Solutions OASIS pour inconfort désertique

Par Anne-Marie Joncas

DossierVos patients se plaignent d’une sensation de sécheresse et d’irritation au niveau des yeux? Ou au contraire, leurs yeux larmoient sans explications? Ils sont peut-être aux prises avec le syndrome des yeux secs. Cette affection est généralement causée par une diminution de la sécrétion de larmes ou un déséquilibre dans leur composition entraînant une évaporation accrue. On parle respectivement de sécheresse oculaire par déficience aqueuse et de sécheresse oculaire par évaporation.

Vos patients ne doivent surtout pas négliger ces problèmes. Il leur faut savoir qu’un œil asséché est beaucoup plus exposé aux agents pathogènes et est donc plus enclin aux infections, aux inflammations et à l’irritation de la cornée.

Près du tiers des consultations en optométrie concerne cet inconfort oculaire. Heureusement, un océan de solutions efficaces s’offre à votre clientèle, allant des thérapies d’avant-garde aux technologies les plus innovantes. Voici un tour d’horizon pour rafraîchir ces stratégies en matière de sécheresse oculaire.

L’inconfort visuel : l’ABC de l’autoobservation

Le mode de vie moderne peut expliquer en partie la sensation de sécheresse aux yeux. Parmi les nombreux facteurs pouvant susciter une impression d’inconfort, notons l’air conditionné et le chauffage central, de longues périodes de concentration, le travail sur ordinateur, la lecture, la pollution atmosphérique et le pollen, l’exposition au soleil, certaines maladies ou réactions à des traitements et enfin, le port de lentilles de contact.

Pour remédier simplement à ces inconforts passagers, on peut suggérer au patient d’agir sur son environnement en utilisant par exemple un humidificateur, en évitant la fumée, ou en modifiant son comportement – c’est-à-dire en clignant des yeux plus souvent, en regardant au loin pour reposer ses yeux régulièrement ou en adoptant une hygiène méticuleuse pour ses lentilles cornéennes. Enfin, on pourra proposer le recours occasionnel aux gouttes d’hydratation. Championnes de la gamme mise au point par Abbott Medical Optics, les gouttes ophtalmiques lubrifiantes Blink® Moisturizing Lubricant Eye Drops offrent un confort immédiat avec chaque clignement de l’œil. De plus, leur format en dosettes est idéal pour le rythme trépidant d’aujourd’hui.

Une fois ces diverses solutions explorées, le professionnel de la vue s’assurera du contrôle ou de la disparition des inconforts chez son patient puisque le syndrome de sécheresse oculaire demeure un problème de santé sous-diagnostiqué. La perte de l’hydratation naturelle des yeux peut en effet être due à un phénomène bien ancré dans le corps comme le cercle vicieux de l’inflammation ou le dysfonctionnement des glandes de Meibomius. En tel cas, il vaut mieux user de stratégies thérapeutiques fondées sur des méthodes diagnostiques de pointe.

L’inflammation sous l’œil d’un détecteur pratique

Les mécanismes inflammatoires sont reconnus comme cause sous-jacente du syndrome chronique des yeux secs. Présentement, le diagnostic de ce syndrome est fondé sur l’examen clinique et appuyé par des analyses auxiliaires. Le professionnel traitant demande généralement au patient de signaler toute sensation de brûlure, picotement, douleur, sensibilité à la lumière et variation de la vision.

Il n’y avait jusqu’à présent aucune façon cliniquement viable de tester la composante inflammatoire de la sécheresse oculaire. InflammaDry est un test immunologique rapide à administrer en cabinet pour la détection in vitro visuelle et qualitative de taux élevés de métalloprotéinases matricielles-9 (MMP-9). Marqueurs systématiquement élevés de l’inflammation,  ces métalloprotéinases sont présentes dans le liquide lacrymal des patients atteints du syndrome des yeux secs. Les MMP-9 sont produites par le stress des cellules épithéliales à la surface oculaire. L’augmentation des niveaux de MMP-9 peut contribuer au dérèglement de la fonction de barrière épithéliale de la cornée, à une augmentation de la desquamation cornéenne, et à une irrégularité de la surface de la cornée. Le test formel InflammaDry facilite le diagnostic de sécheresse oculaire en clinique. Il peut être effectué facilement pour poser le diagnostic et répété sur une base régulière pour assurer un suivi de la condition inflammatoire.

Il suffit de 30 secondes pour recueillir l’échantillon de larme et de 10 minutes pour obtenir le résultat exprimé par code couleur – un peu comme un test de grossesse – bleu : négatif, rouge et bleu : positif indiquant la présence d’inflammation. Les larmes normales (sans sécheresse oculaire) présentent une fourchette en MMP-9 de 3 à 41 ng/ml. InflammaDry donne un résultat positif pour une concentration en MMP-9 inférieure à 40 ng/ml. La recherche a démontré que InflammaDry présentait un accord d’ensemble solide (87 %) avec les résultats cliniques, soit 85 % en sensibilité et 94 % en spécificité. Notons enfin que le test InflammaDry est un test abordable à usage unique qui ne nécessite aucun investissement supplémentaire en instrumentation coûteuse.

Dépistage et traitement à l’ère techno

TearScience se spécialise dans les appareils de dépistage de la sécheresse oculaire dite « évaporatoire », causée par des glandes de Meibomius déficientes, une surface oculaire irrégulière, des paupières anormales ou un port de lentille de contact ayant perturbé l’œil. La solution révolutionnaire développée par TearScience combine un outil diagnostique, le LipiView et un outil thérapeutique, appelé LipiFlow. Ensemble, ces appareils permettent de traiter directement la cause de la sécheresse évaporatoire, qui constitue 86 % des cas d’œil sec.

Appareil d’imagerie ophtalmique, le LipiView est conçu pour saisir, archiver, manipuler et stocker des images numériques d’observations spéculaires (interférométriques) du film lacrymal. Ces images peuvent être contrôlées de visu et documentées par le biais de photographies. Le LipiView permet concrètement au professionnel de la vue d’évaluer le film lacrymal en réalisant une vidéo mesurant l’épaisseur de la couche lipidique (huiles). Cet examen non invasif ne prend que 5 minutes. Il est suivi de l’évaluation de la quantité et de la qualité des huiles sécrétées par les glandes au moyen du Meibomian Gland Evaluator. Une fois pris en compte l’impact de la sécheresse oculaire sur le quotidien du patient et la source du manque de lubrification, le professionnel de la vue déterminera si le traitement LipiFlow convient.

La solution novatrice LipiFlow est un système à pulsations thermiques indolore qui débloque les canaux excréteurs des glandes de Meibomius et active leur sécrétion. La coquille dégageant une chaleur contrôlée est reliée à un système exerçant une pression sur les paupières. Ainsi le système chauffe et masse les paupières. Les résultats obtenus sont très satisfaisants et durent de un à quatre ans. Par contre, il faut s’attendre à des résultats moindres en cas d’atrophie des glandes de Meibomius. En effet, le traitement maintient les glandes fonctionnelles sans pour autant « redonner vie » aux glandes trop endommagées. Puisque le traitement n’est pas curatif, il doit être renouvelé après un à quatre ans, délai après lequel son efficacité décline.

L’équipe du Dr Stephen S. Lane publiait en 2012 une étude randomisée multicentrique répartie au hasard incluant 139 patients ayant une dysfonction des glandes de Meibomius et répartis en deux groupes. Un premier groupe était traité uniquement par LipiFlow (70), le deuxième (69) par l’application de compresses chaudes (69) pendant deux semaines, suivie par un traitement LipiFlow. Les résultats confirment une amélioration significative (p < 0,05) de la sécrétion des glandes de Meibomius pour le groupe 1 (à deux et quatre semaines post-traitement). Le score de sécrétion était avant traitement de 6,3 ± 3,5 et après quatre semaines de 16,7 ± 8,7. Les valeurs du TBUT affichaient également une amélioration soit de 6,9 ± 5,0 avant traitement et de 7,4 ± 5,5 après quatre semaines. Les personnes d’abord traitées par compresses chaudes n’ont par contre enregistré aucune amélioration notable avant de passer au traitement LipiFlow. Tous les individus ayant bénéficié du traitement LipiFlow ont finalement connu une amélioration importante de leurs symptômes après un mois.

Agir de l’intérieur avec les oméga-3

Étude à l’appui, il a été démontré que les acides gras oméga-3 maintiennent la bonne fonction du film lacrymal et apportent un soulagement naturel à la sécheresse oculaire. Apaisant l’irritation, ils réduisent à la source l’inflammation causant le syndrome de l’œil sec. La recherche indique même que l’accroissement de la composante lipidique en oméga-3 et la diminution en oméga-6 procurent un film lacrymal de meilleure qualité et une lubrification améliorée de l’œil. Ainsi, le Dr Gregory Smith, ophtalmologiste de renom et chirurgien titulaire du Wills Eye Hospital à Philadelphie, présentait lors du Symposium automnal de la Cornea Society/ Eye Bank Association of America (EBAA) en 2011 des résultats percutants. Des résultats qui concourent aujourd’hui à transformer le protocole ophtalmique pour traiter les symptômes associés au syndrome de l’œil sec et la préchirurgie chez nos collègues américains. Ce spécialiste s’est penché sur la pénétration dans les glandes de Meibomius des acides gras oméga-3 sous forme de triglycérides administrés par voie orale. Pour la toute première fois, on démontrait scientifiquement que les oméga-3 EPA et DHA peuvent pénétrer la glande de Meibomius et modifier l’huile du meibum. En prescrivant le supplément Dry Eye Omega Benefits® de PRN-Physician Recommended Nutriceuticals aux 20 patients suivis dans le cadre de l’étude pilote, le Dr Smith a pu évaluer l’augmentation de la saturation des globules rouges en EPA et DHA par un test sanguin au nom de l’indice d’oméga-3. Il a également constaté une importante augmentation d’EPA et DHA dans le meibum lors d’un échantillonnage des sécrétions des glandes de Meibomius.

En effet, 82 % des patients traités avec le supplément de PRN ont présenté des oméga-3 EPA et DHA dans le meibum après huit semaines (versus 0 % pour les tests de référence) et une augmentation appréciable de l’indice oméga-3. De plus, 70 % des patients sont devenus asymptomatiques et 100 % ont noté une diminution de leur symptôme principal. L’amélioration du test TBUT (bris des larmes) s’est avérée appreciable. Tous les patients ayant présenté un piqueté cornéen au départ ont connu une amélioration considérable et l’hyperosmolarité des larmes a été réduit de 25 %.

Le Dr Michael Chaiken, spécialiste du syndrome des yeux secs, nous explique les avantages du supplément Dry Eye Omega Benefits développé au sein de la marque Physician Recommended Nutriceuticals (PRN). « Nous savons que les suppléments d’oméga-3 riches en EPA et DHA sous forme de triglycérides optimisent les résultats thérapeutiques. Notre produit offre un moyen systémique plutôt que topique qui est efficace, sûr et naturel. Il s’agit de gélules d’oméga-3 qui font des merveilles auprès des patients atteints du syndrome de sécheresse oculaire. Le secret de PRN est d’adopter la bonne forme d’oméga-3 et de l’offrir sous le bon dosage. » Formulé par certains des meilleurs ophtalmologistes du Wills Eye Hospital, les suppléments de PRN fournissent les nutraceutiques à base d’oméga-3 les plus purs et les plus performants qui soient. Dry Eye Omega Benefits propose une forte concentration d’oméga-3 anti-inflammatoire, l’EPA (acide eicosapentaénoïque), dans sa forme naturelle de triglycéride. Il est de toute première importance que l’huile utilisée soit sous forme naturelle triglycéride plutôt qu’ester éthylique (synthétique), laquelle est plus difficile à assimiler, et peut s’avérer potentiellement nocive en grande quantité. Prise conformément aux recommandations, soit quatre gélules par jour, la formule élaborée par PRN fournit 2 668 mg d’oméga-3 sous forme de triglycérides réestérifiée et non sous forme d’ester éthylique qui est moins bien assimilable. Le procédé de réestérification de l’huile de poisson PRN est ici essentiel pour enlever l’alcool des acides gras qui a été ajouté au début du processus de purification afin d’en éliminer les contaminants. « Il faut savoir que plusieurs omégas disponibles sur le marché peuvent contenir des contaminants. Le consommateur n’a souvent aucune indication sur la teneur en polluants, le processus de décontamination et la qualité finale du produit. C’est là que le professionnel de la vue joue un rôle déterminant. En lisant les résultats des tests cliniques appuyant les allégations, en prenant connaissance de la monographie du produit et de ses composantes, il peut recommander le choix le plus sûr à son patient. À cet égard, PRN offre le seul produit au monde appuyé par un contrôle documenté de la qualité et pour lequel des études scientifiques corroborent une action efficace sur la composition du meibum et de la couche lipidique. »

La piste vitaminique

Une grande part de l’impression de sécheresse aux yeux peut provenir des efforts consentis pour accommoder la vision rapprochée de façon prolongée. Une situation presque inévitable alors que la technologie et ses écrans envahissent nos vies. Des études indiquent qu’un apport quotidien de six mg d’astaxanthine diminuerait la fatigue oculaire et améliorerait la capacité d’accommodation visuelle à courte distance. De plus, cet apport pourrait accroître la circulation sanguine et réduirait l’inflammation dans l’œil. Plusieurs symptômes associés à la fatigue oculaire, dont les yeux secs, ont été atténués grâce à un supplément d’astaxanthine pris pendant plus d’un mois. L’astaxanthine, produite entre autres par des microalgues, est considérée comme un nutriment pivot pour combattre le stress oxydatif. L’œil étant extrêmement exposé à l’air et aux rayons ultraviolets, cette molécule aurait pour action de piéger l’oxygène singulet produit par les radiations provenant du soleil.

Supplément de qualité développé par le Dr Michael Lange, docteur en optométrie et nutritionniste certifié, Fortifeye FOCUS combine trois caroténoïdes – l’astaxanthine, la lutéine et la zéaxanthine. La formule Fortifeye FOCUS mise sur l’astaxanthine extraite de la micro algue Haematococcus Pluvialis qui réduit les marqueurs inflammatoires tels que la protéine C réactive (PCR), la synthase d’oxyde nitrique (SON), la prostaglandine E2 (PGE2) et le facteur de nécrose tumorale (FNT). L’astaxanthine est reconnue pour son potentiel élevé à neutraliser l’action toxique des radicaux d’oxygène. Ainsi, elle est 550 fois plus puissante que la vitamine E ou 40 fois plus puissante que le bêta-carotène contre les radicaux d’oxygène singulet. La lutéine et la zéaxanthine ont été ajoutées à la formule de Fortifeye FOCUS, car elles sont les seules caroténoïdes présentes dans la rétine de l’œil. Partageant des propriétés similaires, elles assurent une protection contre la dégénérescence maculaire. Ainsi, le supplément Fortifeye FOCUS constituerait un soutien global à la santé de l’œil. Les études scientifiques à ce sujet sont à suivre de près.

Aux grands maux, les grands moyens

Normalement, les yeux produisent suffisamment de larmes pour demeurer humides et assurer un confort oculaire. Il y a sécheresse de l’œil lorsque les larmes ne sont plus produites en quantité suffisante ou que leur qualité est altérée. Si le problème devient endémique, on voudra sans doute attaquer directement l’inflammation, un phénomène qui peut entraver la production de larmes de qualité, en quantité.

