Inface fête 25 ans de pur design danois

Inface fête 25 ans de pur design danois

Lorsque le designer Hans Laursen entreprit en 1987 de créer des montures de grande qualité, aux finitions parfaites et à un prix abordable, il ne se doutait pas que 25 ans après ses enfants Mette et Thomas rejoindraient la société familiale, contribuant à en faire une des plus représentatives du design danois.

« Après avoir souligné notre 25e anniversaire avec deux nouvelles séries au Silmo, nous préparons une toute nouvelle collection pour l’exposition de Munich », explique Thomas Laursen. « Notre calendrier est bien rempli cette année, avec pas moins d’un événement par mois », rajoute t-il avec enthousiasme.

Les optométristes du Québec s’entendent avec le MSSS

Les optométristes du Québec s’entendent avec le MSSS

À l’issue d’une assemblée générale spéciale tenue le 4 novembre dernier au Palais des congrès de Montréal, les optométristes ont majoritairement approuvé une entente entre le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) et l’Association des optométristes du Québec (AOQ) concernant les services couverts par l’Assurance maladie.

Rappelons que l’entente précédente entre les parties était échue depuis le 31 mars 2010. Ce nouvel accord couvrira donc de façon rétroactive la période inscrite entre le 1er avril 2010 et le 31 mars 2015. Les clauses de l’entente devraient être signées sous peu.

Un point important reste cependant à résoudre, soit celui de la demande par l’AOQ de la majoration de tous les tarifs payés par la Régie de l’assurance maladie du Québec pour répondre à l’augmentation des frais d’exploitation encourus par les cliniques face aux nouveaux standards de pratique.

L’Association des optométristes du Québec se déclare toutefois satisfaite de voir certains actes bonifiés et même créés pour mieux répondre aux besoins de la population vieillissante. Elle se réjouit aussi d’avoir convenu avec le ministère de la mise sur pied d’un comité conjoint MSSS-AOQ qui se penchera sur les nouvelles réalités économiques des cliniques d’optométrie.

Étoiles discrètes du SILMO

Étoiles discrètes du SILMO
PAR Marie-Sophie Dion O.O.D.

Sous un ciel parisien mêlant pluie et soleil, le Silmo a regroupé, début octobre, les professionnels de la vue du monde entier en quête de nouveautés. « Nouveautés », car depuis 2008 les tendances semblent s’être figées sur le « vintage » et le look rétro des années 1960. Ce salon fut satisfaisant pour nous, amoureux du design moderne, car plusieurs montures ont présenté des formes inédites et des textures inattendues.

La soirée de remise de prix des Silmo d’Or, moment magique, s’est déroulée dans les nouveaux studios de tournage de la Cité du Cinéma. En résumé : grandiose! Et j’ai particulièrement apprécié que les gagnants soient de « nouveaux venus » dans le domaine, avec leurs idées fraîches et leur air candide. Un trait de caractère commun unissait les 5 gagnants des catégories de « montures »: ils recevaient leur prix avec joie et en toute humilité. Ayant eu la chance d’échanger avec eux, je réalise que cette qualité a beaucoup de valeur pour moi. Être humble, c’est se voir tel que l’on est, ni plus ni moins, et s’accepter dans son intégralité, en assumant ses failles mais aussi ses dons et ses qualités.

CATÉGORIE « MONTURE OPTIQUE »

                        ALAIN MIKLI avec « Chamarel » 

                        ITALIANA DESIGN avec «  Piero Massaro 286 »

                        JEREMY TARIAN avec « Command Performance »

                        LOOK THE CONCEPT FACTORY avec « Augusto Valentini Inside » 

Gagnant : UNDOSTRIAL avec « Lucas de Staël » 

Grand jeune homme hyper sympathique, Lucas de Staël, est le petit-fils du célèbre peintre français originaire de Russie, Nicolas de Staël. Dans la famille, le talent artistique se transmet de génération en génération. Traçant sa propre voie, Lucas s’est tourné vers la création de lunettes et y évolue depuis presque 10 ans. Il a d’abord fondé la marque Undostrial, des montures de métal fin aux branches colorées interchangeables, avant de lancer sa marque éponyme en septembre 2011.

En 2012, après deux années de recherche, il surprend et dévoile une élégante prouesse technique avec une nouvelle collection : Once Upon a Time. Le créateur en parle d’ailleurs comme étant une pièce d’orfèvrerie et un objet très confortable: « Cette première collection allie plusieurs matériaux, acier et bois, ou acier et cuir. Elle mêle ainsi la pérennité et la souplesse de la feuille d’acier à la beauté et à la fragilité des matières naturelles. »

Le modèle en noyer et acier chirurgical, récipiendaire du Silmo d’Or, est fin, léger, discret. Il donne cependant au visage une touche de bon goût et d’élégance. La complexité et la technicité que requiert la fabrication de ces lunettes susciteront l’intérêt des amoureux des beaux objets. Ces montures sont fabriquées à partir d’une plaque d’acier souple dans laquelle s’intègre une très fine lame de noyer. Le bois s’y insère parfaitement sans irrégularité, conférant au produit un impeccable fini luxueux. 

