Médecin, humaniste et homme d’affaires

Médecin, humaniste et homme d’affaires
Dr Sameh Fanous
Par Isabelle Boin-Serveau

De sa lointaine Égypte Sam Fanous a conservé le sens de l’hospitalité et l’attention chaleureuse d’un regard qui met en confiance. Malgré un agenda très rempli à la suite de l’ouverture en octobre dernier de l’Institut de l’œil de Montréal, le docteur Fanous a pris le temps de me rencontrer dans ce nouveau temple avant-gardiste dédié à tous les soins de l’œil.

Située au 2300 boul. Marcel-Laurin à Montréal, la bâtisse de 24 000 pi2 s’élance sur deux étages vitrés. Inondé de lumière, le très vaste hall d’entrée dégage une impression de luxe que l’on s’attend à retrouver dans les centres de santé privés. À l’accueil, le sourire avenant des réceptionnistes trahit l’absence totale de stress alors que des patients attendent sur de très confortables fauteuils. Quelques-uns profitent de la présence d’un réseau sans fil pour naviguer sur leur ordinateur ou sur leur tablette. Tout a été prévu pour limiter les attentes grâce à l’implantation d’un circuit conceptualisé par des experts américains du domaine afin de fluidifier la circulation des patients à l’intérieur de l’Institut. Ici, la gestion se fait sans papier grâce à la numérisation des dossiers et à l’utilisation des meilleurs outils technologiques. Tout un contexte qui donne la sensation de pénétrer dans un univers médical futuriste…

Un héritage de science

Sam Fanous voit le jour au Caire dans une famille dédiée depuis plusieurs générations à la médecine. Vers l’âge de 10 ans cependant, Sam rêve de devenir pilote d’avion, mais il est surtout fasciné par tout ce qui touche à la vue. « À l’époque, je trouvais qu’il était facile de comprendre comment on marche, comment on mange, mais je ne pouvais pas concevoir clairement comment on voit. Ma perception de la vision ressemblait à un miracle et il fallait que je perce ce mystère… Et le problème, c’est qu’aujourd’hui encore je n’ai pas toutes les réponses à mes questions! », avoue l’ophtalmologiste qui a toujours participé à l’avancée de sa discipline.

C’est sous l’influence de son frère aîné, qui poursuit des études de médecine à Montréal pour devenir chirurgien plastique, que toute la famille Fanous débarque dans la métropole au début des années 1970. Sam, qui a 22 ans, entreprend aussitôt sa médecine à l’Université de Montréal et obtient son diplôme en ophtalmologie dès 1982. Il s’exile brièvement aux États-Unis pour parfaire ses connaissances sur le glaucome. À son retour, commence pour lui le parcours d’une carrière parsemée d’honneurs professionnels, de réussites commerciales mais aussi d’altruisme. Car Sam l’humaniste organise toujours deux fois par année ses propres missions au Moyen-Orient afin d’y opérer les plus démunis.

L’obsession de mieux faire

Il passe quelques années à l’Hôtel-Dieu afin de mettre en œuvre ce qu’il appelle volontiers « une architecture innovante du trafic des patients » dont l’objectif est de trouver le moyen de faire gagner du temps à tout le monde et d’éviter les va-et-vient aussi bien pour les patients que pour le personnel soignant et administratif. Il mettra son expertise à la création d’un département d’ophtalmologie situé dans le Centre hospitalier de Valleyfield. Parallèlement à ces activités, Sam Fanous est chargé de cours et est nommé chef de la section glaucome de l’Université de Montréal. Il fonde également la première Clinique de l’Oeil de Montréal où il pratiquera des milliers d’interventions chirurgicales. Il sera d’ailleurs le premier ophtalmologiste canadien à implanter une lentille intraoculaire pliable pour la chirurgie de la cataracte à la fin des années 1980. En 1992, il sera, là encore, le premier chirurgien à opérer la cataracte sans anesthésie et sans suture, introduisant au Canada une technique qui permet au patient de voir immédiatement après la chirurgie. Une année plus tard, il offrira en primeur au Canada l’implantation d’une lentille multifonctionnelle dont il poursuivra l’étude jusqu’en 1996.

Au cours des mêmes années, entre recherches, opérations, enseignement et affaires, Sam Fanous est convoité par le Centre hospitalier de Lachine qui veut implanter un département d’ophtalmologie. « Il s’agissait vraiment pour moi d’avoir tous les moyens nécessaires pour mettre en œuvre un projet efficace, mais on m’a fait comprendre que le budget ne pourrait pas être illimité et j’ai décliné la proposition », explique celui qui ne vise que l’excellence. C’est alors que Noël Spinelli (homme d’affaires philanthrope), président de la Fondation du Centre hospitalier de Lachine à l’époque, entre en jeu et s’enquiert du budget nécessaire pour que Sam Fanous réalise le projet : « Il m’a accordé le double du budget initial. Un montant qui s’avérait essentiel pour pratiquer l’ophtalmologie dans des conditions optimales aussi bien pour le personnel soignant et administratif que pour les patients en général. » Quelque 20 ans plus tard, le département d’ophtalmologie de Lachine est toujours reconnu comme un centre d’excellence pour la chirurgie de la cataracte.