Restasis® est la réponse anti-inflammatoire de la pharmaceutique Allergan au problème des yeux secs. C’est aussi le premier traitement sur ordonnance approuvé par Santé Canada pour la sécheresse oculaire. Émulsion ophtalmique de cyclosporine à 0,05 % en flacon unidose et sans agents de conservation, Restasis est indiqué pour le traitement des yeux secs dus à une déficience aqueuse (insuffisance lacrymale) de modérée à modérément grave. Ce trouble se caractérise par plusieurs symptômes, dont une coloration cornéenne, une diminution de la production de larmes et des symptômes visuels fluctuants, comme une vision trouble. La cyclosporine à usage ophtalmique cible les cellules immunitaires des yeux pour réduire l’inflammation semblant être la cause de la sécheresse oculaire. Il faut allouer de 8 à 12 semaines au traitement Restasis à raison de deux applications par jour avant que les yeux puissent produire par eux-mêmes suffisamment de larmes saines et qu’un soulagement graduel des symptômes soit ressenti.  Les améliorations importantes sont apparentes à partir du sixième mois de traitement. À la dose recommandée, le coût est d’un peu plus de 2 000 $ pour un traitement d’un an. Afin d’atténuer l’impact des coûts liés à ce traitement de pointe, Allergan offre un programme de soutien financier aux patients. Fait important à noter : malgré l’assiduité requise au fil du temps et qui pourrait devenir un facteur d’abandon du traitement, une étude menée en conditions réelles auprès de 3 145 patients a révélé que 83 % des  personnes sondées avaient l’intention de poursuivre l’utilisation de Restasis.

En attendant que le traitement thérapeutique fasse effet, vos patients apprécieront le soulagement temporaire apporté par les « larmes artificielles ». Le choix est vaste. Nous avons porté notre attention sur un polymère à haute adhésion et une option sans agents de conservation.

Le polymère à la rescousse

Le dessèchement de la surface cornéenne déstabilise le film lacrymal. En effet, les dommages aux cellules épithéliales de la cornée détériorent les structures permettant l’adhésion des mucines à la surface de l’œil. Lorsque ces glycoprotéines ne peuvent se fixer, la surface cornéenne subit une exposition et repousse l’eau, ce qui expulse l’humeur aqueuse du film lacrymal pour la zone endommagée. Il s’ensuit une déstabilisation du film lacrymal qui accélère l’évaporation et la diffusion des larmes.

Le gel oculaire lubrifiant Systane® Gel Drops d’Alcon est différent des collyres classiques. Il intègre un système polymère unique, gélifiant et lubrifiant, pensé pour s’ajuster au pH du film lacrymal de chaque patient. La protection offerte par Systane Gel Drops est assurée par la polymérisation entre le gélifiant hydroxpropyl guar (guar HP), deux émollients – le polyéthylène-glycol 400 (0,4 %) et le propylèneglycol (0,3 %) – et les larmes naturelles du patient. Combiné aux larmes naturelles, le guar HP se fixe à la surface hydrophobe de la cornée pour former un gel visqueux présentant des propriétés bioadhésives supérieures et retenant les deux émollients à la surface de l’œil plus longtemps. Au final, Systane Gel Drops forme une protection jour et nuit prolongée favorisant la réparation de l’épithélium dans un environnement sain. Proposant la viscosité la plus prononcée de la gamme, la version Gel Drops est plus efficace en matière d’hydratation et nécessite moins d’applications au fil de la journée.

La sécurité par la stérilité

L’hydratant HyloMD Gel présente deux grands avantages. Il ne comporte aucuns agents de conservation, ce qui en fait un produit particulièrement bien toléré en usage à long terme. De plus, il demeure stérile, grâce à un système d’application unique. En plus d’être exempt d’agents de conservation et de phosphate – ce qui évite la formation de dépôts dans la cornée, Hylo Gel est deux fois plus puissant que les gouttes régulières Hylo. Tout comme ces dernières, il contient de l’hyaluronate de sodium, mais d’une concentration de deux mg/ml. Sa viscosité est plus élevée pour une hydratation intensive et de longue durée de la cornée et de la conjonctive, tout en permettant de préserver l’acuité visuelle. Hylo (un mg/ml) peut aussi être recommandé aux porteurs de lentilles cornéennes pour l’hydration et la réhumidification.

La formulation de Hylo établit un film hydratant régulier, stable et adhérant particulièrement longtemps à la surface de l’œil. Alors que d’autres produits sans agents de conservation sont disponibles en format mono dose, Hylo est présenté dans une bouteille dont le mécanisme d’application breveté assure la stérilité du produit jusqu’à six mois après une première utilisation. Il se compare même avantageusement à la plupart des produits avec agents de conservation dont l’usage n’est plus recommandé au-delà de 30 jours après l’ouverture du contenant.

Pour le Dr Frank Heidemann, président et chef de la direction de CandorVision, la formulation et le mode d’application de Hylo sont rassurants. « Les patients n’ont plus à s’inquiéter des effets indésirables reliés aux agents de conservation, des risques liés à l’utilisation d’un produit au-delà de sa durée de vie et des inconvénients associés aux fioles unidoses. »

Le traitement de la sécheresse oculaire n’est pas si complexe à mener. Il s’agit d’abord d’établir un diagnostic le plus précis qui soit. Pour ce faire, il faut s’intéresser à la situation de chaque patient en commençant par l’histoire de cas. Sans elle, il arrive que des éléments échappent au praticien parce que le patient les juge peu importants. Enfin, pour traiter le plus efficacement possible le syndrome de l’œil sec, le professionnel veillera à accompagner le patient au fil des consultations, car ce dernier doit réaliser que son état est chronique et qu’il doit avoir des attentes réalistes.

Place au H2H!

Par Anne-Marie Joncas

DossierDe l’humain à l’humain. Voilà comment se construisent les relations les plus fécondes et les entreprises les plus prospères. Les établissements en optique n’échappent pas à ce principe. Prendre conscience du rôle essentiel que revêt le personnel dans la performance de l’organisation est le point de départ de toutes les stratégies relatives aux ressources humaines (RH). La direction doit se poser les bonnes questions : Quelles sont nos ressources irremplaçables? Comment peut-on les inciter à rester? Quelles sont leurs motivations réelles? Autant d’interrogations, mais surtout de réponses, qui amèneront l’organisation à prioriser les bonnes actions, le tout en adéquation avec ses propres objectifs.

Dynamiser, dynamiser, dynamiser

Savoir motiver les troupes est essentiel en clinique d’optométrie. Valérie Alexandra Thibault, formatrice à l’Académie d’optique Bourgault et membre de l’Ordre des consultants en ressources humaines agréés du Québec, nous partage sa vision pour bien stimuler et encadrer l’humain en clinique d’optométrie.

« Il faut préserver le facteur “wow!” au cœur de nos actions! Car notre travail doit être une source de valorisation. Il doit nous énergiser au quotidien. Dans le domaine de l’optique, où tout gravite autour des services, de la santé et de la relation de confiance, il est essentiel de dynamiser l’individu. » Comment faire? Madame Thibault propose la création d’un contexte pour nourrir l’humain. Un processus à réaliser en six étapes :

  1. Bien expliquer à l’employé les attentes de l’employeur quant à son rôle au sein de la clinique et à son adhésion à la culture de l’entreprise.
  2. Faire en sorte que l’employé comprenne bien ses tâches par une description de poste claire et qu’il y ait adéquation entre la tâche et le salaire.
  3. Reconnaître les forces de chaque employé et les utiliser comme levier pour la clinique.
  4. Être proactif en matière de rétroaction, c’est-à-dire : féliciter, offrir de la reconnaissance et communiquer ses commentaires à l’employé.
  5. Rendre le gérant de la clinique très disponible auprès de l’équipe afin qu’il puisse observer, analyser et instaurer les ajustements nécessaires.
  6. Offrir des formations visant à développer les compétences de chacun et sous toutes les formes possibles : en salle de cours, en ligne, par un mentor, etc.

« Une aide utile pour comprendre ce qui alimente la flamme intérieure est notre formation Gestion du capital humain, fondée sur le concept du FLOW, » explique Madame Thibault. « Le FLOW est l’état mental ressenti lorsqu’au moment d’exécuter une tâche, nous nous sentons compétents et que cette tâche représente un défi attirant pour nous. Ainsi, une employée bien accompagnée par sa gérante pourra identifier ce qui lui procure du plaisir au travail, sortir de sa zone de confort et recevoir la formation ou les conseils pour développer les compétences nécessaires à l’exécution – sans anxiété – de la nouvelle tâche. »

Le capital humain : c’est d’abord soi-même

En tant que dirigeant de votre clinique vous êtes votre meilleur atout. Mais pris dans le rythme du quotidien ou freiné par vos propres limites, vous n’avez pas toujours le recul nécessaire pour évoluer aussi efficacement que vous le voudriez. L’assistance professionnelle (coaching) peut être votre solution. Daryl Dagenais, présidente de Vertex Solutions en Ressources Humaines est aussi coach professionnelle et personnelle certifiée de l’Université Concordia, membre de l’International Coaching Federation et formatrice agréée en gestion des ressources humaines. Elle nous explique les avantages de la formule du coaching pour les professionnels de la santé.

« En contexte professionnel, le coach vise à aider son client à résoudre une problématique récurrente et à rendre les processus ou échanges plus naturels, de façon à ce que tous se sentent plus à l’aise et satisfaits au travail. »

Après avoir défini l’objectif à atteindre et signé un contrat vous liant à l’objectif, le coach vous aide à identifier les obstacles sur votre parcours. Il peut s’agir de difficultés techniques (aménagement des locaux, sources de financement), de croyances personnelles (manque de confiance en soi) ou d’une conversation sans cesse reportée qui demande du courage (avec un associé, votre banquier), mais essentielle au dénouement de la situation. Puis, votre coach vous aide à trouver les solutions pour éliminer ces obstacles. « Cette troisième étape est souvent plus facile que la précédente, nous confie Daryl Dagenais, car nous accompagnons des individus particulièrement talentueux ayant réussi à ce jour à faire évoluer leur carrière par eux-mêmes et donc, en mesure de trouver leurs propres solutions. » Finalement, votre coach vous demande de rendre des comptes sur l’implantation des solutions retenues. « En cas de succès, nous veillons à féliciter pour activer le processus de renforcement positif auquel même les grands patrons sont sensibles. En cas d’insuccès, nous établissons un bilan et encourageons la réorientation de la stratégie. Le but est de permettre au client de se sentir en contrôle. » Madame Dagenais conclut en constatant que la réalité du gestionnaire actuel est très difficile. Avec les départs massifs à la retraite et le roulement accéléré du personnel, l’accès au système de mentorat se fait de plus en plus restreint. Le coaching est l’occasion de prendre un temps d’arrêt et de réflexion. 

Quand la satisfaction passe par l’indépendance

Quoi de plus satisfaisant que de récolter tous les fruits de ses propres efforts ? C’est dans cette visée que SOI (Services Optométriques Inc.) propose aux futurs praticiens d’investir en eux-mêmes et de lancer leur carrière en étant optométriste indépendant et propriétaire. Cadrant parfaitement avec la philosophie du réseau, le Programme de la Relève SOI aide (dans un premier temps) les finissants à se placer et ultimement à posséder leur propre clinique plutôt que de contribuer à bâtir le succès d’un tiers, dans une chaîne ou une grande surface. « L’humain est au centre de tous nos objectifs », déclare Marcel Brin, président de SOI. « Notre Programme de la Relève, c’est une équipe dédiée qui aide les optométristes fraîchement diplômés et les professionnels de la vue approchant de la retraite. Ciblant les personnes adhérant à l’idéal de l’optométriste indépendant, nous encourageons fortement le regroupement de copropriétaires », poursuit-il.

Ce modèle présente des avantages indéniables en cette ère de continuelles mutations. La copropriété garantit une pérennité des services à l’heure de la féminisation de la profession et optimise la conciliation travail-famille. En étant deux propriétaires ou plus, on assure une présence accrue des optométristes pour voir au bon fonctionnement et à la performance de la clinique. On arrive aussi à offrir un meilleur service au patient par une présence optométrique sur toutes les plages horaires. Il faut enfin souligner les avantages en matière de coûts : de trois à cinq optométristes regroupés en une clinique assumeront plus aisément le financement de la nouvelle technologie et profiteront d’un ratio plus élevé du personnel de gestion.

Gilles Daudelin, directeur du Programme de la Relève SOI, en explique la mécanique. « Un optométriste membre de notre réseau nous confie un mandat de recherche, soit pour s’adjoindre un copropriétaire, soit pour planifier la passation de sa clinique. Services Optométriques Inc. établit des contacts avec les finissants de Montréal et Waterloo correspondant au profil recherché. Nous aidons alors le jeune optométriste dans sa démarche d’affaires en évaluant par exemple la valeur de l’entreprise. Nous agissons d’abord comme facilitateur, puis comme accompagnateur pour les premières années de pratique. Notre aide peut englober un appui pour la préparation de la demande de financement auprès des banques, nos services Opto Finance pour l’acquisition d’équipements modernes, l’accès à des logiciels ou des programmes de marketing. Nous devenons un appui sous forme de guichet unique. »

L’art de plonger dans une conversation courageuse  Pour mieux affronter les situations problématiques, Daryl Dagenais recommande chaudement la lecture d’un grand livre à succès : Fierce Conversations: Achieving Success at Work and in Life One Conversation at a Time, écrit par Susan Scott. Selon elle, pour encourager des relations interpersonnelles réussies et régler les problèmes, il faut des conversations courageuses faisant appel à la passion, à l’intégrité, à l’authenticité et à la collaboration. » Voici les six dispositions personnelles pour participer efficacement à une conversation courageuse :  Échanger et parler avec les autres comme à des égaux. Ouvrir la porte et envisager plusieurs réalités, même si elles semblent contradictoires. Se préparer à être influencé par les autres, et non l’inverse. Faire passer le bien commun avant les intérêts individuels. Être véritablement présent et concentré. Dire la vérité, de bonne foi et avec les meilleures intentions du monde.

Cultiver le talent par un parcours de défis

Parce qu’il constitue un actif à part entière de l’entreprise, le capital intellectuel et humain est au centre des stratégies mises de l’avant par le chef de file de la chirurgie au laser. Mélanie Spinelli, directrice des ressources humaines pour Lasik MD, s’est donné pour mission de structurer la capacité d’attraction et de fidélisation des talents. Son but au quotidien : créer un environnement donnant-donnant.

