contrôle documenté de la qualité et pour lequel des études scientifiques corroborent une action efficace sur la composition du meibum et de la couche lipidique. »

La piste vitaminique

Une grande part de l’impression de sécheresse aux yeux peut provenir des efforts consentis pour accommoder la vision rapprochée de façon prolongée. Une situation presque inévitable alors que la technologie et ses écrans envahissent nos vies. Des études indiquent qu’un apport quotidien de six mg d’astaxanthine diminuerait la fatigue oculaire et améliorerait la capacité d’accommodation visuelle à courte distance. De plus, cet apport pourrait accroître la circulation sanguine et réduirait l’inflammation dans l’œil. Plusieurs symptômes associés à la fatigue oculaire, dont les yeux secs, ont été atténués grâce à un supplément d’astaxanthine pris pendant plus d’un mois. L’astaxanthine, produite entre autres par des microalgues, est considérée comme un nutriment pivot pour combattre le stress oxydatif. L’œil étant extrêmement exposé à l’air et aux rayons ultraviolets, cette molécule aurait pour action de piéger l’oxygène singulet produit par les radiations provenant du soleil.

Supplément de qualité développé par le Dr Michael Lange, docteur en optométrie et nutritionniste certifié, Fortifeye FOCUS combine trois caroténoïdes – l’astaxanthine, la lutéine et la zéaxanthine. La formule Fortifeye FOCUS mise sur l’astaxanthine extraite de la micro algue Haematococcus Pluvialis qui réduit les marqueurs inflammatoires tels que la protéine C réactive (PCR), la synthase d’oxyde nitrique (SON), la prostaglandine E2 (PGE2) et le facteur de nécrose tumorale (FNT). L’astaxanthine est reconnue pour son potentiel élevé à neutraliser l’action toxique des radicaux d’oxygène. Ainsi, elle est 550 fois plus puissante que la vitamine E ou 40 fois plus puissante que le bêta-carotène contre les radicaux d’oxygène singulet. La lutéine et la zéaxanthine ont été ajoutées à la formule de Fortifeye FOCUS, car elles sont les seules caroténoïdes présentes dans la rétine de l’œil. Partageant des propriétés similaires, elles assurent une protection contre la dégénérescence maculaire. Ainsi, le supplément Fortifeye FOCUS constituerait un soutien global à la santé de l’œil. Les études scientifiques à ce sujet sont à suivre de près.

Aux grands maux, les grands moyens

Normalement, les yeux produisent suffisamment de larmes pour demeurer humides et assurer un confort oculaire. Il y a sécheresse de l’œil lorsque les larmes ne sont plus produites en quantité suffisante ou que leur qualité est altérée. Si le problème devient endémique, on voudra sans doute attaquer directement l’inflammation, un phénomène qui peut entraver la production de larmes de qualité, en quantité.

Restasis® est la réponse anti-inflammatoire de la pharmaceutique Allergan au problème des yeux secs. C’est aussi le premier traitement sur ordonnance approuvé par Santé Canada pour la sécheresse oculaire. Émulsion ophtalmique de cyclosporine à 0,05 % en flacon unidose et sans agents de conservation, Restasis est indiqué pour le traitement des yeux secs dus à une déficience aqueuse (insuffisance lacrymale) de modérée à modérément grave. Ce trouble se caractérise par plusieurs symptômes, dont une coloration cornéenne, une diminution de la production de larmes et des symptômes visuels fluctuants, comme une vision trouble. La cyclosporine à usage ophtalmique cible les cellules immunitaires des yeux pour réduire l’inflammation semblant être la cause de la sécheresse oculaire. Il faut allouer de 8 à 12 semaines au traitement Restasis à raison de deux applications par jour avant que les yeux puissent produire par eux-mêmes suffisamment de larmes saines et qu’un soulagement graduel des symptômes soit ressenti.  Les améliorations importantes sont apparentes à partir du sixième mois de traitement. À la dose recommandée, le coût est d’un peu plus de 2 000 $ pour un traitement d’un an. Afin d’atténuer l’impact des coûts liés à ce traitement de pointe, Allergan offre un programme de soutien financier aux patients. Fait important à noter : malgré l’assiduité requise au fil du temps et qui pourrait devenir un facteur d’abandon du traitement, une étude menée en conditions réelles auprès de 3 145 patients a révélé que 83 % des  personnes sondées avaient l’intention de poursuivre l’utilisation de Restasis.