Ces véritables petits bijoux sont exclusivement fabriqués en Europe. Premièrement découpées en Italie, soudées en France et ensuite colorées en Allemagne, les montures bénéficient du savoir-faire de chaque pays tout au long de leur production. Lucas de Staël possède ses ateliers de création à Paris, où les lunettes sont assemblées manuellement. Once Upon a Time se décline en 11 formes de devants différentes (masculines et féminines) et est disponible en 11 coloris (7 coloris de cuir et 5 essences de bois).

CATÉGORIE « LUNETTES SOLAIRES »

                        DITA EYEWEAR avec « Mach One »

                        EYE BIZ PTE avec « Glossi mask » 

                        J.F. REY avec « Bloody Lys » 

                        L.A Eyeworks avec « Silverman »

Gagnant : JEREMY TARIAN avec « Saintonge »  

« Mais où ai-je déjà vu cette grande tête frisée? » C’était bien celle du créateur Jeremy Tarian que j’avais remarquée au Silmo 2011… Jeune étudiant en administration, il n’a que 20 ans lorsqu’il s’introduit incognito dans l’équipe d’entretien de la très célèbre compagnie de montures allemandes ic !-berlin. Ce n’est que plus tard que Ralph Anderl, le dirigeant de la compagnie berlinoise, découvre qu’Alain Mikli est le père de Jeremy. Ce dernier est invité à collaborer avec Anderl et dessine ainsi sa première collection en 2008. Ses créations ne sont pas passées inaperçues. Un de ses modèles, Urban, fut même primé aux Silmo d’Or. Ce prix lui confirma qu’il devait poursuivre dans le domaine. 

À la question posée sur les raisons qui l’ont poussé à dessiner des montures, Jeremy répond que c’est vraiment « plus fort » que lui et qu’il s’inspire beaucoup de ses voyages pour créer. Curieux, il apprécie tout autant les casinos en Chine, que les grands déserts d’Algérie, ou le buzz intense de Manhattan…Il puise ses idées de ses expériences et tente de réinventer la monture pour donner naissance à un objet fonctionnel et ultra perfectionné. 

Le modèle Saintonge de sa collection éponyme vient de remporter le Silmo d’Or 2012. Le jeune designer nous explique qu’il s’est inspiré de l’esprit d’une rue du même nom située en plein coeur de Paris, tout près de sa résidence dans l’arrondissement du Marais. Le modèle, en acétate et métal, s’adresse exclusivement aux femmes. La monture est disponible en 5 coloris, mais toujours agrémentée d’un fini doré ou argenté. Chaque modèle, terminé à la main, possède un numéro unique, car seuls 500 exemplaires sont produits. www.jeremytarian.com.

CATÉGORIE « ÉQUIPEMENT de SPORT »

                        DEMETZ avec « 2F Fusion Faces » 

                        DI ESSE avec « Racing » 

                        JULBO avec « Wave » 

                        LOGO avec « Salomon Fusion Winter Pro »  

Gagnant ; SILHOUETTE avec « adidas Tourpro » 

Qui se souvient des collections « flyées » de Silhouette des années 1990? Je parle des Tibet, Africa, Cartoon (les petites mains en guise de tenons), etc. Ces miniséries à thème ont vu le jour grâce à Gherard Fuchs, un jeune machiniste chez Silhouette (Linz, Autriche) devenu designer grâce à ses idées mirobolantes.

En 1981, à l’âge de 15 ans, le jeune Gherard intègre la grande entreprise Silhouette, reconnue pour son sérieux et ses montures de haute qualité. Les dirigeants s’aperçoivent vite du talent créatif de l’ouvrier et l’invite à aller suivre une formation d’un an en design. À son retour, et après plusieurs essais fructueux, il gagne sa place de designer en chef de la compagnie. En 1999, il connaît un succès retentissant avec son modèle Titan Minimal Art, totalement léger et sans aucune vis, dont 4,5 millions exemplaires ont été vendus.

Malheureusement pour nous, opticiens en quête de montures créatives et extravagantes, ce modèle mit fin à la frivolité Silhouette et fut suivi par l’ère des montures trois pièces discrètes et sérieuses. Par contre, aucun modèle de montures ne connut un succès mondial aussi grand que celui de la Titan Minimal Art.

Les années passent jusqu’à ce que Fuchs lui-même se mette à dessiner une solaire adidas : « Pour moi, il est important de pratiquer le sport pour lequel sera conçu un modèle de lunettes. Je peux alors comprendre les besoins réels du consommateur », explique celui qui a même inauguré un centre d’essai en plein coeur des Alpes, qu’il nomme affectueusement CHI-Q. Il travaille de façon progressive en dessinant un premier croquis et consulte tout autant les ingénieurs de la marque que les sportifs pour parvenir à un design favori. Fuchs fait ensuite produire un premier prototype en trois dimensions, le pose sur le nez de plusieurs collaborateurs et le modifie pour réaliser en moyenne 4 autres exemplaires. Viennent ensuite les tests finaux, qui nécessitent environ 10 à 20 copies de ce prototype, pour arriver à un produit achevé techniquement parfait.

Le modèle récipiendaire du Silmo d’Or, adidas Tourpro, a été testé et mis à l’épreuve par plusieurs golfeuses et golfeurs dont le professionnel Dustin Johnson. Les lentilles arrondies à surfaces diagonales très larges maximisent le champ de vision, tout en respectant les critères esthétiques des tendances actuelles. Le pont a été réduit au maximum pour ne pas gêner la vue. Les branches fines et incurvées s’enfilent aisément sous une visière ou une casquette. Elles sont dotées de la très populaire charnière à trois positions d’inclinaison adidas et peuvent s’éjecter dans des situations d’impact.