« Chez nous, l’aspect clinique est omniprésent avec tout ce que ça implique en matière d’éthique, de sécurité, d’uniformisation et de formation. D’un côté, il y a tous nos professionnels de la santé, approchés surtout par réseautage, et qui se joignent à nous pour relever les nouveaux défis posés par la technologie de pointe. Mais il y a aussi ce bassin imposant de personnel qui appuie nos professionnels au quotidien et qui vont bâtir leur expérience chez nous. »

En vue d’attirer de bons représentants des soins aux patients, Lasik MD veille à donner un aperçu réaliste du poste et à offrir des emplois stimulants. « Il faut savoir que la moyenne d’âge de nos employés est de 32 ans, précise Mélanie Spinelli. Nous composons avec la Génération Y dans toutes les sphères de l’entreprise. Ce sont des personnes qui carburent aux nouveaux défis et toujours en quête d’avancement et de polyvalence. Ainsi, nous avons mis au point une stratégie de formation croisée évolutive. Les promotions se font par mouvements latéraux, où l’on passe d’une responsabilité à la suivante afin d’enrichir le parcours de l’employé. Chez nous, on gravit les échelons sur une base de méritocratie, c’est-à-dire selon la performance. Il est courant de créer des postes pour satisfaire à l’évolution de nos employés. »

Quand on parle de Génération Y, on parle aussi de la difficulté de retenir ces éléments dynamiques. « La souplesse compte par-dessus tout pour ces travailleurs qui privilégient l’acquisition continue de nouvelles compétences et un équilibre accru en matière de travail et de vie personnelle. Concrètement, nous tentons d’accommoder le plus possible les préférences individuelles concernant les horaires. Et tout en respectant nos protocoles, nous donnons un maximum de latitude en favorisant l’autogestion. »

Autres cordes à l’arc des experts du laser : l’écoute, la rétroaction et la reconnaissance. « Le travailleur Y veut comprendre l’utilité de sa tâche. Nous agissons en rétroaction bidirectionnelle sur une base quotidienne. Nous écoutons, parlons et tenons compte de l’échange. Notre programme ÉLOGES – qui reconnaît publiquement l’excellence du service – est un processus de reconnaissance interne entre pairs. Notre intranet affiche tous les commentaires d’appréciation quotidiennement. Ce qui crée un milieu de travail positif et stimulant. De plus, chaque mois, un tirage au sort est effectué entre tous les “félicités” et “féliciteurs” qui remportent des prix en cadeau. » En plus, l’équipe des RH mène des rencontres en personne ou téléphoniques avec chaque employé, et ce, tous les 12 ou 18 mois. « C’est une initiative plutôt rare en RH, précise Mélanie Spinelli, mais à laquelle nous tenons, car rien n’est plus personnel qu’un contact bien réel. Quand on veut que les employés se sentent concrètement inclus dans les décisions de l’entreprise, c’est le canal de communication par excellence. »

Concilier humainement travail et famille : employés proactifs, employeurs à l’écoute   Il n’y a que 24 heures dans une journée… et une routine réglée au quart de tour pour les familles qui ont un indispensable besoin de marge de manœuvre est indispensable. Myrka Maheux, vice-présidente et directrice générale de Proxima Centauri, nous livre des conseils pratico-pratiques.   1. Établissez vos priorités  Au travail, dressez la liste de vos priorités. Avant de clore la journée, inscrivez les tâches à prioriser pour le lendemain.   Faites de même pour votre vie personnelle. Penser à soi et nourrir ses passions devrait aussi faire partie de vos priorités. Voyez à faire progresser la réalisation de cette liste.   2. N’hésitez pas à demander du soutien  Si votre charge est trop élevée au travail, demandez de l’aide. Vous démontrez ainsi que vous savez vous organiser et planifier.   Au plan personnel, déléguez. Faites appel à l’aide aux devoirs ou à un service d’aide ménager pour libérer votre temps.   3. Allez-y mollo avec la techno  Portable, tablette, téléphone intelligent, courriels favorisent la performance et améliorent notre quotidien. Gérez-les afin qu’ils n’envahissent pas vos temps libres. Prévoyez des moments pour décrocher et passer du temps de qualité avec votre entourage.   4. Apprenez à dire « non »  Au travail ou dans votre vie personnelle, dites tout simplement « non ». Poser ses limites n’est pas un signe de faiblesse.   5. Refaites le plein régulièrement  Au travail, prenez du recul en faisant une pause pour améliorer votre concentration et votre productivité. Au plan personnel, assurez-vous d’avoir du temps bien à vous.   6. Travaillez dur et décrochez fort!  Le travail engagé est tout aussi important que la détente. Se débrancher du travail régulièrement vous permet de préserver votre équilibre. Si vous le pouvez, répartissez vos vacances sur plusieurs saisons de l’année.   7. Identifiez vos sources de stress  Vous accéderez à un meilleur contrôle et à la mise en place de solutions. Certains programmes d’aide aux employés (PAE) prévoient le recours à des spécialistes en coaching pour enrichir votre boîte à outils face au stress. Composer le visage humain de l’entreprise

De tout temps, les patrons ont misé sur les forces de leur compagnie pour créer un « esprit maison ». La culture d’entreprise correspond à sa personnalité. Ce sont essentiellement les valeurs, croyances et attitudes auxquelles les employés adhéreront d’emblée, signe que leurs aspirations collent avec les visées de la corporation. Pour Lunetterie New Look, la culture d’entreprise est fondée sur l’excellence des services et la promotion du bien-être professionnel. « Entrer chez Lunetterie New Look, c’est saisir l’opportunité de relever des défis valorisants », affirme Émilie Asselin, directrice des ressources humaines pour la chaîne qui englobe 75 succursales au Québec et en Ontario. « Toute l’équipe – opticiens d’ordonnances, conseillers à la vente, optométristes, assistants-optométristes, directeurs de succursale, directeurs régionaux, directeurs adjoints, techniciens, gérants de production à notre laboratoire, personnel de nos bureaux administratifs – tous, nous avons à cœur de faire rayonner New Look. »

Afin de lier le développement des employés et la performance de l’entreprise, le service des RH agit comme point d’ancrage. « Pour permettre à chacun de se sentir à l’aise chez nous et de contribuer pleinement au succès de New Look, nous offrons un truc simple et apprécié : du soutien. Nous avons un programme de formation pour notre force de vente, duquel découlent des services de coaching. Pour les opticiens nouvellement diplômés, il existe un programme d’accueil et d’intégration, avec du mentorat assuré sur une base quotidienne par nos opticiens d’expérience. Les gens se plaisent chez nous. Je suis personnellement convaincue que le soin que nous portons à réfléchir à tous les aspects du travail dans l’univers New Look est déterminant. »

Lunetterie New Look structure son approche en six sphères :

  1. Donner la parole. En s’exprimant, les employés s’engagent naturellement et se mobilisent pour l’atteinte d’objectifs qu’ils entrevoient eux-mêmes.
  2. Offrir de l’avancement. Un programme balisé par de strictes normes propose une gestion de carrière ascendante ou transversale. Le programme Académie de la Relève soutient les efforts de mentorat consentis en succursale afin de renforcer l’acquisition des compétences. Il y a même la possibilité d’un transfert vers une autre succursale.
  3. Investir dans la formation. Des formules ayant fait leurs preuves sont privilégiées : ateliers l’ABC du Wow, les sessions régionales et les formations par balado.
  4. Stimuler la qualité du leadership. Tous les moyens sont déployés : tests psychométriques, usage de l’intelligence émotionnelle dans les relations de travail, techniques d’adaptation et promotion d’une attitude positive.
  5. Reconnaître l’apport de chacun. Des mots d’encouragement sont émis chaque jour. Les anniversaires d’entrée en service sont célébrées, incluant la présence de toute l’équipe et du président.
  6. Favoriser une ambiance conviviale. En succursale, aux bureaux administratifs, entre régions, partout l’établissement des relations est simple, professionnel et stimulant.

La composante humaine en mégastructure

« Silhouette a une vision européenne en matière de main-d’œuvre. Sa compréhension de la gestion des ressources humaines est d’établir et de conserver un personnel qualifié et coopératif, ce qui résume la voie privilégiée pour soutenir la culture d’entreprise et accroître la réussite du groupe. Chez Silhouette, les RH sont largement impliquées dans plusieurs projets de grande envergure, travaillant toujours en étroite collaboration avec les membres du conseil d’administration et les autres services. La clarté des projets sert de guide en tout temps, que ce soit pour la gestion des plans de santé, la gestion des idées ou la mise en œuvre nationale et internationale des entretiens d’évaluation. »COS (Canadian Optical Supply) est distributeur, entre autres, des montures Silhouette. Un géant de la lunetterie qui fête cette année ses 50 ans d’existence. Marine Chevanne, coordonnatrice aux relations publiques pour COS nous entretient de la vision des RH chez Silhouette, basée en Autriche.

« En ce qui concerne le recrutement, Silhouette recherche les meilleurs. L’entreprise travaille en permanence sa marque-employeur qui pour eux est tout aussi importante pour elle que la notoriété de sa marque-produit. La société est proactive, établissant des normes de recrutement internationales. L’ampleur de l’organisation lui permet d’offrir, par exemple, des accommodements pour le télétravail des cadres, un projet de promotion de la santé au travail, des services de garde sur place et une gamme d’horaires variés pour les femmes ayant de jeunes enfants. De même, on remarque tout un éventail d’outils soutenant les performances : programmes pour les apprentis mettant l’accent sur la langue et les compétences personnelles, plans pour le développement des groupes cibles comme les gestionnaires et spécialistes techniques, services de coaching pour l’acquisition de compétences, résolution de problèmes au sein d’une équipe et réintégration en poste après un long congé de maladie. À grande organisation, grands défis… et grands moyens! »

Voilà autant de témoignages et d’exemples qui démontrent bien que peu importe l’ampleur d’une entreprise, ce qui se cache derrière son chiffre d’affaires et la satisfaction de ses clients est sans aucun doute l’engagement renouvelé des hommes et des femmes qui en forment les toutes premières ressources.

Regards de mâles

Par Anne-Marie Joncas

Dossier

Les lunettes mode pour hommes sont omniprésentes sur les podiums, les tapis rouges, au grand écran et… dans la rue. Plus que jamais la monture designer griffée, pensée, stylée se démocratise pour le plaisir de ceux qui les portent et le bonheur de celles qui aiment les mâles racés.

En matière de mode, la tendance des « tendances homme 2014 » joue l’audace et le surdimensionné. Côté garde-robe, monsieur se voit proposer des vestons et manteaux aux lignes campées et ceinturées, aux épaules présentes et rondes, des pardessus à la personnalité criante – on pense boutonnières duffle-coat tout en contraste, grands cols, tweeds amplifiés, insertions technos, textures matelassées, agencements hétéroclites. On note aussi un style british assumé avec le rayé banquier et le retour du tartan. Mais qu’en est-il dans l’univers des tendances montures pour lui?

Le design, marque de qualité

Notre tour d’horizon révèle l’influence prépondérante des grands designers sur la scène de la lunetterie. Nul doute : la monture mode est incontournable. Les lignes sont osées, définies. Les textures envahissent l’espace lunettes. Les matières brillent par leur éclat ou leur richesse. Invariablement, la structure signe le style du porteur, qu’il soit hipster, nostalgique, de type formel, minimaliste, classiquissime, artiste, sportif ou rebelle. Les modèles les plus récurrents s’inspirant de la forme aviateur et de la forme arrondie se conjuguent en métal or, verre miroitant, acétate aux teintes vibrantes, claires, translucides ou écaille.

Couleur de l’heure et couleurs à toute heure

Le Pantone Color Institute, chef de file mondial de l‘indexation des couleurs, a posé son verdict : un lilas foncé nommé « Orchidée radieuse » sera la couleur de l’année 2014. Ce mauve « captivant, magique et énigmatique inspire la confiance, encourage l’innovation, la créativité et l’originalité », explique Leatrice Eiseman, directrice générale du célèbre nuancier. Dans un environnement masculinisé, Orchidée radieuse s’appuie sur une palette de coloris laiteux bleu placide, violet tulipe, vert pruche et gris colombe.

Cette audace et ces déclinaisons trouveront-elles preneur en lunetterie? Certainement, la marque Carrera en faisant la preuve (http://carreraworld.com/fr/optics/ca6600/#1402062XA5120). Le lilas recadré s’installera tel quel sur les nez ou fera appel à la gamme des couleurs accent la mettant en valeur. Cette prédiction tient du fait qu’osant transgresser les traditionnels noir, brun et marine, les lunettes pour hommes s’animent de couleurs depuis les dernières saisons. Une tendance qui gagne du terrain. Au nombre des couleurs montantes, le bleu électrique, les orangés et le jaune s’imposent déjà. Pour les membres de la gente masculine réticents tout de go au port de couleurs vives, les montures aux coloris hybrides dosent l’effet : on optera soit pour une face de couleur franche unie ou multicolore, soit pour des branches ou un accent de teinte vibrante fixés à un devant de couleur plus classique. Autre solution : la couleur lisse ou texturée circonscrite à l’intérieur de la monture… pour être plus modestement dans le coup.

Du côté des collections signées, notre radar mode révèle des pastels frais et des nuances laiteuses. On remarque aussi que les teintes métalliques reviennent au goût du jour ainsi que les nuances noyer, miel et rouge rubis.

Lunettes sémillantes et habillées

Chez J.F. Rey, le concept Colorbox est adopté d’emblée et se répercute d’abord dans la collection haut de gamme Premium. Dévoilée l’an dernier, la collection Premium vêtue d’une livrée noire mate et arborant une allure toute technologique s’expose désormais avec une charnière titane rouge furio ou avec une nouvelle face Nylor tout métal. Avec ce modèle, monsieur relève le défi d’être « classe et sport » sans négliger pour autant son confort. En effet, les branches équipées du système de charnière en titane exclusif TitaBOXMD épousent parfaitement le contour du visage.

Outre la couleur et la matière, les montures J.F. Rey se parent de textiles allant du tweed au tartan pour un concept des plus structurés. Ces tissus deviennent une source infinie d’inspiration. Une myriade d’impacts au laser fait bifurquer la lumière pour former sur le métal de délicats motifs changeants. Les montures se trouvent habillées avec élégance d’imprimés tartan, à losanges ou rayures. Ce concept novateur fondé sur des motifs hautement graphiques métamorphose, grâce à la technologie du laser, une simple feuille d’inox en véritable capteur de lumière.

Au volet acétate, les modèles masculins très chics et modernes de la maison Rey s’appuient sur les innovations qui ont propulsé la marque. Connaissant tous les secrets de l’acétate de cellulose – matière issue du coton – les artisans œuvrant pour J.F. Rey en mettent à profit le potentiel créatif illimité en la combinant à la feuille d’or. Ils ont ainsi créé un éventail de montures alliant transparence et paillettes d’or intégrées… dispersant mille reflets et captant tous les regards. 

Discrétion rétro et style mythique

Porte-étendard de la mode optique, le fabricant Tura gâte l’Uomo en élargissant sa gamme emblématique Ted Baker pour y marier les tendances qui font fureur. Les nouveaux modèles pour hommes des collections Iconic « T » Logo et Essential Pashion misent sur l’invasion vintage… mais canalisée par la vision éclatée de TB. Fabriquées de riches blocs d’acétate et de stratifié, les montures masculines affichent une allure carrément rétro ou intègrent des détails luxueux et de discrets motifs imprimés et colorés à l’intérieur. À apprécier lorsqu’on approche les lunettes du visage ou qu’on dépose l’objet de ses rêves à la vue de tous.

Les adeptes du style JFK seront comblés avec la monture classique de type Clubmaster couleur havane, bien campée au XXIe siècle. L’avant – tout en superposition de matières – affiche une forme rectangulaire plutôt droite, soulignée par un demi-contour des plus actuels. Le professionnel de la vue aime la simplicité d’insertion des lentilles dans ce design de haute qualité que le consommateur apprécie pour son prix concurrentiel.

L’agréable légèreté de l’être

Lançant de tout nouveaux modèles, Ogi repense la masculinité avec un surcroît de légèreté. Poids plume aux points de contact, les montures Ogi de la saison pèsent pourtant lourd en matière de qualité, de souplesse, de modernisme et de simplicité. Chaque monture est fabriquée de matériaux ultralégers et durables. Chacune est dotée de plaquettes de nez ajustables. Au plan esthétique, Ogi a opté pour un motif tacheté exclusif qui s’exprime en un superbe éventail de couleurs tendance.