Une réalité à changer

Au fil du temps, Sam Fanous se rend compte que sa liste de patients en attente d’une opération (entre deux et trois ans) à l’hôpital ne cessait de croître au même rythme que les journées opératoires étaient réduites afin de traiter des cas jugés plus importants que ceux de l’ophtalmologie : « Mais à mes yeux, il est anormal que les gens, qui ont payé des taxes durant toute leur existence, ne puissent obtenir de soins essentiels… et il n’était désormais plus rare que je contacte des patients décédés depuis des mois avant d’avoir pu bénéficier d’une opération de la cataracte! » Frustré de cette situation, Sam Fanous commence à lorgner vers les États-Unis pour exercer sa profession.

Mais le médecin doit compter avec sa réalité familiale. Ses trois enfants n’apprécient pas la perspective d’aller vivre aux États-Unis. C’est aussi au même moment que l’ophtalmologiste décide de se désengager de la RAMQ. Il remarque que de plus en plus de patients sont prêts à payer pour se faire opérer : « J’ai même offert une journée gratuite d’opérations au Centre hospitalier de Lachine pour ceux qui n’avaient pas les moyens de se faire opérer dans le privé. Une offre qui n’a malheureusement pas duré plus de deux mois lorsqu’un médecin a saisi le conseil d’administration de l’hôpital pour m’empêcher d’opérer, puisque la loi interdit à des médecins désengagés et à des médecins participants au régime public de pratiquer sous un même toit », ajoute celui qui croit malgré tout au service public.

Comblé par les reconnaissances de ses pairs et toujours aussi « allumé » par les nouvelles technologies dans son domaine, Sam Fanous savoure les prémisses de son vaste projet d’avenir: « Je voudrais que l’Institut de l’Oeil de Montréal devienne le centre de référence pour les patients et un centre international de l’excellence en pratique et en recherche. »

Le Groupe Curyeux, Quand l’optométrie se réinvente

Par Isabelle Boin-Serveau

Pour apprécier la vision singulière du Dr Roni Daoud, optométriste, une visite dans sa toute nouvelle boutique-clinique située à Ste-Marthe-sur-le-Lac s’impose, car le design intérieur répond à son concept de santé oculaire holistique. De magnifiques montures voisinent les soins pour paupières et l’optométrie se décline en mode nutritionnel. Et comme le fondateur du Groupe Curyeux a de très grandes visées, il entend revisiter prochainement son autre succursale de l’arrondissement de Saint-Laurent. Bienvenue dans un monde de l’optique entièrement repensé pour mieux satisfaire les multiples besoins des consommateurs en soins oculaires.

Pour le Dr Roni Daoud, tout a commencé en 1993 lorsqu’il s’inscrit au baccalauréat en biologie à l’Université américaine de Beyrouth au Liban, poursuivi d’un doctorat en biochimie à l’Université McGill. Son projet de recherche porte sur la chimiothérapie du cancer. Sa famille paternelle est installée au Québec depuis les années 1960 et œuvre depuis trente ans dans le domaine de l’optique, ce qui l’a amené à découvrir le domaine de l’optométrie au Québec. Très vite, le jeune homme ajoute à sa carrière de chercheur celle de l’optométrie et obtient un deuxième doctorat en 2005. En 2007, il fonde le Groupe Curyeux : « J’ai toujours eu envie d’être au contact du public et d’œuvrer dans le domaine de la santé. De plus, l’aspect entrepreneurial n’est pas à négliger et représente pour moi une autre forme importante de défi à relever ».

Un essor fulgurant

Un an après avoir obtenu son diplôme, Roni Daoud ouvre en partenariat son premier bureau à St-Jérôme. En 2007, il se réapproprie l’espace laissé vacant par Greische & Scaff dans le centre commercial de Ste-Marthe-sur-le-Lac. Depuis le premier avril de cette année, ce bureau a été déménagé dans un espace de 3 000 pi2 de l’autre côté de la rue, à l’intérieur d’un bâtiment récent offrant pignon sur rue. « Un développement très profitable qui attire une clientèle qui adore la mode et qui cherche un service médical et optique dans lequel elle peut avoir confiance », indique Wissam Daoud, directeur clinique. En 2008, le Groupe Curyeux récidive en inaugurant un troisième bureau dans l’arrondissement de Saint-Laurent.