La fameuse teinte Light Stabilizing Technology (LST) d’adidas est suggérée comme base pour tout porteur, mais la facilité de permuter les verres en un tour de main permet d’adapter la Tourpro en fonction de la lumière. En effet, la disponibilité d’une vaste gamme de teintes offre toujours la meilleure protection contre les rayons UV nocifs.

CATÉGORIE « ENFANT »

                        ADCL avec « VOA 121 » de Rip Curl 

                        JULBO avec « MODUL’O » 

          VERY FRENCH GANGSTER avec « VERY BOMBE »

            KARAVAN PRODUCTION avec « KK 4014 Taga » 

Gagnant : SEAPORT avec « MILKY » de Little PAUL & JOE

Lorsque les parents de Sophie Albou ont vendu leur entreprise de prêt-à-porter dans laquelle elle travaillait, la jeune Française a décidé de prendre la suite et de lancer sa propre marque de vêtements : « Le contexte n’était pas favorable puisque la mode pâtissait encore, en 1995, des conséquences de la guerre du Golfe. Mais, en dépit du risque, j’avais envie de créer une nouvelle mode masculine. Je trouvais qu’il manquait dans ce secteur une gamme de vêtements sortant du code strict gris-noir. Avec Paul & Joe, je voulais proposer quelque chose de frais, très inspiré des happy days, des insouciantes années 1970. » Sophie a tout simplement choisi les prénoms de ses deux fils pour nommer sa marque, puis et a ajouté une ligne pour femmes et des accessoires, dont les lunettes.

« Très vite, nous avons ressenti le besoin d’introduire des lunettes dans les défilés : la première fois, nous avons chiné des montures vintage, des vieilles Pilote, des grosses lunettes très seventies. On s’est amusé à le faire et le défilé a remporté un franc succès. D’où l’envie d’avoir notre propre ligne », explique-t-elle en ajoutant : « Je déteste les gros logos : je souhaite qu’on remarque avant tout les lunettes et qu’on se demande ensuite quelle est sa marque. C’est la même chose avec les vêtements que je conçois. »

Entièrement créées et dessinées en France, ses montures s’appuient sur le savoir-faire des artisans de l’optique. Essentiellement féminine, sa collection de lunettes apporte un vent de fraîcheur avec des incrustations de dentelle ou de figurines animales qu’affectionne la créatrice. Un bouton de rose repose délicatement sur une branche, sur une autre s’envole un papillon, un hibou veille au clair de lune perché sur un tenon, une tortue se prélasse sur un verre polarisant…

En 2005, elle lance Little Paul & Joe, une ligne de vêtements pour enfants et… des montures « presque comme les grands, mais pour les petits ». C’est ainsi que se définit la toute nouvelle collection de lunettes Little Paul & Joe, conçue pour les 6-12 ans, avec 16 modèles de montures (9 pour filles et 7 pour garçons). Des montures souvent hautes et en acétate épousent la tendance néo-rétro du moment. Au-delà de son design, la véritable réussite de cette ligne tient surtout au juste équilibre qu’elle a su trouver entre la mode, l’identité de Paul & Joe et les contraintes techniques imposées par les visages des enfants.

Pour les tout-petits, Little Paul & Joe propose des formes traditionnelles (rondes ou ovales) dotées de charnières flexibles et de ponts bas, dans une déclinaison de couleurs qui séduira autant les enfants que leurs parents. La couleur joue un rôle essentiel dans cette ligne. Ceux qui connaissent bien Paul & Joe ne seront donc pas surpris de retrouver certaines associations fétiches de la marque telles que le rose agencé au marron ou le bleu marié à l’écaille.

Les préados pourront, quant à eux, opter pour des modèles au caractère plus marqué ; Edgar et son double pont en est un bel exemple, tout comme la monture haute Kiala pour les filles, et Milky (la grande gagnante du Silmo d’Or), avec ses imprimés de papillons à l’intérieur des branches.

CATÉGORIE « MONTURE INNOVATION TECHNOLOGIQUE »

                        HOET avec « Abigail » 

                        MINIMA avec « Minima Pocket » 

                        MOREL avec « Öga Kusk » 

                        OPTIQUE DISTRIBUTION avec « Toxic »

Gagnant :DIESSE avec « Custom-6 FN 719 » 

La toute nouvelle marque italienne Custom-6, qui en est à sa deuxième apparition dans une foire commerciale, a réussi à se tailler deux places parmi les finalistes du grand prix du Silmo d’Or cette année, l’une dans la catégorie Équipement de Sport, l’autre dans celle de l’innovation technologique.

Fruit d’un travail de 7 ans de recherche, la première collection est un retour aux origines de la terre, avec des montures en fibre de carbone. L’utilisation du carbone, élément naturel, est travaillé en fibres à l’aide une technique avancée. Six couches de fibres liées par une résine spéciale apportent des propriétés révolutionnaires de légèreté et de souplesse.