La monture Ogi 4816 offre une face élégante et plongeante dont la forme convient tout particulièrement aux visages plus larges. Les matériaux mixtes et flexibles se laissent oublier sur le bout du nez, tant ils sont légers, pour un port de lunettes incroyablement confortable. La texture mate et moderne apporte une allure fraîche et contemporaine.

Le modèle Ogi 4817 dispose quant à lui d’un pont arrondi jumelé à une forme rectangulaire des plus flatteuses. De facture traditionnelle-moderne, ces lunettes se composent d’un agencement de matériaux novateurs à la riche texture matifiée. Choix de quatre couleurs tout aller aux nuances sachant se faire remarquer. Le discret pont au-devant forme un accent de goût qui souligne la quintessence d’un style avant-gardiste.

Actuel et sport

Ces messieurs à l’écoute des tendances mode seront charmés par les lunettes de Alternative Eyewear qui réunissent élégance et prestige. Pour 2014, l’équipe de designers du fabricant met de l’avant des montures de format plus grand et aux matériaux ultra-chic. Les couleurs annoncées par les « définisseurs » de tendances sont adoptées d’emblée avec le violet et l’orangé. Les détails évoquent un style classique avec une touche moderne. Ainsi s’entrelacent des applications de couleurs mates et brillantes et des combinaisons d’acétate et de métal pour les collections Headlines et Gridiron.

La marque Headlines poursuit sur sa lancée en présentant un  style « métrosexuel » en version archiconviviale. La ligne répond autant aux aspirations des jeunes hommes de la mi-vingtaine qu’aux clients d’âge mûr en rassemblant des montures qui amalgament plastiques mode et pur titane. Le modèle Headlines 242 entièrement cerclé arbore des courbes classiques et douces pour la face monobloc avec une belle ligne gravée au-dessus des verres. Toujours en tendance hipster, la monture Headlines 248 se distingue par une composition de plastique marbré et de titane, à peine révélée aux branches. Enfin, le modèle Headlines 237 aux contours plus fins y va de branches ajourées ultramodernes. Toute cette gamme a été pensée avec une profondeur convenant parfaitement aux verres progressifs.

La marque Gridiron, s’inspirant de l’imagerie du football américain, couvre le terrain de la largeur avec des profondeurs allant de 58 à 60 mm. Les modèles Time Out, Huddle et Boss sont des classiques du genre qui trouveront preneur en 2014. Les détails sobres de la monture Time Out sortent ce modèle de la simple zone sportive, alors que le demi-cerclé de la Huddle est soutenu par des branches aux lignes aérodynamiques. Pour sa part, la monture Boss joue dans les juxtapositions de métal et de bois pour un chic gagnant. La collection Gridiron propose une foule de solutions aux problèmes de montage et aux hommes allergiques au nickel.

Intemporel : l’héritage persan

Spectacle Eyeworks, concepteur canadien se démarquant par une niche hors norme, rend hommage à l’héritage persan avec de nouveaux modèles pour hommes, en bois de qualité supérieure. En quête d’originalité inimitée? La monture Homa vous charmera. Incarnant le mystère et la puissance de la Perse antique, ses branches sont magnifiquement gravées d’un oiseau légendaire. Associé à la compassion, Homa est surnommé oiseau du paradis ou oiseau de la chance. L’entrevoir suffirait à rendre heureux pour le reste de ses jours. Ce motif orne admirablement la monture, sans surcharger la face qui, elle, mise entièrement sur la richesse du bois. Quatre essences sont proposées, dont le teck et le noyer.

Mehran Baghaie, directeur des opérations et chef designer chez Spectacle Eyeworks, explique ses choix : « Mes racines perses sont pour moi une grande source d’inspiration. Je suis toujours fasciné par la richesse visuelle et la nature énigmatique du symbolisme persan et aussi par toutes les légendes issues de l’imaginaire iranien. »

Pour tous les traits

Agissant comme révélateur de personnalité, les modèles Evatik pour hommes misent sur les antipodes de la géométrie : la ligne courbe et la ligne droite. Tout d’abord, la monture ronde d’inspiration vintage Evatik E-9083 est faite d’un contour en acétate et dotée d’un pont en trou de serrure convenant à une base de nez étroite. Son embout en métal massif sur la branche dénote un style tout en subtilité. L’éventail de couleurs couvre les noir mat, noir brillant et écaille de tortue.

La monture rectangulaire et entièrement cerclée Evatik E-9089 est fabriquée à la main d’acétate Mazzuchelli. Poli pour obtenir un fini ultra-brillant, l’acétate à rayures évoque une luxueuse cravate de soie italienne, conférant une allure raffinée et idéale pour un environnement professionnel. Les accents métalliques ornant la branche assurent une finition élégante. Ce modèle est offert en coloris intensément masculins tels que brun olive, gris bordeaux et bleu marron.

Digne de sa réputation, Evatik offre une lunetterie qui marie design novateur et prouesse technologique.

Chez Optik Innovision, la collection Allegro propose des design hyper mode en acétate ou en métal, aux lignes résolument masculines. Les tons choisis permettent de se distinguer tout en affichant une certaine sobriété.

Le modèle Allegro 7076 a été pensé pour les hommes au visage plus large, mais qui ne présentent pas nécessairement une grande distance pupillaire. Le modèle habille bien le visage avec les détails de la branche qui se poursuivent jusque sur le devant.

Ce même fabricant est aussi distributeur de la collection New York Yankees qui s’adresse aux jeunes hommes. Cette marque chic et urbaine s’appuie sur des lignes et des couleurs en vogue pour un look audacieux. Le modèle New York Yankees NYAA021 en acétate bleu translucide et fait à la main a présentement la cote chez les jeunes. Avec un design d’inspiration vintage servi au goût du jour, il arbore un logo discret aux couleurs translucides. 

Ronor aussi voit large. Sa collection King Size adaptée aux largeurs crâniennes supérieures à la moyenne offre à cette clientèle tout un éventail de choix. Les couleurs sont neutres et les design intemporels. Les proportions des tenons, du devant et du pont sont minutieusement calibrées pour un ajustement parfait. Le modèle demi-contour KS Vaughn en brun lustré s’illustre avec ses branches aux jolis détails colorés. La gamme épouse le métal, le monel ou le titane non allergène. 

De la marque! 

De son portefeuille de marques branchées, Viva International  place à l’avant-scène masculine les marques GANT et GUESS. Pour 2014, la collection optique GANT pour hommes offre de nouvelles créations aux lignes-ultra contemporaines.

Les design intemporels des modèles G Asher, G Parker et G Stellan constituent des valeurs sûres. Les branches métalliques et délicates osent le ton sur ton avec un fini satiné pour les trois montures. La face rectangulaire cerclée du modèle G Asher, de même que le demi-cerclé du G Parker, mettent en vedette le métal dans tous ses reflets. Le modèle G Stellan pour sa part arbore un devant rectangulaire en acétate aux riches couleurs de noir, brun/corne et écaille.

Sur la passerelle mode de GUESS défilent des nouveautés optiques et solaires absolument sexy. La collection printemps 2014 regorge de créations parfaitement harmonisées au style aventurier du mâle qui s’identifie à GUESS.

Pour une allure nettement contemporaine, le modèle GU 1803, est équipé de branches plus larges avec un accent métallique original. De forme rectangulaire et fabriqué à la main, il se distingue par un acétate au fini mat écaille.

Versant soleil, la collection demeure chic avec une touche cool pour un style tout-aller et renouvelé. Les lunettes solaires GUESS aux allures sportives comportent des éléments rétro, comme pour le modèle navigateur classique GU 6751. Les lentilles de haute qualité Carl Zeiss présentent de magnifiques dégradés, tout en ajoutant une pointe de mystère. Les branches en caoutchouc et métal satiné brossé conviennent parfaitement en ville comme à la montagne. 

Pleins feux sur l’arène

La berlinoise Mykita innove en verres solaires et sportifs. La collection No1 Sun allie une allure décontractée à une parfaite protection contre le soleil. Les larges branches et le grand pont limitent l’éblouissement. Des coloris audacieux combinés à des verres miroir assurent ainsi protection et excellente vision.

Toujours dans une visée de protection, les masques sportifs Mykita Mylon réunissent technologie de pointe et design avant-gardiste. Les modèles Anselme et Sylvain se posent comme alternative contemporaine aux pièces de cuir des lunettes de glacier des années 1950, les clips latéraux amovibles parant contre le vent. Les verres minéraux, reconnus pour leurs qualités et leur robustesse, garantissent une vision optimale. Résultat : des montures ultralégères qui épousent la tête du porteur, avec des branches très flexibles pour se positionner confortablement sous un casque. Autre innovation amusante : le logo Mykita se révèle quand on souffle sur le verre. 

Tendances fortes

À l’avant-scène internationale, la suissesse götti a remporté une mention spéciale au Prix du design allemand 2013 pour son modèle solaire Xanadu décrété parfait exercice de style. Ici encore, minimalisme et inventivité raflent la mise. La face surdimensionnée en inox monopièce est équipée de branches pivotantes Spin & Stow au mécanisme à 360 degrés permettant une très ingénieuse fermeture à plat et éliminant le recours à un étui encombrant. Les branches et charnières brevetées à base d’époxy extrêmement robuste et léger sont assorties de lentilles dégradées UV400 et d’un design de classe mondiale.

Au plan des surfaces, götti se distingue encore une fois avec sa monture Nico. Le designer Sven Götti s’est concentré à créer une surface tridimensionnelle époustouflante avec des branches totalement angulaires. Construites de titane et d’acétate ultra mat, ces lunettes balaient la grisaille avec leurs couleurs intenses et saturées.

Variation de götti sur un thème classique, la monture Alley s’élance de la forme aviateur vers une réinterprétation planante et stylée. Le modèle en acétate poli à la main prend appui sur des branches à décoloration progressive. Tout pour laisser passer la lumière.

Pour le geek en lui

Le mot de la fin se tourne vers l’avenir avec la nouvelle monture connectée Google Glass, des lunettes intelligentes au design totalement repensé. Cette innovation technologique sera désormais compatible avec vos lunettes optiques et solaires tout en proposant une oreillette détachable à greffer à la monture. Combinant GPS, caméra, micro, pavé tactile sur branche, commandes vocales et mini écrans, le dispositif futuriste permet de se brancher en permanence au Web, de visionner photos et vidéos et d’accéder à une infinité d’informations en tout temps, en tout lieu. Un vrai gadget pour hommes!

Silmo 2013 Lunettes architecturales

Par Marie-Sophie Dion, O.O.D.

dossierL’architecture est un art qui sait traduire les élans de créativité de l’être humain. Je crois que le véritable génie créateur, visionnaire ou esthétique, ne se développe pas sur les bancs d’école mais mûrit lentement dès les premiers instants de la vie. Les yeux des créateurs, tels des radars, enregistrent une multitude d’images pour les transcender en un nouveau décor ou un nouvel objet. Personnellement, j’adore ces éclairs de génie-là sans lesquels la vie, rythmée par le train-train quotidien, serait monotone et terne. Il m’est souvent arrivé de penser que si j’avais dû me cantonner à vendre des montures trois pièces ou classiques, je me serais dirigée vers l’architecture. Mais heureusement le travail d’opticien me comble en me permettant même de jouer à l’architecte du visage…

Au Silmo 2013, j’ai eu le privilège de rencontrer trois hommes qui ont révolutionné le monde des montures, métamorphosant les lunettes en un objet architectural. Et j’ai eu le grand plaisir de recueillir leurs confidences et d’admirer leurs prototypes.

Ron Arad

Né en 1951, Ron Arad a étudié à Jérusalem, au Bezalel Academy of Arts and Design. ParRon Arad la suite, il a entamé sa formation à l’Architectural Association School of Architecture de Londres, en 1979. Entre le début de sa carrière et l’ouverture de son studio en 1981, il a travaillé sur plusieurs projets personnels avant d’obtenir son premier contrat avec Vitra, un fabricant suisse de mobilier design. C’est à ce moment-là qu’il a connu un réel succès avec la chaise Tom Vac.

Ron Arad a pu exprimer son talent au sein de compagnies aussi diverses que Magis, Kartell ou Moroso. Avec cette dernière, il remportera un succès retentissant grâce au fauteuil The Big Easy fabriqué en mousse de polyuréthane injecté et moulé. L’objet a ensuite été décliné en métal rutilant, ce qui lui a valu une belle couverture de presse dans les médias du design architectural.

En 1989, One Off Ltd, sa firme londonienne connue, a pris le nom de Ron Arad Associates. Avec la nouvelle appellation, Ron Arad a aussi élargi ses horizons, se tournant vers les objets décoratifs, tout en continuant le design mobilier et immobilier. Le designer a signé la conception de plusieurs édifices, en Israël notamment, avec le foyer de l’opéra de Tel Aviv ou le Musée du design à Holon.

Au Silmo 2012, son espace de présentation a attiré mon attention tant il se démarquait vraiment de tous les autres. Excentrique, grandiose, j’ai eu un coup de cœur pour ces objets qui ressemblaient à peine à des montures de lunettes.

Cette année, j’ai osé lui demander la raison qui l’a poussé à dessiner des modèles de montures: « C’est Assaf Raviv, un homme d’affaires très déterminé, qui m’a harcelé pendant plusieurs mois pour que j’embarque dans son projet. Il voulait fabriquer des montures inusitées, pensées par un architecte qui n’a aucune idée préconçue pour réaliser un concept innovateur. Il a fini par me convaincre et m’a donné le goût de m’intéresser au domaine de l’optique-lunetterie… »

Ron Arad a tout d’abord visité une fabrique de montures tout près de son atelier anglais, à Camden. La General Eyewear est une usine qui a appartenu à plusieurs générations d’opticiens-lunetiers : « C’est un véritable musée! On y trouve une sélection de plusieurs dizaines de milliers de montures datant de 1900 à 1999. » C’est là qu’il a découvert les rudiments du métier de lunetier qui lui étaient complètement inconnus.

Il a dessiné ensuite plusieurs modèles pour la collection PQ by Ron Arad, dont seulement une petite partie a été produite jusqu’à maintenant. Car l’objectif est de laisser le temps aux acheteurs de se familiariser avec le concept insolite. « There are very few NEW ideas in the world of glasses, so we started designing PQ to do something NEW. » Voilà l’idéologie derrière cette impressionnante collection.

Interrogé sur ses modèles favoris, Ron Arad répond que « Archway et Angel, introduits au printemps 2013, représentent tellement bien l’avantage du nouveau procédé d’impression 3D. Les branches flexibles sont mobiles et confortables à porter, et je suis particulièrement fier de cette avancée technologique ».

Dzmitry Samal

Originaire de Biélorussie, c’est pourtant à la Scuola Politecnica di Design de Milan que Dzmitry SamalDzmitry Samal a fait sa maîtrise en design automobile. Ce qu’il ne m’a pas dit lors de notre rencontre au Silmo, c’est qu’après avoir terminé ses études à la Belarusian Technical University, puis à la Belarusian National State Academy of Arts, il a obtenu une bourse de grande distinction de la part d’Audi qui lui a permis de parfaire ses connaissances en Italie.