Pour ceux qui le connaissent, Roni Daoud n’est pas motivé par une banale fringale d’acquisition. La discipline intellectuelle inhérente aux scientifiques l’a rompu au développement de concepts optiques visant une meilleure intégration dans un monde qui se globalise. Après le récent réaménagement opéré dans le bureau de Ste-Marthe-sur-le-Lac, c’est au tour de la succursale de l’arrondissement de Saint-Laurent de se laisser revamper et de prendre de l’envergure sur quelque 4 500 pi2! « Je pense que ce sera un projet exceptionnel en optique pour le centre de l’île de Montréal », estime le jeune optométriste qui, tout comme son épouse également optométriste, trouve encore le temps et l’énergie d’enseigner à l’École d’optométrie de l’Université de Montréal.

De fait, son bureau de Saint-Laurent se révèle très particulier dans la mesure où il fera partie de l’un des plus grands centres médicaux sur l’île. Le complexe médical de Saint-Laurent a également pour vocation d’être un véritable guichet complet dans lequel un grand nombre de services médicaux se côtoient : clinique médicale multidisciplinaire à haut volume, radiologie, laboratoire d’analyses, physiothérapie, dentisterie, audiologie, pharmacie etc. sans oublier l’optométrie, représentée par le Groupe Curyeux.

Une pratique conceptuelle

Roni Daoud l’avoue sans ambages : « Nous nous dirigeons vers des pratiques multidisciplinaires où l’optométrie est à la fine pointe grâce à une équipe de professionnels qui se spécialisent dans la basse vision, dans la contactologie, l’optométrie pédiatrique, la vision binoculaire, et encore plus dans la dermatologie et la nutrition oculaire. Quotidiennement, une centaine de personnes pourra être reçue à l’intérieur de nos trois salles d’examen ».

Dans le Groupe Curyeux, les optométristes orientent leur proposition d’une panoplie de services : « Nous ne proposons pas seulement des lunettes ou des lentilles de contact comme solutions. Nous offrons aussi la correction de la vue au laser et les traitements intra-oculaires à travers des implants avec une évaluation préopératoire et des suivis post-opératoires détaillés ». En effet, les Drs Roni Daoud et Annie Mayer (son épouse), comme tous les optométristes qui œuvrent au sein du groupe, possèdent une riche expérience en ce qui a trait aux interventions au laser et aux lentilles intra-oculaires, ce qui leur permet de prodiguer les meilleurs conseils aux patients : « Nous aidons nos clients à comprendre et à choisir les options de correction et nous travaillons étroitement avec la majorité des grands centres pour la correction de la vue, ce qui assure à notre clientèle un service abordable, vaste et exceptionnel ».

Dr Roni Daoud a d’ailleurs sa façon de considérer les services de laser : « C’est une vieille crainte véhiculée par certains commerçants de lunettes de croire et de faire croire que le laser empiète sur le marché de la vente de montures. En fait, c’est même une solution complémentaire. Le patient a toujours besoin d’examen de la vue, de suivi en soins oculaires, de lunettes de soleil, de verres progressifs, anti-fatigues etc. Bref, notre relation avec les patients perdure au fil de leur vie! »

Nutrition et cosmétique

Le Groupe Curyeux ne s’arrête pas là dans sa proposition de services. En effet, Roni Daoud, qui possède un doctorat en biochimie, s’est donné pour mission d’introduire la nutrition oculaire dans la pratique au sein des trois cliniques d’optique : « La nutrition est bien sûr une solution qui a toujours été là. On l’utilisait alors à travers des produits tels que Vitalux ou PreserVision qui sont prescrits par les ophtalmologistes depuis de nombreuses années. Depuis quelques années, beaucoup de nouveaux produits nutritifs sous forme de suppléments poussent sur le marché nord-américain. Leur but est de traiter certaines maladies oculaires. Cela nécessite une évaluation approfondie de ces produits afin de faire nos recommandations. Mais d’abord, nous croyons à une alimentation saine pour améliorer l’état de santé de chaque personne. Alors il faut commencer là et à un jeune âge ».

Pour concrétiser sa réflexion et pousser les limites de l’ordinaire, Roni Daoud a déjà mis en place dans ses bureaux un espace réservé à la santé de la peau: « En tant qu’optométriste, on se retrouve à traiter de mauvaises conditions oculaires qui sont le résultat d’utilisation de certaines crèmes anti-âge, antirides, anti-bouffissures ou anti-cernes… sans compter certains produits mal utilisés pour allonger les cils, les mascaras, les crayons, les fards, etc. Or malheureusement, plusieurs commerces qui vendent les produits cosmétiques n’ont, dans la plupart des cas, aucune notion de ce qui convient aux différents types de paupières. » Le Groupe Curyeux se propose de discuter avec les patients des produits qui touchent aux soins et à l’esthétique des paupières, et cela en collaboration avec des dermatologues et des spécialistes en esthétique.