« La production est entièrement italienne et reflète le talent artisanal et la créativité authentique qui est propre à notre culture. Cette monture est contemporaine et absolument confortable », mentionne Antonio De Silvestro, directeur général de Diesse. Le modèle sport, finaliste au Silmo d’Or, est très galbé et, malgré cela, demeure élégant grâce à la riche texture du tissu argenté. Il comporte le système de montage breveté In&Out, une pièce en polymère flexible qui se fixe aux deux crochets installés de part et d’autre de la charnière du cercle.

La seconde collection Diesse, présentée au Silmo, est une véritable primeur intitulée Custom-6 Natural Philosophy. Une combinaison de multiples couches de lin, une fibre naturelle semblable au coton, apporte un style naturel et environnemental. Des fibres de bambou et de coton sont aussi présentes. Le modèle FN 719, qui a remporté le Silmo d’Or, traduit bien la tendance du retour aux matières naturelles et écologiques.

J’aurais aimé en savoir plus sur l’inspiration et l’historique des créateurs de cette petite entreprise italienne, sise au nord de l’Italie dans les montagnes Dolomites, mais ils demeurent discrets. Sont-ils trop occupés ou trop humbles face à la récompense qui honore leur travail? À vrai dire, je préfère la deuxième hypothèse…

Qualité de vie au travail

Qualité de vie au travail
Par Myrka Maheux, LL.B.*

Les problèmes de santé psychologique au travail connaissent une croissance  importante dont les impacts se font sentir dans les entreprises et, bien sûr, chez les individus. Au Québec les coûts liés au stress, à l’épuisement professionnel ou à d’autres facteurs d’ordre psychologique, étaient de 14,3 millions de dollars en 2004 (CSST, 2006).

Ce phénomène amène différents comportements chez les travailleurs et travailleuses. Certains endureront ces situations très longtemps au risque de leur santé ou encore finiront par quitter leur emploi. D’autres, qui ont déjà subi des expériences pénibles au travail, refuseront un poste dans un environnement de travail susceptible de les ramener dans la même situation. Enfin, il y a ceux qui opteront de travailler dans les organisations plus attentives à la qualité de vie au travail et qui auront instauré ce choix comme critère dans leurs décisions de gestion. 

Il est donc clair que ces situations n’amènent guère de positif pour les entreprises. Des postes vacants, des difficultés à attirer et retenir la main-d’œuvre, une diminution de la performance et finalement une perte de motivation et d’engagement. Les entreprises ont tout avantage à réfléchir, ouvrir le dialogue et évaluer la qualité de vie au travail. C’est un point à mettre dans l’agenda stratégique de toute organisation.

Certaines pistes peuvent indiquer à une organisation qu’elle doit se mettre en action rapidement :

Santé organisationnelle

Stress indu, augmentations des conflits, manque de respect, décisions non éthiques, perte de confiance.

Ressources humaines (RH)

Absentéisme, demande de congés, demande de temps partiel, taux de roulement, congés de maladie.

Performance / qualité

Taux accrus de rebuts et de retours, commandes livrées en retard, plaintes clients, image négative de l’employeur.

Dysfonctionnement interne

Absence aux réunions, refus de signer les entretiens d’évaluation, oppositions, perte de collaboration, harcèlement.

Lors de sondages sur la qualité de vie au travail en 2004, huit catégories ont été identifiées pour décrire la qualité de vie au travail1 :

Les relations dans le travail

Avoir de bonnes relations avec les collègues et la hiérarchie.

Les moyens pour travailler

Les  ressources matérielles et les ressources humaines.

Le contenu du travail

Aimer son travail, les tâches, l’autonomie.

Le cadre de vie

L’environnement de travail.

Lisibilité et visibilité internes

Quand chacun sait ce qu’il peut faire, comment et pourquoi.

La reconnaissance

Perspectives d’évolution, une rémunération adéquate, l’éthique.

La sécurité dans le travail

Intégrité physique ou psychique.

La relation travail et hors travail

Conciliation travail-famille.

Prendre action

L’engagement de la direction est bien entendu un levier déterminant pour initier différentes actions. D’autre part, ces démarches ne peuvent être conduites par un seul acteur à l’intérieur de l’entreprise (directeur RH, coordonnateur santé sécurité) puisque ces actions requièrent l’apport de connaissances et de compétences multiples.

Former vos gestionnaires

Les compétences en gestion sont le socle de toute mise en place de mesures en qualité de vie au travail. Gestion du changement, communication, leadership, prise de décision sont des éléments clefs pour le succès d’une telle initiative. Trouvez un programme de formation des gestionnaires afin de mettre à jour les compétences de vos collaborateurs et viser une harmonisation des pratiques de gestion. 

Viser la certification d’une norme

La certification à une norme aide à la mise en œuvre concrète et appuie la pérennité des actions mises en place pour augmenter la qualité de vie au travail.  Le Bureau de normalisation du Québec (BNQ) a lancé deux programmes de certification : Entreprise en santé (la norme BNQ 9700-800) et Conciliation travail-famille (la norme BNQ 9700-820) qui implique quatre niveaux de certification.  Pour appuyer les entreprises, le Ministère de la Famille et des Aînés (MFA) offre aux organisations un soutien financier dans leur démarche d’implantation de mesures de conciliation travail-famille2.

Renouveler vos politiques RH

Un comité au sein de l’organisation pourrait être créé afin de discuter et revoir vos politiques RH en matière de qualité de vie au travail. Un audit des pratiques RH par un regard externe incluant des recommandations et un plan d’action pourrait également être une avenue.