Dzmitry Samal a obtenu son premier contrat en carrière comme designer intérieur/extérieur pour Alfa Romeo à Milan. Outre Alfa Romeo, il a travaillé sur des concept cars pour Renault à Paris. « J’ai ensuite conçu des meubles (tables, fauteuils) pour une galerie contemporaine parisienne située avenue de Suffren », ajoute-t-il. Il excelle aussi dans la création de tables au style très étonnant qui intègre la forme de certaines parties du corps humain en guise de support. Des étagères colorées qui semblent s’enfouir dans le sol et dans les murs attirent l’attention de plusieurs acheteurs qui deviennent vite amateurs de son style ludique. Oxoye Chair, dessinée pour la firme Soca et présentée à Milan au iSalone 2011 ainsi que Parallel World pour la société V2 Design, lui ont permis de gagner plusieurs prix prestigieux.

C’est en 2011 que le designer a créé la société SAMAL Design, basée à Paris. Il commence alors le design d’une collection de lunettes futuristes au style excentrique. À l’été 2013, il lance sa première série limitée de montres en béton qui a tout de suite trouvé sa place dans la boutique colette Paris, temple de prédilection pour les dernières tendances internationales.

À ma question sur ses préférences, Dzmitry Samal avoue qu’il a de la difficulté, « chacune raconte sa propre histoire. Je travaille en étroite collaboration avec des ateliers français et m’implique totalement depuis la conception, la fabrication des prototypes jusqu’à la présentation des modèles dans les salons professionnels. Mais s’il faut vraiment choisir, ce serait le 5DPI : un modèle emblématique, à l’origine de la société, qui a évolué avec elle et pour lequel je suis reconnu [et malheureusement copié] ».

Le designer explique sa démarche: « Au début, j’ai lancé un concept : un objet virtuel inspiré des jeux vidéos des années 80, très graphique, la future 5DPI. Face aux demandes des internautes, j’ai ensuite cherché un fabricant français qui allie savoir-faire, qualité, souplesse et inventivité. » Dzmitry Samal révèle aussi la philosophie qui préside à sa démarche : « J’espère créer avec mes lunettes des objets feel good qui rendent le sourire aux gens. »

Ce qui l’a poussé à créer des lunettes? Dzmitry Samal confie qu’il a toujours aimé « dessiner l’avant des carrosseries, et singulièrement les phares qui donnent une expression à la voiture. De là, mon intérêt pour les lunettes. Et le gros avantage avec les lunettes, c’est que je pouvais concevoir et développer cet objet personnellement de A à Z, contrairement à mes projets de design automobile qui nécessitaient de multiples interlocuteurs. »

Aujourd’hui, sa collection de montures comporte 17 modèles regroupés en trois grandes familles : Pixels, Intersections (de formes géométriques) et Métropoles (plans de ville, détails architecturaux) qui mélangent inspiration futuriste et romantisme rétro eighties.

Au Silmo 2013, Dzmitry Samal a présenté cinq nouveautés : Gaspard et son architecture parisienne « à la Eiffel »; Louis et ses motifs géométriques comme un élément de signalétique urbaine; Hublot et son côté industriel; Sandro, fleur de bitume, rose des villes, un brin de poésie citadine; et Laurent inspiré par… moi. « Mon modèle favori est forcément Laurent, inspiré par une certaine…. Marie-Sophie Dion! » J’avoue que c’est tout un honneur et je le prends en riant…

Philippe Starck

Philippe Starck, architecte français, est né le 18 janvier 1949 à Paris. Il a fait ses études àphilippe starck Notre-Dame Sainte-Croix à Neuilly et à l’École Camondo de Paris. Cet homme est un « monstre » du design, connu non seulement pour avoir participé à des milliers de projets architecturaux à travers la planète, mais également pour ses nombreuses créations de biens de consommation courante.

Je n’ai malheureusement jamais eu la chance de le rencontrer, mais j’admire son style et je tente constamment de croiser ses œuvres en visitant les hôtels qu’il a admirablement conçus. Les hôtels Paramount, Hudson, Royalton, Mondrian Soho de New York, pour ne nommer que ceux-là, nous transportent avec leur décor dans un univers où nous devenons les héros d’un conte de fée. Et que dire du Delano de Miami où on découvre sur le chemin qui mène à la longue piscine bordée de cabanas blancs des objets surprises cachés derrière des buissons?

En 1996, Alain Mikli lui propose de travailler avec lui. C’est ainsi que la ligne de lunettes Starck Eyes a vu le jour. Pour démarrer cette collection, le designer a créé une révolution technologique en mettant au point la « biolink » : la première charnière sans vis dotée des particularités mécaniques d’une clavicule humaine…

Quelle était l’intention mise de l’avant dans cette série de montures? Confort, protection, longévité. Avec cela, un néologisme a fait son apparition : « Le bionisme, c’est s’inspirer de l’organique pour créer des technologies mieux adaptées à l’humain », explique Philippe Starck. Sobres, raffinées, sans prétention, ces montures métalliques ont su séduire les opticiens amateurs de ce genre de trouvailles techniques. La clientèle masculine, surtout, fut impressionnée par cette branche de lunettes qui pouvait s’ouvrir et se tourner dans tous les sens sans se briser.

En 2003, la collaboration Mikli-Starck donnera naissance à une collection nommée Bimatière, alliant acétate et métal. En 2005, le lancement de la collection ALUX, qui, comme son nom l’indique, utilise l’aluminium comme matière première, se fait remarquer par ses couleurs pastel et vives. « L’aluminium est ma matière fétiche… j’aime sa légèreté, sa résistance, son aspect velouté », explique Philippe Starck.

La plus récente collection Starck Eyes, retro biocity, est un clin d’œil aux formes populaires des années 60. Ces montures sont conçues en acétate dans des coloris classiques de noir et de brun et viennent inévitablement dotées de la charnière flexible brevetée qui l’a rendu célèbre.

L’optique en « vert » et pour tous

Par Isabelle Boin-Serveau

Préoccupations environnementales, préoccupations économiques et sociales, développement durable, bonnes pratiques en affaires… Le 21e siècle affiche une conscientisation accrue de l’empreinte tracée par les activités humaines sur la Terre et plus personne ne doute de leurs incidences sur l’avenir planétaire. Adieu l’innocence! Entre catastrophes industrielles ou climatiques et exploitation barbare de la main-d’œuvre portées à la connaissance en temps réel via Internet, nos contemporains sont condamnés à regarder les conséquences de leurs actes.

Face à la prévalence de ce nouveau paradigme, certaines entreprises ont su saisir l’opportunité de se différencier en adoptant une vitrine globalement identifiée « écoresponsable ».

Vers un capitalisme propre et responsable
Au Canada, depuis sa création en 2002, le magazine Corporate Knights1 distribue, par l’intermédiaire de son Best Corporate Citizens in Canada, les meilleurs points aux entreprises qui ont su répondre au critère de bonne conduite en matière de capitalisme « propre », et il diffuse le Global 100 qui classe les entreprises les plus responsables au monde. Ce média torontois publie également un rapport bi-annuel, The Green Provincial Report Card, qui identifie les provinces canadiennes qui se sont distinguées en matière écologique. Dans un autre élan, Interbrand2, le spécialiste mondial des marques internationales, scrute leur comportement à l’intérieur des différentes phases opérationnelles. Le résultat de cette analyse est répertorié chaque année dans le Best Global Green Brands.

Du côté des marketers, indispensables intermédiaires entre le public et toutes les industries, la transparence a imprégné l’ADN d’une communication responsable visant à gagner des points auprès des consommateurs. Une agence newyorkaise pousse plus loin le respect de ses valeurs en ne prenant en compte que des clients « verts »… Une figuration dans le portfolio de Green Product Placement3 assure une superbe place au royaume de l’écoresponsabilité.

Et désormais, quand les influenceurs de la trempe des Richard Branson (Virgin) et Jochen Zeitz (Puma) se rencontrent, ils ne se parlent plus de leurs nombreux succès personnels en affaires. Non, ils préfèrent plutôt rêver à des modèles d’entreprises qui placeraient la préservation de l’environnement et le bien-être humain au même niveau que les profits… C’est pourquoi, les deux entrepreneurs aux impressionnantes feuilles de route ont lancé en 2012 un nouveau défi dans la galaxie des affaires : The B Team4. Un cénacle qui condense les réflexions des leaders les plus en vue de la planète.  Objectif? « Permettre un changement d’état d’esprit et passer de la vision à court terme non durable qui existe actuellement à celle de l’intérêt à long terme des peuples, de la planète et de l’économie dans son ensemble. S’attaquer à ces trois défis est un point de départ pour la constitution d’un plan B. »  Bref, établir les règles du bénéfice net du futur… en développant les bonnes pratiques d’affaires. Cette dernière initiative d’envergure vient cimenter pour de nombreuses années la tendance écoresponsable.

L’inventaire sur les bonnes pratiques des entreprises du domaine de l’optique n’a pas encore été constitué. Cependant, il est facile de repérer celles qui se détachent du lot et aisé de comprendre qu’il n’y a pas que les entreprises d’envergure qui tiennent à colorer leur image en vert.

Il faut accorder une mention spéciale à Essilor, car 2013 aura été son année « écoresponsable » avec un premier classement au Global 100 : 70e place. La multinationale s’inscrit au 8e rang des industries du domaine des soins de la santé. Cette même année, Essilor s’est davantage engagé socialement avec la création de l’Observatoire des enjeux de la vision (Vision Impact Institute) dont l’objectif est de sensibiliser l’opinion publique aux conséquences socioéconomiques de la mauvaise vision. Cet observatoire a aussi été créé pour encourager la recherche et la mise en place de moyens de correction en publiant sur son site5 des études menées par des chercheurs internationaux.

Rien ne se perd… tout se transforme
Dès 2008, la marque Derapage, signée Nico-Design et distribuée par Georges et Phina au Canada, a mérité une mention spéciale pour son implication dans le développement durable au Silmo d’Or. De fait, la compagnie vise à toujours repenser les processus de fabrication pour réduire le gaspillage et les émissions polluantes. Les matériaux utilisés sont 100% recyclables. Le distributeur Daniel Laoun estime que l’on ne peut être contre la vertu, cependant la question du prix n’est pas à mésestimée : « Entre deux produits équivalents, il n’y a pas de doute que le plus respectueux de l’environnement remportera le choix. Cependant, si son coût est trop élevé, c’est l’importance que l’acheteur accorde à cet aspect qui fera la différence… »

Avec la Wood JF2505, J.F. Rey a présenté au Silmo 2012 ses premières montures en feuilles de bouleau contrecollées. C’est au cœur de la Finlande que la marque française est allée puiser le matériau prélevé selon les normes environnementales européennes les plus sévères. Le Programme for the Endorsement of Forest Certification schemes (PEFC) est un écolabel qui atteste d’une gestion durable des forêts. Cette certification est similaire au label nord-américain FSC (Forest Stewardship Council), mais il correspond mieux aux configurations environnementales des forêts situées en Europe.

Plus récemment, aux quatre coins du monde, des entreprises ont trouvé leur inspiration dans le recyclage. Chez Vuerich B.6, un fabricant espagnol installé à Barcelone, on recycle des skateboards pour confectionner des lunettes. Sur le site français de Fan À Lunettes7, on organise des collectes et des reventes de montures de marques pour consommer « de manière plus responsable et plus économe pour l’environnement ». En Hongrie, la petite compagnie Vinylize8 a choisi de recycler les disques en vinyle pour fabriquer des montures particulièrement stylisées et branchées.

La société américaine iWood9 fabrique à la main des montures en bois recyclé provenant des luxueux aménagements intérieurs de jets privés. Elle emploie colles et enduits naturels fabriqués à partir de substances végétales ou animales. À l’automne, pour sa nouvelle collection, iWood a mis au point une technique de polymérisation écologique. En fait, elle a remis en service un procédé du XVIIIe siècle à base de graines de lin qui procure au bois poncé à la main une finition résistante, durable, naturelle, douce au toucher et sans danger pour la peau. De plus, la fabrication des montures arbore fièrement le label made in America.

Un groupe de jeunes français, ébénistes et communicateurs, vient de lancer Shelter10 sur fond de financement participatif, une collection d’écodesign. Au moment de mettre sous presse, ils avaient recueilli 12 957 euros sur les 7 000 euros projetés. Les lunettes Shelter sont développées selon une ligne de conduite durable afin de limiter l’impact environnemental : « Nous souhaitons offrir au client un objet local, alliant style, artisanat et confort à une époque où la production de masse est devenue un standard. » Les bois sur lequels ils travaillent proviennent de bûches de chauffage recyclées. Les essences sont celles que l’on retrouve dans les forêts de Haute-Savoie afin de limiter les coûts énergétiques reliés au transport.

À Singapour, la fameuse « Suisse d’Asie », Verlite11 propose des montures entièrement composées de matériel recyclé. Ce groupe, qui se pose en véritables puristes environnementaux, étend son concept non seulement dans la manière de fabriquer mais aussi de consommer en basant son éthique sur le respect des trois R : Réduire, Réutiliser et Recycler.

Chez Modo12, aux États-Unis, on veut faire la différence en s’identifiant clairement « born recycled ». La collection bien nommée Eco présente des montures recyclées à 95 %. Une réalité authentifiée par UL Environment, un organisme de certification et d’inspection indépendant, aussi bien pour le métal que pour le plastic. Selon Alessandro Lanaro « notre concept est un concept innovateur » et le propriétaire d’origine italienne croit « qu’un jour, toutes les montures seront faites ainsi… ». Non seulement Eco est réalisée avec des matériaux recyclés, mais l’emballage et la distribution sont aussi conçues pour laisser une empreinte réduite en carbone et en émission de gaz à effet de serre. Modo incite d’ailleurs ses clients à retourner leurs vieilles montures en utilisant des enveloppes d’expédition Eco. Jouant sur tout ce qui est bon, « Look Good-Feel Good-Do Good », Modo s’engage à planter un arbre par monture vendue. Résultat? 800 000 arbres poussent dorénavant au Cameroun, un des pays inscrit au programme d’aide de Trees for the Future, un partenaire avec lequel Alessandro Lanaro s’est associé.

Au Québec, les succursales de la Lunetterie Les Branchés proposent des montures FANIEL13 issues de l’esprit très artistique de la designer-soprano propriétaire. Elles sont entièrement réalisées à partir de matières recyclables : « Fils de laine, copeaux de cuivre et fils métalliques sont amalgamés à des granules d’acétates recyclés… » Les montures FANIEL sont distribuées au Canada mais aussi dans de nombreux pays à travers le monde.

Considération holistique de l’écoresponsabilité
De la production à la distribution, en passant par tous les départements, une entreprise peut faire sa part pour suivre le chemin du développement durable. Au sein de ses deux cliniques d’ophtalmologie, au Québec (Laval) et en Colombie-Britannique (Vancouver), le Groupe Visuel Iris a réussi le pari d’une gestion sans papier. Pierre Ouellette, vice-président aux affaires médicales, précise « que pour certaines communications à des tiers parties, avec les hôpitaux, par exemple, nous sommes obligés d’imprimer… cependant, on peut dire que nous sommes à 100 % sans papier dans la gestion interne de nos cliniques ». Il avoue aussi que ce virage vert a d’abord été motivé par l’abondance des informations relatives aux fichiers des patients qui a nécessité l’implantation d’un système informatique performant. Un processus qui s’inscrivait également dans un des volets requis pour obtenir l’Agrément Canada. Pierre Ouellette affirme en outre que le comportement écoresponsable fait partie de ses valeurs et souligne « dans sa gestion des affaires médicales, c’est définitivement une de mes grandes préoccupations ».