« Notre objectif est de regrouper sous le même toit tout ce qui touche aux soins et à la santé de l’œil », conclut l’homme d’affaires avec enthousiasme et assurance. Guidé par une vision qui évolue sur un fond d’exception, le Groupe Curyeux n’en est qu’à son prélude. Gageons que Roni Daoud n’a pas fini de nous surprendre…

Un aménagement révolutionnaire

La lumière, que diffusent d’immenses vitrines, éclaire les divisions d’un espace de 3 000 pi2 qui répondent avec harmonie au thème de l’œil. Le designer du Groupe Curyeux, Senseï Design, guidé par l’inspiration du propriétaire Roni Daoud, a trouvé là matière à son talent. Au centre de l’espace, les visiteurs sont invités à pénétrer dans un écrin de créations. Car c’est là, à l’intérieur d’un espace de forme orbitale que sont exposées les montures d’exception des designers. Plus loin, de confortables sofas en cuir de couleur rouge jouxtent les salles d’examens. Ici, les optométristes ne sont plus confinés dans une chambre sans fenêtre et bénéficient d’une bande de lumière qui plonge dans le cœur du bureau. Sur les murs éclairés s’alignent de multiples paires de lunettes et des comptoirs blancs affichent des collections de marques. Quelque 2 000 montures, des montures luxueuses bien sûr, mais aussi des montures moins onéreuses, se trouvent réunies dans ce temple de la vision. Mais, au-delà du concept, l’endroit s’harmonise avec la philosophie mise de l’avant par le Groupe Curyeux : « Tous les patients qui viennent se faire traiter chez nous, doivent aussi trouver chez nous des produits au prix qui leur conviennent… Pour cela, on offre des solutions à tous les prix et pour tous les goûts ».

Un pionnier de l’ophtalmologie pédiatrique

Par Isabelle Boin-Serveau

Dans sa maison de St-Ferréol-les-Neiges, située à deux pas des pistes de ski du mont Ste-Anne non loin de la ville de Québec, Jean Milot a généreusement accepté de troubler sa retraite pour accorder une entrevue. L’ophtalmologiste émérite n’est certes pas un inconnu pour les professionnels de la vue ni pour ceux qui s’intéressent au monde de l’optique. Après tout, il n’a renoncé à sa pratique que depuis seulement huit petites année.

Rien ne prédestinait particulièrement Jean Milot à embrasser la carrière de médecin. Issu d’une famille montréalaise modeste, il habite sur le boulevard St-Joseph mais passe ses étés d’adolescent sur les terres que possède son oncle à Rigaud. D’ailleurs, il prend plaisir au travail des champs : « À l’époque je disais en plaisantant que plus tard, je serai cultivateur ou docteur! » Grâce à ses prédispositions intellectuelles, Jean Milot est admis au cours classique. À l’évidence, la terre familiale devra se passer de ses bras.

À 15 ans, il fait un passage à l’Hôpital du Sacré-Cœur de Ahuntsic-Cartierville en tant que préposé au ménage : « Je me souviens que lorsque les docteurs arrivaient dans les couloirs, on nous demandait de nous cacher! » Précisons que nous sommes alors dans les années 1950 et que, pour l’heure, Jean Milot ne sait pas encore s’il deviendra médecin.

De médecin à ophtalmologiste

En 1956, le jeune homme obtient un bac ès Art à l’Université de Montréal et six ans plus tard, en 1962, un doctorat en médecine générale : «J’ai beaucoup apprécié la pratique générale d’autant plus qu’à l’Hôpital du Sacré-Cœur j’avais des privilèges en obstétrique.» De fait, il remplace les praticiens généraux durant les vacances et les fins de semaines.

Même s’il avoue aimer le contact avec les patients et les visites à leur domicile en tant que médecin généraliste, Jean Milot concède  que cette pratique l’a aussi laissé insatisfait : « Lorsque j’avais de “beaux cas”, c’est-à-dire des cas complexes, je transférais mes patients à l’hôpital pour qu’ils consultent des spécialistes, lesquels par la suite, m’envoyaient un rapport détaillé. J’éprouvais alors une certaine frustration de ne pas pouvoir aller jusqu’au bout et de devoir me contenter de faire du dépistage.»

Jean Milot décide ainsi de remédier à la situation en se tournant vers une spécialité. Il hésite un temps entre la dermatologie et l’ophtalmologie : « Je ne voulais pas me lancer dans une spécialité essentiellement médicale ou chirurgicale et je trouvais que ces deux spécialités offraient la chance de pratiquer les deux. » Finalement, il optera pour l’ophtalmologie et fera ses premiers pas d’ophtalmologiste en 1967 à l’Hôpital Sainte-Justine de Montréal.

Dès 1968, Jean Milot exerce parallèlement sa pratique à l’hôpital d’Youville de Rouyn-Noranda : « Il n’y avait pas d’ophtalmologiste dans la région et je m’y rendais en avion trois jours successifs par mois excepté l’été. Là-bas, j’avais réservé des journées exclusivement consacrées à l’examen des enfants. » Lorsqu’une opération est nécessaire aux patients, ces derniers sont transférés à l’Hôpital Bellechasse de Montréal pour y subir l’intervention réalisée par ses soins. Au bout de trois ans, l’ophtalmologiste décide pourtant de passer le flambeau, les allers et retours hebdomadaires nuisant à sa vie familiale.