*Myrka Maheux est vice-présidente chez Proxima Centauri, une société-conseil en stratégie des ressources humaines, en gestion et formation. Elle a implanté des politiques de conciliation travail-famille au sein de plusieurs entreprises, accompagne les gestionnaires dans la modernisation des pratiques de gestion et est responsable de la certification à la norme CTF BNQ 9700-820 (niveau 3) chez Proxima Centauri. Site Web : gestionproximacentauri.com • Tél. : 418 907-9624.

1. Résultats du sondage national commandé par l’ANACT en 2004 sur la qualité de vie au travail (France).

2. www.mfa.gouv.qc.ca

Éléments nutritifs (2e partie)

Éléments nutritifs (2e partie)
Par Barbara Pelletier*, O.D.

AREDS (Age-Related Eye Disease Study) et d’autres études nous ont appris que les antioxydants jouent un rôle important dans la prévention et le ralentissement des maladies oculaires telles que la dégénérescence maculaire liée à l’âge et les cataractes. Les antioxydants sont des vitamines et éléments nutritifs qui contribuent à prévenir l’oxydation dans l’organisme. De ce nombre, les vitamines C et E ainsi que le zinc sont essentiels au maintien de la santé oculaire.

La vitamine C

La vitamine C est la principale vitamine extracellulaire hydrosoluble anti-oxydante du corps humain. Ce dernier ne peut ni la synthétiser ni la stocker. De plus elle a une demi-vie1 d’environ 30 minutes, ce qui signifie qu’il faut en consommer plusieurs fois par jour pour en maintenir une quantité adéquate dans le corps en tout temps.  Elle est de 10 à 20 fois plus concentrée dans les tissus oculaires que dans le sérum sanguin.

En fait, on la retrouve dans tous les tissus oculaires, surtout dans la cornée, l’humeur aqueuse, le vitré et la rétine. Dans l’oeil, elle joue plusieurs fonctions. Antioxydant puissant, elle réduit substantiellement la perte de DHA lors d’exposition à la lumière et protège la rétine contre le stress oxydatif de la lumière bleue. Elle aide à prévenir les cataractes et, avec les autres antioxydants, contribue à ralentir la progression de la DMLA.

Plusieurs experts recommandent un apport de 250-500 mg de vitamine C par jour, ce qui requiert environ de 9 à 13 portions de fruits et légumes quotidiennement. Les meilleures sources alimentaires de vitamine C sont les poivrons, les légumes à feuilles vertes, les agrumes et les brocolis. Attention: le jus d’orange est la principale source de vitamine C de la plupart des Nord-Américains. Cette source haute en glucose rentre cependant en compétition avec la vitamine C pour le transport et l’absorption aux cellules. De ce fait, plus il y a de sucre dans l’alimentation, plus on a besoin de vitamine C.

La vitamine E

La vitamine E est le principal anti-oxydant liposoluble de la membrane cellulaire.  Elle existe en huit formes différentes, regroupées en deux classes, les tocophérols et les tocotriénols. La forme la plus couramment utilisée en suppléments est l’alpha tocophérol. Elle est très concentrée dans la zone parafovéolaire de l’épithélium pigmentaire de la rétine. La vitamine E limite les dommages des radicaux libres et agit aux niveaux métaboliques et immunitaires.

Les personnes ayant des niveaux plus élevés de vitamine E dans leur alimentation ont un risque plus faible de développer la DMLA. L’étude AREDS a démontré que la supplémentation avec de fortes doses d’antioxydants incluant la vitamine E a pour effet de retarder la progression de la DMLA. De plus, elle réduit le risque de cataractes.

L’apport nutritionnel recommandé en vitamine E est de 15 mg par jour. Les sources alimentaires de vitamine E sont les noix, les graines, certaines huiles végétales, les sardines, les avocats et les oeufs.

Le zinc

Le zinc est un élément antioxydant essentiel présent dans chaque cellule du corps humain. Sa fonction pour la santé oculaire commence dans le foie où il mobilise les vitamines A et E pour les transporter à la rétine.

La consommation alimentaire de zinc est inversement reliée à l’incidence de la DMLA. L’étude AREDS a démontré que 80 mg de zinc en supplément, en combinaison avec d’autres antioxydants, aide à réduire de 25 % la progression de la DMLA intermédiaire au stade avancé.

À l’instar de la vitamine C, il est très difficile d’obtenir, avec l’alimentation seulement, l’apport nutritionnel en zinc recommandé par Santé Canada, soit quotidiennement 8 mg pour les femmes et 10 mg pour les hommes. Les huîtres sont les aliments les plus concentrés en zinc. Il est aussi présent dans les fruits de mer, les viandes et volailles, les noix, les fèves, les grains entiers et les céréales enrichies. 

Comme les vitamines C et E et le zinc jouent d’importants rôles dans le fonctionnement et la santé des yeux, il est sage d’intégrer à son alimentation quotidienne des aliments qui en sont riches.

1. Laps de temps que met une substance pour perdre la moitié de son activité pharmacologique, physiologique ou radioactive.