Bollé14 apparaît vraiment comme un élève modèle en s’engageant écoresponsable au sein des divers paliers de son organisation. D’abord, elle commercialise le modèle Solis B-green : des lunettes de sécurité issues de matières végétales entièrement biodégradables avec « un emballage en kraft, un marquage végétal monochromique et une notice imprimée sur du papier issu de forêts protégées ». Ensuite, toutes les substances utilisées dans la fabrication de l’ensemble des montures sont garanties REACH (enRegistrement, Evaluation et Autorisation des produits Chimiques) et ne nuisent pas à la santé des porteurs ni à l’environnement. Enfin, Bollé se distingue encore avec une certification ISO14001, qui repose sur le principe d’amélioration continue de la performance environnementale et par la maîtrise des impacts reliés à l’activité de l’entreprise.

En 2012, la compagnie française OZED15 voit le jour. Les deux jeunes trentenaires, Baptiste Notter et Matthieu Delhaye, qui ont fait leurs premières armes dans des sociétés du domaine de la mode, tenaient à réinventer et à redynamiser la façon de faire des affaires en surfant sur des valeurs d’authenticité, de style de vie et d’art. Car, dans la famille Ozed, les artistes et les sportifs se côtoient et participent au processus de création des montures. Baptiste, qui a grandi une planche sous les pieds, entend que son entreprise fleurisse sous l’égide du respect écologique : « L’image associée au planchiste est superficielle… on oublie que c’est avant tout une culture, un art de vivre et un sport. Et en tant que planchiste, il est impossible de ne pas être concerné par les valeurs environnementales! » Outre l’aide qu’elle souhaite apporter aux peintres et chanteurs, les fondateurs d’Ozed poussent leur souci responsable jusqu’à défrayer annuellement leurs propres dépenses en carbone et celles de leur société : « Pour chacune de nos montures de bois, dont les essences proviennent de forêts protégées, nous reversons 2 euros et nous participons à un programme de reboisement dans des pays en voie de développement. Prochainement, avec le collectif français Pur Projet, c’est en Haïti que nos efforts vont se concentrer en repeuplant les forêts ravagées par le séisme… » Chez Ozed, les valeurs dament le pion au profit… ce qui aurait pu être des produits de pur luxe devient l’apanage de la passion et de l’authenticité. Vendues à travers l’Europe, les montures réalisées entièrement à la main n’attendent qu’un signe pour se rendre jusqu’en Amérique du nord.

Versions biodégradables
Comme l’affirmait le designer français Damien Fourgeaud16 « le mariage des matériaux naturels et de la technologie annonce une nouvelle ère, celle du bio-techno ». Et lorsque l’on sait qu’une monture en plastique mettra 400 ans à se dégrader en abandonnant des composants nuisibles à l’écosystème, on comprend la portée des matériaux organiques biodégradables pour le futur de la planète.

Ce n’est pas un hasard si l’entreprise familiale Mazzucchelli fait figure de pionnière dans le domaine de l’innovation lunetière. Avec quelque 160 années d’expérience, la société italienne fonctionne sur le mode invention et a récemment mis au point un matériau thermoplastique fabriqué à base de fibre de coton, de pulpe de bois et de substances à énergies renouvelables. Le produit final ressemble en tout point à de l’acétate qui peut être recyclé et se décomposer naturellement. Avec ce matériau innovateur, c’est toute l’industrie de l’optique qui peut entrer dans la danse écologique…

Justement, en février dernier, le groupe OKO EYEWEAR, qui se positionne dans une démarche avant-gardiste, a confié la fabrication d’une collection écolo à Mazzucchelli avec ses modèles pour hommes, Georges, Clint et Jack. Pour OKO, la tendance ecofriendly est aussi synonyme d’innovation. Et le public répond très positivement à son invitation : « Les consommateurs nous écrivent de nombreux messages de remerciements sur notre blog et sur notre page de fans – remerciements liés à cette démarche de responsabilisation et de prise de conscience qu’il faut préserver notre planète. Il est impératif maintenant de trouver des matériaux en phase et en adéquation avec les signes d’alertes environnementaux. OKO EYEWEAR veut, par là-même, offrir à ses clients les meilleurs matériaux qui existent à des prix accessibles. C’est véritablement un plus et une valeur ajoutée! »

Ce ne fut pourtant pas le cas avec la monture B-Wear que le très innovateur fabricant Demetz a mis en circulation en 2010. Entièrement biodégradable, fabriquée à base de maïs, cette monture prometteuse n’a pas su recueillir les faveurs des opticiens malgré ses qualités environnementales indéniables. « Ils trouvaient cela intéressant, mais n’en commandaient pas! », confie Gilles Demetz. Peut-être était-il trop tôt pour mettre sur le marché ce type de monture? Malheureusement, l’insuccès aura eu raison de la commercialisation de la B-Wear…

Trois ans plus tard, les versions biodégradables se font plus présentes. Pour Zeal Optics17, elles correspondent à sa conception de l’engagement écoresponsable. C’est pourquoi, la compagnie propose, dès cet automne, la solaire Ace qui provient tout droit des champs de coton. Un coton 100 % produit aux États-Unis pour ajouter au souci de production locale et donc de réduction d’émission de gaz à effet de serre. Et cela, même si la récolte annuelle de coton prend la voie maritime pour se diriger en Italie, à la porte de la compagnie Mazzucchelli, experte dans la fabrication de composés organiques. Zeal Optics a inséré sur Ace des verres E-llume pour lesquels un amalgame à base de plantes a été utilisé à la place du pétrole afin de combiner parfaitement tradition et innovation. Parce que la recherche d’une autre façon de créer en respectant l’environnement pousse aussi les créateurs à aller toujours plus loin dans l’innovation, pense Joe Prebic, le directeur de marketing de Zeal Optics.

L’engagement social : un autre vecteur responsable
Parmi les ténors de la responsabilité sociale, gravitent des entreprises très prospères, celles qui entendent remettre à la société une partie de leurs grosses récoltes. L’Anglaise Adlens s’est d’ailleurs acoquinée avec l’Américain Warby Parker à l’instar duquel pour chaque paire vendue elle en donne une aux pays en développement. Quant à Vision Spring, il utilise son levier de ventes pour aider les plus démunis à prendre en charge leur destin. Une autre façon de rendre la vue utile… Le géant italien Luxottica n’est pas en reste avec sa fondation One Sight dont la mission consiste à permettre aux plus dépourvus de prendre soin de leur santé oculaire.

Ici, l’implication écoresponsable de Lunetterie New Look, se concrétise dans un engagement indéfectible à la Fondation des maladies de l’œil dont le président, Martial Gagné, dirige également le conseil d’administration : « Chaque année, l’entreprise participe activement aux différents projets organisés par la Fondation tels que les soupers-spectacles bénéfice, la vente de billets de tirage et le programme Participe pour voir ». Une belle façon d’aider la communauté et de contribuer au développement de recherches sur les maladies oculaires.

Dans le même esprit, Cendrine O, la fondatrice de Zig Eyewear s’est longtemps impliquée dans l’opération de la Fondation des maladies de l’œil, Voir plus loin, en lui remettant 10 $ à la vente de chaque monture signée Jean Reno par Cendrine O. De fait, Zig Eyewear et le professionnel de la vue engagé dans ce programme ont versé chacun cinq dollars par paire de lunettes vendues. Une belle façon de contribuer à amasser des fonds pour la Fondation. Et si Zig Eyewear a adoré faire partie de cette aventure sociale et humanitaire, elle a aussi noté que les clients ont été très motivés et enthousiasmés par cette cause, mais qu’avec le temps l’engouement s’est doucement érodé.

Tout récemment, les succursales VU-Vision Ultime ont rejoint la cause des Optométristes Sans Frontières. Au cours du mois de mai, pour souligner la fête des mères, VU a sollicité la générosité de sa clientèle en l’invitant à faire don de leur paire de lunettes usagées. En contre partie, VU appliquait un rabais de 15 % durant le mois de mai. Toutes les montures ont ensuite été acheminées à l’organisme Optométristes Sans Frontières qui se charge de les redistribuer au cours de missions organisées dans les régions défavorisées du globe.

Mais l’attitude responsable n’est pas une chasse gardée réservée aux plus fortunés. Depuis 2012, Simon Dufour, un jeune opticien « ambulant », propriétaire de Marchand de lunettes18, a inscrit son exercice sur un modèle d’économie sociale qui privilégie « le “nous” de la communauté [au] “je” de [sa] propre richesse ». Il propose ses services auprès d’organismes communautaires de Trois-Rivières et de Québec, s’engage à remettre une partie de ses profits à la communauté, et offre aux moins bien nantis des montures « abordables ».

Un autre opticien de Québec, Serge Poulin19, s’est engagé personnellement depuis de nombreuses années dans les missions humanitaires à l’étranger. Il collecte aussi des paires usagées de lunettes en remettant un bon d’achat pour sensibiliser sa clientèle aux causes qu’il défend. Son slogan parle de lui-même : « Changer le monde, une paire de lunettes à la fois! »

Et la culture dans tout cela? « Certainement! », répond Daniel Laoun de chez Georges et Phina. Car chez les Laoun, la philanthropie artistique est inscrite dans leur ADN. Ils sont reconnus à travers le Canada pour venir en aide à de nombreux artistes de la relève en arts visuels et à s’engager auprès de la communauté artistique montréalaise. Une vocation qui est (presque) devenue une marque de commerce. « L’intérêt pour une cause humanitaire, environnementale ou artistique devrait être autre chose qu’une simple image servant à se différencier. Avant tout, cet intérêt doit être sincère », conclut Daniel Laoun en mentionnant, philosophe, que si ce n’est pas le cas, « à long terme, les consommateurs ne sont jamais dupes… ».

Voir grand pour les petits

Par Isabelle Boin-Serveau

Tristan a quatre ans et la beauté angélique d’un enfant. Mais Tristan n’est pas tout à fait comme les autres enfants de son âge : il n’a plus de cristallin. Opéré pour des cataractes congénitales lorsqu’il avait trois mois, le garçonnet est condamné à + 20.00 dioptries avec une addition de + 3.00. C’est à l’opticien Alain Dubuc que ses parents ont confié la mission de trouver une paire de lunettes adéquate à sa condition.

Même si le cas de Tristan ne reflète pas le quotidien des bureaux d’optique qui sont ouverts au marché des lunettes pour enfants, cette niche d’affaires requiert non seulement les plus hautes compétences techniques, mais aussi une forme de disposition naturelle visant à dédramatiser le port de lunettes et à apporter un confort maximum aux jeunes porteurs. Une niche qui vaut cependant le coup malgré un chiffre d’affaires moyen moins élevé que pour les montures destinées aux adultes et un service à la vente plus exigeant demandant temps, assistance et patience. En quoi le jeu en vaudrait-il la chandelle? Parce que dans un monde où les consommateurs ont besoin de beaucoup de considération et « d’expérience unique », les bureaux d’optique peuvent, dans ce créneau, compter sur un « retour » de plus en plus précieux : celui de la fidélisation.

Des trésors entre les mains des opticiens

Avant de se lancer sur ce marché, il y a à peine cinq ans, Julbo a appliqué la même démarche qui a fait son succès avec les montures solaires et optiques dédiées aux sportifs : évaluer les besoins et, dans la cible qui nous concerne, fournir un produit qui permet un parfait ajustement afin de corriger la vue des jeunes amétropes. « Nous n’avons pas cherché à imiter les lunettes de licence qui attirent l’enfant par l’imaginaire, explique Benjamin Thaller, directeur du marketing chez Julbo. Et nous n’avons pas voulu non plus que nos montures soient la réplique des montures d’adultes. En fait, nous avons concentré nos efforts sur l’utilité première des lunettes pour enfants. »

Parce que les enfants sont, a priori, plus actifs, Julbo propose des matériaux robustes et des plastiques injectés avec mémoire de forme qui donnent un confort aux jeunes porteurs. « Il faut aussi que le regard soit bien centré dans les verres… Le design des montures pour enfants est assujetti à de nombreuses contraintes que les opticiens connaissent bien! », indique Benjamin Thaller. Sa compagnie a donc décliné deux catégories d’âge : BeeBop, Loola, ou Tango pour les moins de 5 ans dont les montures bicolores bénéficient d’un nez ergonomique et du dispositif « Flex Frame » assurant la stabilité géométrique des lunettes. Elles sont disponibles en deux formes et livrées avec une pochette souple et un cordon élastique. Freeway, Hip Hop ou Subway s’adressent à une clientèle jusqu’à 12 ans et présentent des branches ajustables antidérapantes, des nez surmoulés et des charnières de métal avec section flexible pour une plus grande résistance et un maintien parfait. Enfin, tout dernièrement, la nouvelle gamme Modulo permet aux opticiens de mieux adapter le produit à la diversité morphologique des jeunes têtes en proposant deux calibres, deux nez (avec ou sans avancée), trois longueurs de branches et deux types de face. Bref, « des lunettes qui se construisent autour de l’enfant de 3 à 8 ans! Parce que Julbo a pensé à tout pour eux et pour les opticiens. »

Justement, la première chose qui compte pour l’opticien Alain Dubuc, « c’est d’être en mesure de fournir des lunettes qui ont la bonne taille, avec des lentilles minces, bien centrées et des branches de la bonne longueur. Ensuite, je veux qu’elles soient solides… » C’est bien parce qu’il admire le génial travail de création de l’opticien français Jean-Claude Périé pour la réalisation des montures Minima, qu’il a accepté de les distribuer ici. « Comme tous les produits de qualité, les Minima coûtent relativement cher parce qu’il faut non seulement payer pour le titane flexible mais aussi pour des lentilles de qualité supérieure et pour sa garantie de 10 ans. Pour les enfants, elles ont l’avantage d’être disponibles dans toutes sortes de coloris et on peut créer toutes les formes possibles et imaginables pour tous les types de visages… Bien sûr, il faut avoir un minimum de connaissances et d’expertise pour savoir les vendre », mentionne Alain Dubuc.