Naissance de l’ophtalmologie pédiatrique

C’est parce que Jean Milot suit une formation donnée par la Dre Susanne Véronneau-Troutman, strabologue renommée, au cours de sa résidence à l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont, qu’il porte son choix sur l’Hôpital Sainte-Justine. « C’était vraiment le milieu pédiatrique qui m’a tout de suite intéressé et tout particulièrement les cas de strabisme », mentionne Jean Milot en précisant que le strabisme est un défaut oculaire fréquent chez les enfants et qu’à l’époque sa chirurgie n’est pas considérée comme une spécialité.

Il faut savoir que jusqu’à la fin des années 1960, la section d’ophtalmologie n’est qu’une composante du département de chirurgie. Jean Milot a mis tout son poids pour créer, dès 1972 à l’Hôpital Sainte-Justine, un département d’ophtalmologie indépendant dont il prendra la direction : « À l’époque, l’ophtalmologie qui s’adressait aux enfants était considérée comme moins sérieuse, moins importante… Il fallait toujours que nous démontrions son importance même devant nos pairs, alors que l’on reconnaît aujourd’hui l’importance des maladies oculaires pédiatriques, des anomalies congénitales, etc. »

Mais le Dr Jean Milot ne renonce pas à revaloriser sa spécialité et, en collaboration avec tous ses collègues de l’Hôpital Sainte-Justine, il se lie bientôt avec les ophtalmologistes pédiatriques du Montreal Children’s Hospital. Très vite, il comprend l’intérêt d’organiser des rencontres mensuelles avec eux afin d’échanger et de partager l’expérience de leur pratique auprès des enfants.

C’est sur ce modèle, qu’en 1976, Jean Milot fonde les Journées annuelles d’ophtalmologie pédiatrique de l’Hôpital Sainte-Justine: « L’objectif était de rassembler tous les ophtalmologistes pédiatriques non seulement de Montréal, du Québec, mais du Canada entier. » La première année, une soixantaine d’entre eux répondent à l’appel. Depuis, le rendez-vous annuel de ces conférences suscite un réel engouement parmi les ophtalmologistes pédiatriques nord-américains et européens. Car avec le temps et sans doute la persévérance de Jean Milot et de ses collègues, cette pratique est aujourd’hui reconnue comme une spécialité à part entière. « C’est certainement ma plus grande fierté », confie celui qui témoigne d’une authentique modestie.

Les défis outre-mer

Au-delà des recherches cliniques et des charges professorales, le parcours professionnel de Jean Milot se caractérise par une ouverture d’esprit et un goût de la découverte qu’il assouvira au cours de divers voyages à l’extérieur du Canada.

À titre de bénévole, Jean Milot effectuera un premier voyage d’un mois en Haïti en 1976 en qualité d’aviseur médical mandaté par la Fondation Roger Riou afin d’évaluer les conditions ophtalmologiques de l’Hôpital Notre-Dame des Palmistes de l’Île de la Tortue. Il repartira plus tard sur l’île, en 1985 avec l’organisme canadien Service universitaire canadien outre-mer (SUCO), en tant que membre volontaire du service administratif outre-mer pour le projet « 7491 Haïti » intitulé Training in Ophthalmic Care.

Deux ans plus tard, il embarquera encore avec SUCO pour un autre projet en Inde, à Madurai et à Manipal. Là, il côtoie l’extrême pauvreté, la grandeur d’âme et en revient fasciné : « Il y avait des centaines de personnes qui étaient examinées et opérées gratuitement. Lorsque les familles accompagnaient un patient, elles étaient logées et on s’attachait à leur montrer comment cultiver des légumes et faire un potager. » Jean Milot est émerveillé par la façon dont les Indiens s’occupent des plus démunis.

Un autre voyage très différent sera celui qu’il effectue en 1977 à  l’occasion d’un contrat professionnel de 20 mois en Arabie Saoudite signé avec l’hôpital de King Abdul-Aziz de Tabuk. Jean Milot a obtenu plus tôt un congé sabbatique pour vivre pleinement une expérience aux antipodes de la pratique nord-américaine : « L’hôpital était un établissement militaire, mais nous devions traiter les militaires et leur famille. Or, là-bas, le concept de famille est horizontal et donc très large… de sorte que les bédouins venaient en très grand nombre. »

À l’ombre du mont Ste-Anne, le docteur Jean Milot et son épouse Brigitte coulent une belle retraite active qui se décline sur fond d’exercice physique et d’enrichissement culturel entre ski, randonnées pédestres et voyages à travers le monde. Mais la retraite n’empêche pas l’ophtalmologiste de s’adonner à sa passion des anecdotes reliées au domaine médical qui sont régulièrement publiées dans diverses revues1. Son plus beau succès « d’anecdotiste » (sic) est sans doute son article sur les effets des maladies oculaires sur la création des peintres. Et gageons qu’avec l’énergie qui anime Jean Milot de nombreuses anecdotes nous parviendront encore!