Sources:

A randomized, placebo-controlled, clinical trial of high-dose supplementation with vitamins C and E, beta carotene, and zinc for eye-related macular degeneration and vision loss: AREDS report No.8, Ophthalmology, 2001 oct, 119 (10), p.1417-1436.

“The relationship of dietary carotenoid and vitamin A, E and C intake with age-related macular degeneration in a case-control study: AREDS report No. 22”, Ophthalmology, 2007 Sept, 125 (9), p. 1225-32.

MCDERMOTT, J. Antioxydant nutrients: Current dietary recommendations and research update. J. Am. Pharm. Assoc., 2000, 40 (6) p. 785-799.

ORGANISCIAK, D.T., WANG, H.M., et al., “The protective effect of ascorbate in retinal light damage of rats”. Invest. Ophthalmology Vision Sciences, 1985, 26 (11), 1580-1588.

RICHER S, STILES W, THOMAS C. “Molecular medicine in ophthalmic care”, Optometry. Volume 80, Issue 12, 2009 Dec., p. 695-701.

VAN LEEUWEN, “Dietary intake of antioxidants and risk of age-related macular degeneration”, JAMA, 2005 Dec 28, 294 (24) p.3101-3107; CHRISTEN, “Dietary carotenoids, vitamins C and E, and risk of cataracts in women”, Ophthalmology, 2008 Jan, 126 (1), p. 102-109.

* Barbara Pelletier pratique chez IRIS à Welland, Ontario où elle est partenaire. Elle possède une grande expérience en soins périopératoires de chirurgie réfractive. Passionnée par la nutrition, Barbara répond au public soucieux de savoir ce qu’il faut manger pour avoir des yeux plus sains en publiant avec sa collègue Laurie Capogna un ouvrage de sensibilisation : Aliments pour les yeux : un programme alimentaire pour des yeux en santé.

Ne pas négliger les candidats presbytes

Ne pas négliger les candidats presbytes
Par Marie-Pier Lagrange*, O.O.D.

De plus en plus, notre clientèle en lentilles cornéennes se dirige vers la correction de la presbytie. Évidemment, ce sont nos baby-boomers qui en représentent la majeure partie. Il faut donc suivre la tendance et être à l’aise afin de leur proposer les produits adéquats. Il est certain que la méthode la plus simple restera toujours le port de lunettes de lecture par-dessus leurs lentilles déjà ajustées, mais pour la plupart, cela représente un très grand inconvénient. Les presbytes ne veulent pas nécessairement recommencer à porter des lunettes. En plus, certains n’aimeront pas l’apparence de ces demi-lunettes qui trahissent leur âge. Alors, il s’agit tout simplement d’adapter leurs lentilles à leur nouvelle prescription.

La monovision

Cette méthode fonctionne jusqu’à un certain point, puisque plusieurs compromis sont à faire. La vision en trois dimensions en est le premier sacrifice. Ensuite, l’écart créé pour la vision rapprochée a une limite avant d’être dérangeante. Donc, nous ne pouvons pas tous les ajuster ainsi et surtout, nous ne pourrons pas les ajuster éternellement. D’un autre côté, avec toutes les lentilles multifocales qui existent sur le marché, c’est un peu comme leur proposer un double foyer en lunettes au lieu d’un foyer progressif de dernière génération. C’est l’ancienne méthode!

Le meilleur choix : les multifocales

Notre premier choix s’arrête sur les lentilles multifocales. Premièrement, il faut cibler LE bon design à faire essayer, car chaque client a ses besoins spécifiques. Le métier exercé est un excellent guide. Par exemple, un comptable utilisera énormément sa vision rapprochée. Tandis qu’un camionneur, en étant sur la route plusieurs heures par jour, priorisera sa vision éloignée. Un travailleur de bureau, qui lui passe la majeure partie de son temps devant son écran d’ordinateur, se servira principalement de sa vision intermédiaire. Nous ne pouvons pas demander à notre client quelle est sa priorité en termes de distance puisqu’il nous répondra, presque sans aucun doute, que toutes les distances sont importantes pour lui. Mais, en le questionnant sur son occupation et même ses loisirs, nous sommes en mesure de faire certaines déductions.

La prescription y joue un rôle important aussi. Un fort myope sera souvent plus pointilleux sur sa vision de loin. Tandis qu’un hypermétrope sera un candidat plus facile pour l’ajustement de lentilles multifocales, puisque le fait d’avoir plus de convexe ne lui posera pas vraiment de problèmes. Par contre, avisons-le qu’il n’aura pas le grossissement d’images en position de lecture contrairement aux lunettes.

Les astigmates ne sont pas à négliger non plus. Nous pouvons corriger l’entière prescription avec des lentilles multifocales toriques. Car l’astigmatisme non corrigé peut nuire autant de loin que de près. Il s’agit tout simplement de les avertir des limites du produit et de les aviser qu’ils sont même chanceux qu’il y ait une lentille qui puisse corriger tous leurs troubles visuels.

L’embarras du choix

Avec toutes ces informations en main, nous pourrons déterminer le bon produit à essayer. Opterons-nous pour un design inversé qui permet une multitude de combinaisons possibles? Opterons-nous plutôt pour un design à cercles concentriques avec la vision de loin au centre? Ou encore, opterons-nous pour un design multifocal avec la vision de près au centre?