Pour son jeune client Tristan, l’opticien de Pointe-Claire a pu ajuster la Minima Junior et centrer correctement une paire de lentilles asphériques avec un segment rond. Le pont de 14 mm avec plaquettes souples permet d’ajuster le vertex et, de plus, les branches de titane ont pu être coupées exactement à la bonne longueur : « Nous avons évidemment préconisé une forme presque ronde parce que malgré tous nos efforts, les lunettes ont parfois tendance à glisser un peu sur le nez. » Avec la Minima Junior 22, gagnante d’un Silmo d’Or en 2007, Sofia, à peine âgée de trois mois, peut chausser une paire de lunettes adaptées à un écart interpupillaire de 42 mm et une prescription de plano et -4.50. Et en plus, les gaines roses lui vont si bien au teint! « Évidemment, lorsqu’il s’agit de faire des lunettes pour une si jeune personne, indique Alain Dubuc, nous utilisons des lentilles très solides et sécuritaires en HiVex dans une monture Minima quasi indestructible en titane, disponible dans plusieurs coloris et dans deux grandeurs de pont. Nous avons pu couper les branches, ajuster l’angle pantoscopique et choisir la forme idéale. C’est probablement la meilleure monture au monde pour un enfant en bas âge! »

« Une forte demande de montures enfants nous a été exprimée par nos opticiens eux-mêmes et ceci nous a encouragé à lancer notre première ligne enfant en 2008 », a déclaré David Beddok, designer KIDOKO pour OKO EYEWEAR qui ajoute que « depuis, les montures enfants représentent un poids considérable dans notre chiffre d’affaires ». La thématique du monde animalier, si cher aux têtes blondes, a permis de décliner tout un univers coloré et ludique. Objectif? Marquer sa différence! « On essaie d’éveiller l’imagination de l’enfant et de l’amuser. Nous apportons une petite touche spéciale de différentiation dans un marché trop homogène… », souligne le designer. Avec plus de 20 modèles en métal ou acétate, KIDOKO s’adresse à une clientèle âgée de 4 à 10 ans. Et pour soutenir la mise en avant dans les bureaux d’optique, OKO EYEWEAR a créé un matériel de publicité sur le lieu de vente (PLV) en 3D représentant une île magique qui sert également de présentoir. Outre les garanties assurées par la compagnie, les montures KIDOKO, fabriquées entièrement en Italie, sont en acétate et métal. Le design vient minimiser le poids des lunettes pour le confort des petits. Un système FLEX permet d’absorber la distorsion et « favorise la manipulation par les jeunes enfants ». Une étude du comportement de l’enfant en termes de mouvements mécaniques de leurs yeux a permis de cerner les besoins des petits qui évoluent dans un monde de grands : « Pour un plus grand confort visuel et pour amplifier leur champ de vision, la taille des verres a été rehaussée. Elle s’adapte ainsi à la morphologie des jeunes porteurs. »

Du design et plus encore pour les montures enfants

Les temps changent ainsi que le comportement des bambins qui grandissent dans un univers pétri par l’image et la mode. Ce n’est donc pas un hasard si la première semaine consacrée à la mode enfantine, Global Kids Fashion Week (GKFW) s’est récemment déroulée, du 18 au 20 mars dernier, à Londres. Un gigantesque showcase pour les 2 à 12 ans au cours duquel les grandes marques, les designers confirmés et émergents, ont fait défiler leurs mannequins-gamins sur des podiums très colorés. Ambiance festive donc dans le Covent Garden commandité par la compagnie AlexandAlexa.com, un leader de la mode pour enfants dont l’ambition est de faire rayonner la mode enfantine à un niveau mondial. Accessoirement, GKFW a permis à Kids Company, un organisme caritatif londonien, d’amasser des fonds pour venir en aide aux jeunes démunis de la capitale britannique.

Bien entendu, Zoobug, qui ne crée que des montures optiques et solaires pour les petits, était là au GKFW pour présenter sa toute nouvelle collection de solaires. C’est la docteure Julie Diem Le qui est à l’origine de la compagnie londonienne. En 2006, elle se décide à commercialiser des montures qui ne sont pas des répliques de montures pour adultes, qui s’ajustent parfaitement à la morphologie des frimousses et qui adoptent un look très coloré et branché. Gagnante de deux Silmo d’Or (2008 et 2009), la compagnie Zoobug distribue elle-même tous ses produits à travers le monde.

Tout fraîchement sortie de l’imagination des designers qui dirigent la destinée du légendaire Lacoste, une nouvelle collection pour ados sort en juin 2013. Pour célébrer les 80 années de la marque, cette nouveauté risque de créer un réel engouement chez tous les jeunes BCBG actifs et sportifs (ces adeptes du pretty-chic). La collection T(w)eens, distribuée par Marchon, s’harmonise parfaitement aux célèbres polos qui ont contribué au succès planétaire de la marque. Les trois modèles solaires introduisent des formes très prisées : rondes, d’inspiration Wayfarer et œil de chat. Les montures optiques pour filles et garçons sont en acétate et se présentent en une multitude de teintes offertes en duo. Le fameux crocodile vient poser sa silhouette sur les branches en une couleur contrastée du plus bel effet chic. Bref, Lacoste prouve qu’il sait encore taper dans l’œil des plus petits malgré son grand âge…

Trois collections pour enfants figurent dans le portfolio de Groupe Optique Prisme. Avec Mini Zio, en provenance directe de Singapour, la face des montures très stylisées est en acier inoxydable, les branches de grilamide non-allergènes sont légères, flexibles et ultra résistantes. Quant aux plaquettes coussinées, elles sont arrondies pour assurer un meilleur confort. La collection Little Paul & Joe, qui a gagné un Silmo d’Or avec le modèle Milky en 2012, se caractérise par un aspect très poétique et ludique qui plaira d’emblée aux petits et petites inconditionnels de la mode de 6 à 12 ans puisqu’elle suit les thèmes du prêt-à-porter éponyme. Le système de charnières à ressort a spécialement été créé pour convenir aux petits porteurs. Enfin, Tartine et Chocolat transporte les jeunes esprits dans un univers où le beau, le chic et l’intemporel se côtoient. Raffinés, les modèles en acétate, optiques ou solaires, reprennent là encore les succès vestimentaires du même nom qui savent conquérir les 4 à 12 ans.

Pour Daniel Laoun de chez Georges et Phina portent des lunettes, distributeur des collections italiennes Vanni, les formes carrées plaisent davantage aux 8 et 9 ans. Les modèles de Vanni Tribe arborent d’ailleurs des carrés arrondis et des formes chat pour les filles qui traduisent leur désir de se différencier. Tout comme les formes, « les couleurs doivent s’ajuster à ce que portent leurs pairs… C’est ça le phénomène tribal de la mode pour les enfants et les adolescents. On remarque chez les ados qu’ils veulent porter des couleurs qui ne sont pas trop flash mais stylées et que le pastel vient relever les teintes qui correspondent vraiment à leur goût. » Daniel Laoun remarque que le marché des montures pour enfants est un marché difficile au Canada où la masse critique est plus difficile à atteindre qu’ailleurs, dont notamment l’Europe avec un nombre de jeunes plus important. « Pourtant, je remarque que nos montures Vanni Tribe trouvent preneurs ici pour des adultes au petit visage…» ajoute Daniel Laoun. La ligne Vanni Tribe se décline en deux couleurs sur des acétates au motif stylisé et simple, une belle façon de rejoindre la communauté tribale qui caractérise les ados.

Du style encore chez Match Eyewear Canada qui présente une toute nouvelle collection enfants, le Float Kids. Inspirés de collections pour adultes, mais revampés en fraîcheur, les modèles se distinguent par un aspect geek chic avec des formes géométriques et de multiples couches de couleurs ainsi que par des motifs floraux notamment pour les filles. Pour les garçons, les formes rectangulaires sont à l’honneur et procurent un aspect sérieux et branché. Un modèle, le K-38, a été conçu comme une monture unisexe à la palette colorée. Chez Match Eyewear Canada, on croit que les jeunes veulent se différencier des adultes tout en intégrant leur mode avec un effet plus décontracté. La combinaison de couleurs, les motifs et les logos emblématiques participent à l’expression de leur individualité. En fait, la mode enfantine serait presque une version débridée de ce qui se fait pour les adultes.

« Les enfants ne veulent pas des montures Mickey Mouse à la fraise… ils veulent les mêmes montures que nous avec un design plus cool et de belles couleurs! » Voilà ce que pense Annette Jensen, directrice artistique chez Inface. L’entreprise familiale composée d’opticiens danois a bâti sa réputation sur la précision des détails des montures. Dans les collections pour enfants, les Laursen prennent avec grand sérieux cette clientèle. « Durabilité, flexibilité et un bon maintien pour des enfants qui vivent une vie trépidante! Mais après tout, on peut dire que la mode enfantine suit les tendances générales de la mode, sauf que leurs montures s’expriment généralement avec les “couleurs de la joie”! », souligne Annette Jensen qui ajoute que les adolescents savent parfaitement ce qu’ils veulent en termes de mode. L’expression la plus proche pour qualifier les montures pour enfants et ados proposées par Inface pourrait être que « le design est épuré et les couleurs flamboyantes ».

« Mini size, maxi design »

Tel est le mantra de Noëlla Gibon, la créatrice designer qui signe depuis cinq ans les montures J.F. Rey Kids & Teens. Et elle constate aussi qu’une mode pour enfants est en train de voir le jour : «C’est une évidence aujourd’hui, il y a un vrai marché en développement tourné vers l’enfant. La mode enfantine a vraiment évolué vers une diversité de produits plus qualitatifs, originaux et créateurs. Les lunettes sont devenues de véritables accessoires de mode qui ponctuent joliment le look des 4-12 ans. » Et chez J.F. Rey, on n’hésite pas non plus à revisiter des concepts phares des collections adultes que l’on adapte aux modèles Kids & Teens.

En ce qui a trait aux tendances 2013, les modèles ronds semblent avoir le vent dans les voiles. « C’est une forme incontournable que nous explorons assez régulièrement, explique Noëlla Gibon, mais avec notre propre interprétation. Pour exemple, le modèle Gloups et son jeu de stries très graphique sur le métal. Indy et ses imprimés acétate très fleuris, ou encore le tout récent concept Jaime qui joue la carte des coloris translucides. Mais notre collection s’adresse aussi aux adolescents avec une grande diversité de formes pleines de caractère. » Quant aux couleurs, contrastes et teintes vitaminés sont en vogue. « Plus qu’une teinte, nous choisissons le plus souvent de combiner deux couleurs pour apporter vitalité et caractère aux modèles. Rose et anis, bleu électrique et orange, rouge vif et gris, les nuanciers sont audacieux », rappelle la designer de J.F. Rey Kids&Teens.

Dans le marché des petits, Viva International Group tient une bonne place avec ses collections signées Guess, Harley-Davidson et Candie’s. Pour Guess, les formes rondes et œil de chat marquent la saison 2013 alors que sur un acétate translucide les bleus éclatants et les tons écailles de tortue multicolores vivifient la tendance vintage. Avec Harley-Davidson, les rectangles s’arrondissent sur des fonds de bleu, gris, brun et noir. Candie’s affecte de rendre un style geek chic avec des formes rondes ou carrées , émoussées dans les coins. Et pour le designer de la collection, il n’y a pas de doute :    « Les montures pour enfants ne doivent pas suivre la mode des adultes mais plutôt arborer un style qui leur est propre avec un haut standard de qualité dans la fabrication. »

C’est du côté de la mode rétro qu’il faut se tourner pour plaire aux enfants selon Beverly Suliteanu de  chez WestGroupe qui commercialise la collection Superflex Kids pour les bouts de chou. D’inspiration vintage, les formes carrées, œil de chat et rectangulaires appartiennent à son portfolio. Résolument conçues pour le plaisir et leur facilité d’ajustement, les Superflex se révèlent redoutables de solidité, durabilité et résistance aux pressions d’un mode de vie adolescent basé sur la vitesse. Les déclinaisons en métal et acétate se partagent équitablement la préférence des plus petits aux plus grands alors que les teintes toniques retiennent leur faveur. Pour Beverly Suliteanu, il est important de comprendre que « les enfants aiment s’exprimer à travers leur choix de mode tout en étant fortement influencés par ce que portent leurs pairs ou leurs artistes préférés… »

Depuis juin 2012, Optika Eyewear distribue Hello Kitty et ne manque pas de s’en réjouir tant la marque recueille toujours un vif engouement (le design a été crée au Japon en 1974!) auprès de sa clientèle de fillettes. Et même les jeunes filles grandissantes ne perdre pas leur intérêt pour la symbolique petite chatte blanche «qui n’a pas de bouche car elle parle avec le cœur»… Cette année, pas moins de 15 nouveaux modèles bicolores sortent des cartons de design. Et rien de mieux pour les filles que de se distinguer avec des montures Hello Kitty en acétate. Un matériau qui a le mérite de transformer en cristaux les couleurs rose, violet, rouge et de communiquer une touche très sémillante. Mais l’acétate ne règne pas forcément seul et peut s’accompagner de métal pour certains modèles, soit sur les branches ou le devant de la monture. L’avantage de cette mixité se remarque non seulement dans le confort relié à la facilité d’ajustement, mais aussi dans l’audacieuse diversité des designs à laquelle tiennent tant les jeunes filles. Bref, avec Hello Kitty, c’est le volet séduction assuré!

Optik Innovision Canada a lancé une mode urbaine vintage en acétate, avec le célèbre logo NY, subtilement gravé sur l’aluminium des branches, et assorti de son slogan This is my field of play. Ces montures sont destinées aux garçons et aux jeunes hommes (de 12 à 25 ans). La collection New York Yankees se veut résolument rebelle (mais chic!) et adopte le concept de la « mode de la rue » pour lequel tous les détails ont leur importance : logo en relief noir et argent ainsi que plaques rivetées en aluminium.  Avec la collection Allegro Junior unisexe, qui s’adresse aux 7 à 15 ans, les designers ont privilégié les formes tendances, le métal et surtout de vives couleurs.

Des choix qui sont d’ailleurs véhiculés à la vitesse de la lumière grâce aux messages que propulsent les médias sociaux. Ces plateformes incontournables où distributeurs et professionnels de la vue se doivent désormais d’exister s’ils veulent, eux aussi, captiver la jeunesse…

Pour un regard en santé

Par Isabelle Boin-Serveau

Il est possible de se soigner de l’intérieur, de prévenir certaines maladies oculaires ou réduire leur développement, notamment avec un apport en oméga-3 et des suppléments vitaminiques qui sont aujourd’hui de plus en plus considérés dans les soins oculaires. Petit voyage autour des yeux…

Une histoire d’acides gras

Depuis cinq ou six ans, on assiste à une tendance lourde dans l’industrie de l’alimentation : la prolifération d’un étiquetage indiquant la présence d’oméga-3 dans les produits. Une tendance qui fait écho aux nombreuses études tendant à prouver que cette série d’acides gras fait cruellement défaut dans le régime alimentaire des pays occidentaux et que ce manque a des conséquences funestes sur la santé. Pour mieux l’illustrer, on a pu observer que les maladies cardiovasculaires chez les Esquimaux étaient pratiquement inexistantes. La clé du mystère a vite été identifiée : leur alimentation à base de poissons très riches en acides polyinsaturés, c’est-à-dire d’oméga-3. La santé en général, de concert avec celle de la vision, serait donc une histoire de gras. Mais attention, pas n’importe lequel!

Pour démêler les fils d’une histoire compliquée, nous avons demandé à la Dre Barbara Pelletier, optométriste et coauteure de deux ouvrages sur les Aliments pour les yeux[1], de mettre en lumière le débalancement dont les Occidentaux sont victimes : « Le corps humain a besoin d’un équilibre entre les acides gras oméga-3 qui sont anti-inflammatoires et les oméga-6 qui sont pro-inflammatoires.  Comme l’alimentation typique nord-américaine est abondante en omégas-6 et déficiente en omégas-3, le corps est en déséquilibre, ce qui cause une inflammation chronique qui peut se manifester de différentes façons, dont le syndrome de l’œil sec. »

Certains acides gras, dont les lipides saturés, sont à consommer avec modération car ils s’avèrent impitoyables pour les artères en favorisant les risques d’infarctus, d’hypertension artérielle, d’artériosclérose, etc. Ces lipides saturés se retrouvent essentiellement dans les graisses animales : beurre, viande rouge, laitage, crème, fromage… Si les lipides saturés augmentent le taux de cholestérol, les lipides mono-insaturés, contenus dans l’huile d’olive, ont bien heureusement le pouvoir de le faire baisser, tel qu’on l’observe dans les pays méditerranéens. Enfin, les lipides poly-insaturés, auxquels appartiennent les oméga-6, sont présents dans les viandes blanches, l’huile de tournesol et de maïs, alors que les oméga-3 sont présents dans les poissons, le soja, les noix et le canola. Ces derniers lipides polyinsaturés sont désormais reconnus pour réduire le taux de cholestérol dans le sang. C’est, bien sûr, les oméga-3 qui retiennent l’attention et qui sont fortement recommandés en suppléments.