Rémi Xhenseval : « Mon Amérique à moi! »

Par Isabelle Boin-Serveau

L’allure sportive et le regard franc de Rémi Xhenseval trahissent l’assurance d’un professionnel qui a trouvé sa voie. Pour réussir dans ce coin d’Amérique où tout semble possible, l’opticien a dû néanmoins manifester une persévérance et une résolution à toute épreuve. Aujourd’hui, le Français de 37 ans se délecte d’être parvenu à réaliser son vœu: s’établir au Québec et devenir un citoyen à part entière.

C’est dans le quartier du Plateau, haut lieu de prédilection de la grande majorité de la diaspora hexagonale, que Rémi Xhenseval me donne rendez-vous. Au petit restaurant du coin où il a ses habitudes, le jeune professionnel livre en toute franchise les étapes de son parcours.

La découverte d’une vocation

Rémi a passé une partie de son adolescence et de sa jeune vie d’adulte à Noisy-le-Roi, une petite ville de la région parisienne située non loin de Versailles. C’est durant le secondaire qu’un professeur lui fait connaître le métier d’opticien. Une voie professionnelle que certains de ses amis décideront de suivre après le baccalauréat. Rémi, lui, se lance dans une aventure universitaire à la faculté de biochimie qui avortera rapidement : « J’étais très attiré par la chimie, mais je me suis vite aperçu que la structure de l’université ne correspondait vraiment pas à mon tempérament. »

C’est donc quelques mois plus tard, en 1997, que Rémi Xhenseval retrouve ses anciens amis déjà engagés dans la spécialité optique : « À l’époque, les “littéraires” et ceux qui n’avaient pas obtenu de mention au bac devaient au préalable suivre une année de prépa pour accéder aux études d’opticien qui durent deux ans. » Rémi Xhenseval, qui avait accompli un bac en économie, entre donc pour une année de préparation dont il vante aujourd’hui les mérites : « Cela a été une bonne façon de voir si le métier me plaisait parce qu’une partie de cette année-là est consacrée aux différentes facettes de la pratique. » Pour sa part, cette première année sera celle de la révélation. En effet, Rémi venait de contracter le virus de l’optique.

Dans le cursus français de formation en optique, les étudiants ont leur semaine divisée en deux blocs : trois jours en entreprise et deux jours sur les bancs de l’école. C’est ainsi que les apprentis opticiens sont fortement confrontés à la réalité de la pratique et que les propriétaires de bureau bénéficient d’éléments prometteurs. Pour Rémi, qui a travaillé dans un bureau parisien mais aussi dans une succursale d’Optique 2000 à Noisy-le-Roi, cette formation sur le terrain fut riche d’enseignements : « La clientèle n’est pas toujours facile et souvent très exigeante », se souvient-il.

Dure confrontation avec la réalité québécoise

Parallèlement à ses études en optique, Rémi Xhenseval effectue de nombreux séjours au Québec où un de ses meilleurs amis, qui bénéficie de la double nationalité franco-canadienne, est installé : « Je suis venu ici en hiver et en été durant cinq années et j’y ai tellement pris goût que j’ai fait ma demande de résidence permanente en 2000! », explique le jeune opticien qui venait alors d’obtenir son diplôme. À la même époque en France, le passage à la devise européenne entraîne une réévaluation des prix qui ont considérablement perturbé les consommateurs français. Résultat, le jeune opticien ne se plaisait plus dans ce climat déprimant des années qui ont suivi l’implantation de l’euro.

C’est donc tout naturellement que, lors de ses séjours à Montréal, Rémi Xhenseval commence à réunir de l’information sur la pratique des opticiens au Québec. De retour en France, il entreprend les démarches pour obtenir la résidence permanente. Treize mois plus tard, il recevra le fameux Sésame qui lui ouvre les portes de la Boréalie. Mais, en 2001, son chemin de croix ne faisait que commencer : « Je n’avais pas envisagé que c’était l’Ordre des opticiens d’ordonnances du Québec qui allait me poser le plus de problème pour m’insérer professionnellement à Montréal », se souvient le jeune expatrié.

« C’était incroyable le nombre de documents que l’Ordre me demandait! Par exemple, tout mon historique de scolarité depuis le secondaire… et comme j’ai fait plusieurs établissements puisque mon père est diplomate et que nous avons vécu beaucoup de déménagements, il a été ardu de colliger toutes ces informations. Il a fallu aussi présenter un descriptif de toutes les matières de l’école professionnelle française et également que je repasse des examens », relate Rémi qui se souvient avec reconnaissance de l’opticienne Marie Bernard qui l’aura familiarisé aux instruments en usage ici et au système de calcul différent : « C’est vraiment grâce à elle que j’ai pu réussir l’examen et je ne la remercierais jamais assez! Parce que je n’avais pas la possibilité de suivre des cours à Édouard-Montpetit » D’ailleurs, forte de cette expérience réussie, Marie Bernard deviendra officiellement la formatrice de l’Ordre dédiée aux candidats étrangers engagés dans le processus de l’équivalence. À la fin de son parcours de candidat motivé, Rémi Xhenseval obtiendra finalement son permis d’exercer au milieu de l’année 2004. Presque trois ans après son arrivée sur le sol québécois!