Chacun de ces produits a ses avantages et ses inconvénients. Il s’agit simplement de bien les choisir et aussi de bien les connaître. Plusieurs d’entre eux ont leur guide d’ajustement. En tant que professionnels, nous sommes en mesure de déterminer la force à essayer, mais les guides peuvent nous aider à comprendre comment optimiser nos ajustements et ainsi, y arriver le plus possible du premier coup.

D’ailleurs, lorsqu’on fait le suivi des lentilles pour les presbytes, il est important de prendre l’acuité visuelle binoculairement et monoculairement afin d’évaluer si nous sommes au rendement maximal des lentilles. Il ne faut surtout pas se gêner de tester un petit +0.25/-0.25 par-dessus les lentilles en essai. Si le client n’est pas satisfait, il abandonnera probablement le port de ses lentilles ou il pensera peut-être à aller voir un compétiteur. Rassurez-le sur ce qui est normal quant aux désagréments. Mais surtout, dites-lui quand la vision obtenue est excellente et même parfois au-delà des attentes normales. Si votre client ne semble pas adapté à 100 % au nouveau produit, redonnez-lui une autre paire gratuitement même si elle est identique, simplement pour lui accorder un peu plus de temps d’essai.

Généralement, avec une bonne expertise, la majorité de nos presbytes sont de bons candidats aux lentilles multifocales. Il faut les leur proposer, car certains ne savent pas encore que cela existe sur le marché. C’est notre devoir de les informer et surtout, de faire évoluer leurs ajustements en lentilles cornéennes avec leurs presbyties grandissantes.

Raymond et Côté, opticiens: 20 ans loin des sentiers battus

Raymond et Côté, opticiens
20 ans loin des sentiers battus
Par Isabelle Boin-Serveau

La quarantaine épanouie et les yeux brillants de réussite, le couple d’entrepreneurs très inspirants que constituent Nathalie Raymond et Jean-Pierre Côté n’a rien d’ordinaire. Ni leur vision de la profession, ni la façon dont ils ont bâti ex nihilo un modèle d’affaires…

Car ils s’avèrent de vrais bâtisseurs, créateurs et forcément innovateurs qui, par le jeu subtil d’essais et d’erreurs, ont réussi à fusionner pratique humaniste et rentabilité. Le couple fête ses 20 ans en affaires et, du coup, réalise l’ampleur d’un chemin parcouru… et de celui que l’avenir dessine encore!

La croix des chemins

Nathalie a grandi dans une famille d’entrepreneurs lavallois qui favorise l’estime de soi et la confiance en soi. Un héritage culturel qui lui sert tout au long de son expérience professionnelle. « À l’âge de 20 ans, je n’ai jamais pensé à autre chose qu’à l’opportunité de me lancer en affaires un jour et de devenir  entrepreneure. De  toutes façons, chez moi, c’est LA façon de faire », explique-t-elle avec assurance.

Originaire de Beloeil, Jean-Pierre Côté a vécu aux côtés d’un père représentant qui se déplaçait dans les entreprises pour proposer des produits. « Dans son bureau du sous-sol, il passait beaucoup de temps à prendre des rendez-vous et à faire ses publipostages », dit-il en précisant que son objectif professionnel n’était pas de reproduire ce modèle, mais de relever des défis lui aussi.

À l’heure des choix, après leurs études au cégep en sciences, les deux jeunes adultes doivent essuyer des échecs. Nathalie sera refusée en médecine et Jean-Pierre en optométrie. Mais, déjà taillés pour ne pas faiblir devant les obstacles, ils réorientent leur carrière. Et pour accentuer encore la similitude de leur parcours, leurs parents respectifs les ont guidés vers la profession d’opticien.

« Après une année d’université en biologie, je ne me voyais pas passer ma vie dans un laboratoire sans avoir de contact avec la clientèle. Ma mère m’a conseillée d’aller voir son opticien… », indique Nathalie qui n’a finalement pas rencontré ce professionnel mais plutôt une jeune opticienne fraîchement diplômée, Lise Bédard, qui lui a parlé avec beaucoup d’enthousiasme de son métier.

« Il est normal que nous subissions l’influence de nos parents… Je suis allé rencontrer leur opticien à St-Bruno. J’ai trouvé cet environnement propre, les lunettes étaient belles et il y avait là la possibilité d’échanger avec les gens », décrit Jean-Pierre en insistant sur les caractéristiques de relations humaines, techniques et esthétiques qui ont été décisives dans son choix.

La rencontre à Édouard-Montpetit

C’est donc à Longueuil, à la fin des années 1980, que Nathalie Raymond et Jean-Pierre Côté se rencontrent dans la classe de technique en orthèses visuelles. Tous deux n’ont aucune difficulté à réussir l’apprentissage de la matière. Ils vont se découvrir des points communs et décider de se marier.

Durant ces années-là, Nathalie appréciait particulièrement les stages en entreprise. Elle se souvient plus particulièrement de Mario Bourgault : « Il a été un mentor pour moi. Il avait une réelle vision des affaires. Et nous avions des discussions très enrichissantes. Il m’a  beaucoup appris sur la vente et la qualité du service à la clientèle. »

Jean-Pierre n’a pas trouvé que le programme était très exigeant en termes académiques : « Je craignais d’être diplômé dans quelque chose qui ne m’amènerait pas à me dépasser. » Après avoir travaillé pendant près d’un an dans un bureau d’optique où il apprit beaucoup sur le plan technique, il réalisa qu’il avait besoin de challenge et qu’il devait partir.