En attendant que le traitement thérapeutique fasse effet, vos patients apprécieront le soulagement temporaire apporté par les « larmes artificielles ». Le choix est vaste. Nous avons porté notre attention sur un polymère à haute adhésion et une option sans agents de conservation.

Le polymère à la rescousse

Le dessèchement de la surface cornéenne déstabilise le film lacrymal. En effet, les dommages aux cellules épithéliales de la cornée détériorent les structures permettant l’adhésion des mucines à la surface de l’œil. Lorsque ces glycoprotéines ne peuvent se fixer, la surface cornéenne subit une exposition et repousse l’eau, ce qui expulse l’humeur aqueuse du film lacrymal pour la zone endommagée. Il s’ensuit une déstabilisation du film lacrymal qui accélère l’évaporation et la diffusion des larmes.

Le gel oculaire lubrifiant Systane® Gel Drops d’Alcon est différent des collyres classiques. Il intègre un système polymère unique, gélifiant et lubrifiant, pensé pour s’ajuster au pH du film lacrymal de chaque patient. La protection offerte par Systane Gel Drops est assurée par la polymérisation entre le gélifiant hydroxpropyl guar (guar HP), deux émollients – le polyéthylène-glycol 400 (0,4 %) et le propylèneglycol (0,3 %) – et les larmes naturelles du patient. Combiné aux larmes naturelles, le guar HP se fixe à la surface hydrophobe de la cornée pour former un gel visqueux présentant des propriétés bioadhésives supérieures et retenant les deux émollients à la surface de l’œil plus longtemps. Au final, Systane Gel Drops forme une protection jour et nuit prolongée favorisant la réparation de l’épithélium dans un environnement sain. Proposant la viscosité la plus prononcée de la gamme, la version Gel Drops est plus efficace en matière d’hydratation et nécessite moins d’applications au fil de la journée.

La sécurité par la stérilité

L’hydratant HyloMD Gel présente deux grands avantages. Il ne comporte aucuns agents de conservation, ce qui en fait un produit particulièrement bien toléré en usage à long terme. De plus, il demeure stérile, grâce à un système d’application unique. En plus d’être exempt d’agents de conservation et de phosphate – ce qui évite la formation de dépôts dans la cornée, Hylo Gel est deux fois plus puissant que les gouttes régulières Hylo. Tout comme ces dernières, il contient de l’hyaluronate de sodium, mais d’une concentration de deux mg/ml. Sa viscosité est plus élevée pour une hydratation intensive et de longue durée de la cornée et de la conjonctive, tout en permettant de préserver l’acuité visuelle. Hylo (un mg/ml) peut aussi être recommandé aux porteurs de lentilles cornéennes pour l’hydration et la réhumidification.

La formulation de Hylo établit un film hydratant régulier, stable et adhérant particulièrement longtemps à la surface de l’œil. Alors que d’autres produits sans agents de conservation sont disponibles en format mono dose, Hylo est présenté dans une bouteille dont le mécanisme d’application breveté assure la stérilité du produit jusqu’à six mois après une première utilisation. Il se compare même avantageusement à la plupart des produits avec agents de conservation dont l’usage n’est plus recommandé au-delà de 30 jours après l’ouverture du contenant.

Pour le Dr Frank Heidemann, président et chef de la direction de CandorVision, la formulation et le mode d’application de Hylo sont rassurants. « Les patients n’ont plus à s’inquiéter des effets indésirables reliés aux agents de conservation, des risques liés à l’utilisation d’un produit au-delà de sa durée de vie et des inconvénients associés aux fioles unidoses. »

Le traitement de la sécheresse oculaire n’est pas si complexe à mener. Il s’agit d’abord d’établir un diagnostic le plus précis qui soit. Pour ce faire, il faut s’intéresser à la situation de chaque patient en commençant par l’histoire de cas. Sans elle, il arrive que des éléments échappent au praticien parce que le patient les juge peu importants. Enfin, pour traiter le plus efficacement possible le syndrome de l’œil sec, le professionnel veillera à accompagner le patient au fil des consultations, car ce dernier doit réaliser que son état est chronique et qu’il doit avoir des attentes réalistes.