« Les choses ont bien changé depuis ce temps-là, notamment grâce aux premiers accords franco-québécois sur la mobilité de la main d’œuvre », s’empresse d’ajouter Rémi. En fait, depuis 2008, l’Entente Québec-France sur la reconnaissance mutuelle des qualifications professionnelles a permis d’ouvrir les vannes de la mobilité entre les deux continents. Rémi participe d’ailleurs au sein de l’Ordre à l’évaluation des compétences professionnelles de confrères étrangers : « Je fais partie du comité professionnel en charge des équivalences dans lequel nous examinons les dossiers des candidats étrangers et non uniquement des Français. » Aujourd’hui, un candidat étranger qui remplit toutes les conditions peut obtenir son permis en deux ou trois mois.

Rémi Xhenseval n’a pas trouvé de difficultés à trouver un emploi. Il a d’abord effectué quelques semaines chez Henri Cohen sur la rue St-Denis, puis chez l’optométriste Élyse Desjardins dans le bureau de Saint-Joseph à Montréal : « Cela a tout suite fonctionné entre elle et moi. Dès le départ, j’ai adoré pouvoir me familiariser avec tous les produits, notamment les lentilles de contact. J’ai ainsi appris beaucoup dans le domaine de contactologie que nous étudions peu en France étant donné que nous sommes davantage formés pour effectuer de la réfraction (un exercice limité aux personnes âgées entre 16 et 64 ans). Je m’occupe aussi des achats et de la gestion du stock de montures. »

Depuis son arrivée au pays, Rémi Xhenseval n’éprouve aucun regret par rapport à son choix d’émigration, ni aucune nostalgie vis-à-vis de la France : « En fait, j’ai beaucoup plus d’avantages ici que d’inconvénients! » Et avec sa compagne française biochimiste qu’il a rencontrée à Montréal, il adore jouir des grands espaces québécois durant toutes les saisons. Voilà bien le modèle parfait d’une immigration réussie.

Diane Matteau : une énergie contagieuse!

Par Isabelle Boin-Serveau

Si vous ne connaissez pas Diane Matteau, c’est que vous n’habitez pas le Plateau montréalais, car là-bas, l’opticienne est en passe de devenir une véritable légende. Au-delà de son quart de siècle d’expérience entrepreneuriale durant lequel elle aura tissé une renommée fondée sur ses compétences, la quinquagénaire est aussi reconnue pour son franc-parler et pour son énergie joviale à servir une clientèle qui demeure attachée à la valeur de ses conseils. Très loin des saveurs aseptisées, Diane Matteau cultive un style unique qui met pleinement en évidence l’authenticité d’un tempérament haut en couleur.

Native de Montréal, Diane Matteau avoue avoir hérité de l’esprit d’entreprise de sa mère originaire de Gaspésie : « Elle nous disait toujours que tout se vend! » Pourtant, la jeune Diane rêve depuis son plus lointain souvenir de devenir vétérinaire. Sa carrière va s’interrompre de façon inopinée.

Sur un air d’Elton John!
« En fait, j’ai suivi le cours d’optique à cause de Diane Pilotte[1]! », explique-t-elle. Un jour, alors que cette dernière assiste à un cours commun au collège Édouard-Montpetit, Diane Matteau se met à chanter un air d’Elton John « que j’avais entendu le matin à la radio. Diane a tapoté mon épaule en me demandant si j’avais écouté cette chanson-là à CHOM. C’est comme cela que nous avons fait connaissance et que j’ai appris qu’elle prenait des cours d’opticienne. Je ne savais même pas ce que c’était et pourtant je porte des lunettes depuis toujours puisque je présente un léger strabisme » À la même période, l’orienteur du collège lui indique que les places disponibles pour la profession de vétérinaire sont contingentées. Diane Matteau opère alors un virage à 360 degrés et rejoint la classe de Diane Pilotte.

En 1977, diplôme en poche, Diane Matteau commence son apprentissage dans le Cavendish Mall chez Meldom, Morris et Buttler : «Je n’y suis pas restée plus d’un mois et demi! En fait, ce n’était pas mon monde » Pourtant, Diane Matteau maîtrise parfaitement la langue de Shakespeare puisqu’elle a bénéficié d’une immersion british en sol écossais, à Édimbourg, durant les six semaines des étés de sa jeune adolescence.