« On avait en tête de concrétiser quelque chose ensemble. Jean-Pierre a postué pour être représentant en lentilles cornéennes, mais il n’a pas été retenu. Qu’à cela ne tienne! On s’est dit que quelque chose de mieux allait arriver… », raconte Nathalie qui, elle aussi laissera son emploi pour se lancer dans une affaire qui prenait l’aspect d’une aventure. De fait, c’est son père qui leur suggère de regarder vers un service adapté à une clientèle qui a tout particulièrement besoin de soins visuels : les personnes âgées. Au début des années 1990, le jeune couple visite plusieurs résidences : l’accueil des directions est enthousiaste. Les deux opticiens s’engagent « de façon naïve » dans cette voie.

La création d’un modèle d’affaires

« Notre affaire était réfléchie, mais, en plus, nous avions la foi! », exprime Nathalie qui ne pouvait pas ne pas entendre les commentaires de certains confrères tels que « Vous allez faire du porte à porte pour vendre des lunettes? »

Pour se replacer dans le contexte de 1992, il faut comprendre qu’il y avait peu de résidences pour personnes âgées, que l’on ne se préoccupait pas beaucoup du vieillissement de la population et que la tendance, dans les bureaux d’optique, consistait plutôt à s’intéresser à une clientèle de trentenaires ou de jeunes presbytes.

C’est pourquoi, se préoccuper d’une clientèle du troisième âge ne paraissait  pas une voie royale pour réussir en affaires! Jean-Pierre le concède, malgré leur foi, « nous ne savions pas encore que nous allions connaître autant de succès! Nous n’avions pas de plan d’affaires, mais du cœur au ventre. Nous sentions que cela fonctionnerait malgré des moments de découragement. »

Bien sûr, lorsque l’on ne marche pas sur une route déjà tracée, le travail de création requiert une volonté tenace et des qualités de bâtisseurs. Les deux opticiens sont galvanisés par l’ampleur du défi : « Nous ne sommes pas parfaits, mais nous sommes excellents et très perfectionnistes. Dès que nous avions une critique, nous corrigions le problème immédiatement. Pour trouver une formule adaptée à ce type de service, nous avons utilisé la stratégie des essais… avons eu plus souvent de bons coups que des mauvais… Et nous avons très vite compris que nous avions un trésor entre les mains! »

Au commencement, tout reposait sur leurs deux épaules : la gestion des problèmes, le développement, la représentation, et les services d’optométristes. « On a commencé dans un sous-sol avec trois colocataires », se souvient Nathalie qui mesure le chemin parcouru en 20 ans. « Au fil du temps, Raymond et Côté est réellement devenu une entreprise à part entière », ajoute Jean-Pierre.

Depuis 13 ans, les deux opticiens ont engagé du personnel de façon graduelle. Pour desservir la clientèle des 120 établissements (visités tous les trois à six mois) de la métropole et de ses environs, ils peuvent compter sur trois autres opticiens, trois optométristes réguliers, deux optométristes de remplacement, une coordonnatrice à temps plein sur la route et deux employées de bureau. « L’administration de notre modèle est très onéreuse parce que les ententes de services exigent beaucoup de paperasse et que les gestions de déplacements demandent du personnel très compétent. »

Les valeurs d’entreprise

« Nos plus gros découragements auront été engendrés par le recrutement de personnel… », relate Nathalie. Tout d’abord parce que les optométristes ne comprenaient pas, a priori, que la clinique mobile possédait  les équipements ad hoc pour proposer des examens de la vue complet. Et ensuite, parce que toutes les personnalités ne sont pas adaptées pour servir les personnes âgées. «Il faut vraiment les aimer et avoir un petit profil missionnaire. Mais travailler avec son cœur c’est très enrichissant et valorisant! » souligne l’opticienne qui ajoute que Raymond et Côté ne pourrait travailler avec des gens qui ne partagent pas les mêmes valeurs.

Rien d’innovateur et de précieux ne peut se construire sans une base entrepreneuriale à partager. Dans le cas de Nathalie et Jean-Pierre, les gens qui évoluent dans leur entreprise ont, avant tout, le souci du service et une facilité à s’intégrer dans un emploi qui s’éloigne de la routine. Ils sont d’ailleurs tellement fiers de pouvoir aujourd’hui compter sur une équipe hors pair : « Elle s’est enrichie dernièrement de deux nouveaux opticiens de qualité qui ont de belles expériences. Et nos collaborateurs sont vraiment les meilleurs! »

Ceux qui ont bâti ce modèle d’affaires avec un instinct avisé et lucide ont aussi fondé une famille composée de trois jeunes adolescents élevés au sein de l’entreprise même. En effet, c’est dans le sous-sol de leur domicile de Blainville que les bureaux de Raymond et Côté sont situés. Un sous-sol qui n’a rien à voir avec celui d’un travailleur autonome ordinaire et qui laisse deviner tout le succès de leur entreprise.

Idéalistes, créateurs, innovateurs, véritables entrepreneurs, les deux opticiens ont encore de nombreux défis à relever. La pérennité de l’entreprise. Son expansion éventuelle. Bref, des situations où ils n’auront aucun mal à oser de nouveau…