Après son expérience dans l’ouest de Montréal, Diane Matteau rejoint l’opticien Normand Chevrier[2] qui a pignon sur la rue Cherrier mais qui ne pourra conserver ses services en raison d’une baisse d’achalandage. L’opticienne intègre alors la compagnie de Walter Barrel à Pointe-Claire où elle restera dix ans. Entre temps, de son union avec « mon chum de cégep », naît un garçon pour lequel elle prendra une année sabbatique. Cette année-là, outre les moments consacrés à « jouer à la maman », elle aura tout le temps de clarifier et de monter un projet qui lui tient particulièrement à cœur : ouvrir son propre bureau.

Ouverture sur le Plateau
En 1986, Diane Matteau envisage dans un premier temps de chercher un local dans le Mile End. Lorsqu’elle frappe à la porte de Normand Chevrier, elle est simplement à la recherche d’instruments et ignore tout des intentions de retraite de l’opticien âgé de 70 ans qui lui propose illico d’acheter son bureau : « Je ne m’attendais pas du tout à ça et j’ai dit oui! » À 30 ans, le rêve de Diane Matteau se réalise malgré les difficultés auxquelles elle devra faire face pour obtenir du financement : « J’ai magasiné toutes les banques avec un plan d’affaires bien ficelé. Ils voulaient tous que mon mari endosse mon prêt et il n’en était pas question! » Finalement, la Banque Royale est l’institution qui donnera vie à son aspiration.

Durant les premiers mois assez difficiles, Diane Matteau déploie toute son énergie à convaincre les bureaux d’ophtalmologistes qu’elle est « la meilleure ». Une audace qui est toujours aussi payante puisqu’elle travaille beaucoup avec l’hôpital Notre-Dame (aujourd’hui, un des trois hôpitaux du CHUM) qui lui envoie des cas particuliers : « En fait, je fais de la basse vision depuis 25 ans! Ce qu’il faut faire, c’est trouver ce qui ne marche pas. Il faut écouter ces patients-là en se situant bien au-delà de la technique. Regarder, prendre son temps. Il faut respecter les gens et comprendre que tous les cas sont uniques. Il ne s’agit pas juste de vendre! »

Pendant les trois premières années, Diane Matteau se prive de salaire et investit tous ses gains dans l’achat de montures exclusives et dans la rénovation du bureau. Des investissements judicieux qu’elle avoue avoir pu réaliser grâce au soutien financier de son mari, facteur de profession. « Ce que je privilégie avec mes clients c’est d’ouvrir leurs horizons et de leur proposer des montures qu’ils n’auraient pas spontanément le goût de porter », souligne l’opticienne qui court toujours les salons d’optique à la recherche de nouvelles lignes. « Mais ma réussite vient aussi de mon mari! C’est en couple que je parcours les différents salons d’optique à travers le monde et c’est encore avec lui que je choisis les montures qui se retrouvent dans mon bureau. Pour négocier, en couple, ça va mieux! J’ai même déjà amené mes enfants dans les salons! », raconte Diane Matteau qui regrette d’un même souffle que les opticiens indépendants n’aient pas été plus solidaires entre eux à une certaine époque pour se regrouper et partager leurs importations.

Les choses changent
Depuis 2002, Diane Matteau doit requérir les services d’un optométriste dans son bureau et elle avoue sans ambages que cette dépendance est très pesante : « Il faudrait que les optométristes et les opticiens travaillent ensemble. Pourquoi ne pourrait-on pas proposer aux optométristes un temps de chaise? » Pour l’opticienne, le respect mutuel des deux professions conditionne l’avenir.

Et justement, pour l’avenir, Diane Matteau déplore « qu’il y ait seulement deux jeunes étudiants sur trente qui veulent se lancer en affaires! » Elle adore pourtant assurer le rôle de maître de stage et transmettre aux plus jeunes sa passion d’une profession exercée comme un art. Si la quinquagénaire caresse le rêve d’une relève, elle demeure consciente des difficultés pour trouver aujourd’hui un remplaçant ou une remplaçante : « J’aimerais travailler encore 10 ou 15 ans de plus… » Cependant, le coût du loyer et les normes patrimoniales instaurées sur le Plateau qui réduisent son espace de vitrine laissent planer la perspective d’un déménagement prochain. Mais dans cet avenir incertain demeure cependant une certitude : « J’aimerais tant que figure pour toujours sur l’enseigne de mon bureau le nom de Diane Matteau! » Et qui sait? Un représentant de la génération montante exaucera peut-être ce vœu-là…



[1] Nos lecteurs peuvent lire la Rencontre avec l’opticienne Diane Pilotte qui a paru dans LaRevue de janvier-février 2011.

[2] Décédé en 2007, Normand Chevrier a été un des membres fondateurs et président de l’Association des opticiens du Québec. Il a occupé la fonction de syndic et de président du Comité d’inspection professionnelle à l’Ordre durant plusieurs années. Il s’est aussi impliqué dans de nombreuses causes humanitaires dont celles des jeunes du Patro Le Prévost et des œuvres du Cardinal Léger.