Les trois types d’oméga-3

Tout d’abord, les oméga-3 sont considérés comme « essentiels » parce que le corps ne peut les synthétiser ni les emmagasiner pour de longues périodes. L’AAL (acide alpha-linolénique), d’origine végétale, est présent dans l’huile de noix, de canola, de soya et les graines moulues de chanvre, celles de lin ou de chia ainsi que dans les noix, certains légumes verts et dans les œufs. Les deux autres acides gras oméga-3 sont l’AEP (acide eicosapentaénoïque) et l’ADH (acide docosahexaénoïque) que l’on rencontre dans les algues et les poissons gras (sardine, maquereau, hareng, anguille) ou mi-gras (saumon, flétan, truite saumonée). Ces deux types d’oméga 3 peuvent être synthétisés par l’organisme à partir de l’AAL, « mais cette conversion est trop minime pour être significative. Le corps n’a pas la capacité de stocker les oméga-3 qu’il utilise au fur et à mesure et qui lui sont fournis. Quel que soit son âge, si on ne consomme pas régulièrement une quantité suffisante de ces éléments nutritifs, il faut envisager des suppléments. De plus, si une personne a une maladie oculaire spécifique ou encore de forts facteurs de risques, il faut, dans ce cas, prescrire un supplément. Cependant, n’oublions pas que les suppléments ne remplacent pas une bonne alimentation et que dans les cas où les conditions cliniques l’exigent, la bonne alimentation ne remplace pas le supplément », explique Barbara Pelletier, qui ajoute que ce sont « les propriétés anti-inflammatoires de l’oméga-3 AEP qui sont bénéfiques pour les yeux secs et la DMLA alors que l’oméga-3 ADH fait partie des membranes cellulaires et joue un rôle dans la cascade visuelle, ce qui est aussi bénéfique dans la prévention de la DMLA ».

Le Naturiste: symbole des produits santé  Une étude menée en 2004 par Statistique Canada  révèle que « la prévalence de la consommation de suppléments de vitamines et de minéraux était significativement plus élevée chez les femmes que chez les hommes, soit 47 % contre 34 %. Cet écart existait chez tous les groupes d’âge après 14 ans et s’accentuait aux âges avancés, la différence la plus importante étant observée chez le groupe des 51 à 70 ans ».   Au Québec, le mouvement naturopathe prend ses racines aussi loin que dans les années 1930 avec les Laboratoires Robert qui se spécialisent dans les aliments thérapeutiques. En 1954, Adrien Gagnon fonde la revue Santé Naturelle et en 1968, le Dr Jean-Marc Brunet crée la chaîne de magasins Le Naturiste. Après avoir été racheté par une compagnie américaine, Le Naturiste est redevenu une enseigne québécoise en 2012 grâce à l’acquisition de deux associés : Mélanie Kau et Stephen Rosenhek. La première a fait ses preuves d’entrepreneure dans le marketing, branding et expérience client au sein de l’entreprise familiale Mobilia et le deuxième a été responsable des opérations de RSM Richter Chamberland.  Dans un premier temps, les nouveaux propriétaires se sont fixé l’objectif de revamper l’image du Le Naturiste. Mais, « on se permet de rêver grand, […] on va roder notre offre au Québec d'abord », a déclaré Mélanie Kau au journaliste des Affaires le 3 octobre 2012, alors que Stephen Rosenhek confiait que « le marché des produits de santé naturels est en pleine croissance. On parle de 6 % à 8 % au niveau mondial. De plus en plus de gens prennent en charge leur santé. »  De fait, avec ses 72 magasins, dont 2 au Nouveau-Brunswick, Le Naturiste surfe sur la tendance santé. Mais il propose bien plus aux consommateurs : une solide documentation sur les effets salutaires des produits ainsi qu’une formation donnée aux employés assurant un soutien de qualité. Deux composantes qui font du Le Naturiste la plus grande chaîne de magasins spécialisés dans les suppléments vitaminiques et les autres produits santé. Le Naturiste distribue de multiples marques telles que Genacol, Genuine Health, New Nordic, Salba, EAS, PVL, Le Naturiste, Adrien Gagnon, etc. Un supplément nommé oméga-3

Les oméga-3? Parlez-en au Dr Michael Chaiken, optométriste depuis 1977 et ex-président de l’Ordre des optométristes du Québec pendant 8 ans (jusqu’en 2001), car il en mange! Dans tous les sens du terme…

En 2009, le hasard le pousse à se pencher sur le dossier des oméga-3. Un ami d’enfance de Brooklyn, propriétaire de la compagnie américaine PRN (Physician Recommended Nutriceuticals), l’informe de son désir de pénétrer le marché canadien : « À l’époque, on commençait à faire des conférences dans le milieu de l’optique sur les bienfaits des oméga-3… et quand mon ami m’a dit que la formule de ses produits avait été mise au point par des chercheurs et rétinologues aussi réputés que les Drs Allen Ho et Mitchell Fineman de l’Institut Wills Eye[2], mon intérêt pour PRN s’est animé. » Après avoir procédé à une enquête approfondie sur la fiabilité et la crédibilité de l’entreprise, Il épluchera ainsi des centaines d’études qui finiront par le convaincre de s’investir dans la création de PRN Canada[3]. Aujourd’hui, il assure avec fierté la vice-présidence aux opérations.

Depuis juillet 2010, les ophtalmologistes et optométristes IRIS proposent les produits PRN à leur clientèle. Les patients reçoivent ainsi les produits référés directement à leur domicile. Rappelons, pour information, qu’au Canada, la vente des vitamines ou suppléments est encadrée par un règlement (http://laws-lois.justice.gc.ca/fra/lois/F-27/). « Ce qu’il faut d’abord comprendre, c’est comment se fabriquent les oméga-3 », insiste Michael Chaiken. En effet, comme dans le cas d’autres suppléments, les lois qui régissent leur commercialisation considèrent l’intégrité des ingrédients qui composent les produits sans pour autant se soucier réellement des paramètres de qualité.

Les dessous de la fabrication

Les oméga-3 (AEP et ADH) d’origine marine doivent idéalement provenir de petits poissons. Mais en quoi la taille serait-elle importante? « Parce que de gros poissons sont forcément plus vieux et, par conséquent, ont le temps d’emmagasiner des contaminants malheureusement présents dans les océans », note le Dr Chaiken. De même, en pêchant dans des zones réputées moins contaminées, telles que dans le sud de l’Amérique du Sud (lieu des pêches pour PRN), il est possible de réduire la présence de contaminants.

Intervient ensuite le traitement proprement dit des poissons qui amène à une huile de première presse qui se présente sous sa forme moléculaire triglycéride (TG) que le corps absorbe très bien. Malheureusement, cette huile native renferme également des toxines potentiellement cancéreuses issues de notre environnement.

C’est pour se débarrasser des polluants que l’on utilise de l’alcool transformant la forme triglycéride en forme ester éthylique (EE). Selon Michael Chaiken, «c’est malheureusement sous cette forme que les oméga-3 sont le plus communément commercialisés en Amérique du Nord». Chez PRN, on a reconsidéré la fabrication pour appliquer une reconversion de l’huile dans sa forme native après décontamination à l’alcool afin de produire des oméga-3 plus efficaces dans la mesure où « les oméga-3 sous forme triglycéride s’absorbent beaucoup mieux par le corps et sont donc à privilégier », recommande la Dre Barbara Pelletier.

Le Dr Michael Chaiken tient, par ailleurs, à préciser que les oméga-3 ne se trouvent pas dans les poissons mais plutôt dans ce que mangent les poissons : « Ils nagent dans l’océan et se nourrissent d’algues… ce sont elles qui procurent les acides gras oméga-3! » D’autre part, Michael Chaiken estime que les compléments oméga-3 identifiés dans beaucoup de produits alimentaires sont le plus souvent des acides gras AAL lesquels    « ne sont pas adéquats pour obtenir les effets bénéfiques que l’on recherche avec les oméga-3. Des études confirment que les AAL augmentent les risques de DMLA de 49 % et favorisent la formation de DMLA humide ».

Une question de dosage

« Dans un monde idéal, les gens obtiendraient leurs éléments nutritifs de leur alimentation. Ce n’est pas le cas pour un grand nombre de personnes. Les suppléments peuvent, selon le cas, soulager, diminuer la progression ou aider à prévenir les conditions suivantes : le syndrome de l’œil sec, la blépharite, la meibomiite et la     DMLA », signale l’optométriste Barbara Pelletier.

Quant au dosage, Barbara Pelletier conseille de ne pas fier à la quantité d’huile de poisson comprise dans la gélule mais plutôt au pourcentage de concentration d’AEP et d’ADH. « La dose nécessaire peut varier selon le patient, mais en général il faut au moins 1 000 mg et plus souvent 2 500 mg d’AEP et d’ADH pour maintenir un état d’équilibre et obtenir des résultats. », ajoute l’optométriste.

À la question : quand devrions-nous prendre des oméga-3? Michael Chaiken réplique avec conviction : « Toujours! » Barbara Pelletier croit aussi que « les acides gras oméga-3 ADH et AEP sont primordiaux pour le fonctionnement de l’œil et de la cascade visuelle et nous en avons besoin quotidiennement. »

Vitamines et pigments rétiniens

Les recherches menées par l’AREDS (Age-Related Eye Disease Study) au début des années 2000 ont confirmé l’importance des caroténoïdes pour la macula. Barbara Pelletier précise le rôle que jouent ces pigments rétiniens : « La lutéine et la zéaxanthine agissent notamment comme antioxydants et comme filtres de la lumière bleue. Leurs propriétés sont importantes pour la réduction de la progression ou la prévention de la DMLA ainsi que pour la réduction de l’éblouissement. Nos corps ne peuvent fabriquer aucun de ces pigments. » En effet, la pigmentation de la macula tend à s’estomper avec l’âge et la maladie, rendant une supplémentation nécessaire.

C’est un concours de circonstances qui a placé Frédéric Jouhet, entrepreneur français installé aux États-Unis, à la tête de MacuHealth[4]. En 2006, il venait d’apprendre que sa belle-mère souffrait de la DMLA et il avait été approché pour investir dans deux produits qui entretenaient un lien direct avec cette maladie oculaire : un instrument de mesure MacuScope (dont il abandonnera la fabrication après avoir entrepris des tests peu concluants) et les suppléments MacuHealth.

Frédéric Jouhet décide de se lancer dans l’aventure MacuHealth. Pour cet entrepreneur, le problème de nos sociétés occidentales consiste à « traiter les maladies au lieu de traiter la santé » et éviter que les maladies n’apparaissent. Tout comme avec les oméga-3, les suppléments en caroténoïdes s’insèrent logiquement dans le cadre d’un traitement préventif.

Si la lutéine et la zéaxanthine sont clairement identifiées, un troisième caroténoïde a été récemment détecté, la meso-zéaxanthine qui semble composer 30 % du centre de la macula[5]. C’est donc la combinaison de ces trois composants que Frédéric Jouhet propose depuis 2007 avec les suppléments MacuHealth : « Nous avons investi quelque 6 millions de dollars dans des études scientifiques indépendantes pour démontrer sans équivoque l’efficacité de notre formule dans la prévention contre la DMLA. Il s’avère que les trois caroténoïdes travaillent mieux ensemble. »

Comment obtenir ces pigments rétiniens ?

« Dans l’alimentation, mais la plupart des gens n’en consomment pas assez », rappelle l’optométriste Barbara Pelletier, qui nous livre ici quelques aliments à forte teneur en lutéine et zéaxanthine : « les légumes à feuilles vertes comme le chou vert frisé (kale), les épinards, le brocoli-rave etc. Le chou vert frisé contient une quantité de lutéine de loin supérieure aux autres aliments. En effet une feuille moyenne de chou vert frisé contient environ 10 mg de lutéine. Les jaunes d’œufs contiennent aussi de la lutéine, en moins grande quantité, mais celle-ci est très biodisponible, et donc très bien absorbée par le corps. La meilleure source alimentaire de zéaxanthine est le poivron orange. Un demi poivron orange de taille moyenne en contient 3 mg. C’est énorme! »

Pourtant, selon Frédéric Jouhet,« pour obtenir un apport suffisant en caroténoïdes, il faudrait manger une quantité astronomique de tous ces légumes ». Des légumes que sa compagnie utilise dans la fabrication des suppléments MacuHealth. Tout commence à Monterrey au Mexique où les pigments sont extraits d’œillets, de poivrons et de divers légumes, selon une formule botanique. Réduits à l’état de « pâte », les précieux pigments prennent ensuite la route pour rejoindre une usine californienne et y subir un conditionnement en gélules : « Nous avons procédé à des recherches pour trouver le dosage idéal de ces caroténoïdes qui serait d’environ 22 mg et des études prouvent que notre combinaison améliore la vision, la résistance à l’éblouissement et aux effets néfastes des rayons de la lumière bleue auxquels nous sommes tous confrontés.» Le parti qui a été pris par MacuHealth est de ne pas ajouter des éléments vitaminés (C, E, zinc, etc.) à sa formule, tout simplement « parce que nous ne voulons interférer avec d’autres prises et préférons viser les trois composantes de la macula », indique son président qui ajoute que son objectif est de diffuser son produit auprès des professionnels de la vue afin d’assurer une meilleure protection des consommateurs.

La compagnie Alcon-Novartis (Novartis a racheté Alcon en 2008) commercialise avec succès Vitalux® plus OMEGA-3. Le produit rassemble des vitamines et minéraux antioxydants, la luthéine et la zéaxanthine ainsi que des oméga-3 sous forme triglycéride. Une formule qui est recommandée par bon nombre d’optométristes. De plus, Alcon offre sur le marché une série de produits, présentant des concentrations différentes destinées à prévenir ou à combattre le développement de la DMLA : Vitalux Timed Release, Vitalux AREDS, Vitalux Healthy Eyes et Vitalux-S. La compagnie met d’ailleurs en ligne un site interactif pour les consommateurs, Eyeclub.ca, sur lequel des tests, des informations sur les produits et des liens sont disponibles. Mais Alcon ne s’attaque pas seulement à la DMLA. Avec sa solution SYSTANE, elle vient en aide aux personnes atteintes par la sécheresse oculaire qui cause non seulement de l’inconfort et de la fatigue mais qui peut aussi entraîner de sérieux dommages sur le globe oculaire.

Parmi les suppléments, il ne faudrait pas oublier le rôle majeur que jouent les vitamines C et E ainsi que le zinc pour assurer une meilleure santé de l’œil. Certaines études constatent, par exemple, que la supplémentation en vitamine C et E, en se concentrant dans le cristallin, diminue le risque de cataractes.

Enfin, concernant des mélanges vitaminés à éviter pour la santé oculaire, Barbara Pelletier fait savoir que « certaines études démontrent que de trop fortes doses de suppléments de bêta-carotène peuvent nuire à l’absorption de lutéine et de zéaxanthine, qui sont importantes dans la prévention de la progression de la DMLA. De plus, de fortes doses de bêta-carotène sous forme de suppléments ont démontré un risque accru de cancer du poumon chez les fumeurs. Par contre, l’apport de bêta-carotène provenant d’aliments ne pose pas de risque accru ».

Notre voyage autour des yeux sera toujours à reprendre tant les découvertes scientifiques apportent de nouveaux éléments qu’il faudra considérer dans l’approche des soins oculaires.



[5] On lira d’ailleurs à profit la documentation scientifique qui existe concernant la meso-zéaxanthine sur le site indépendant www.meso-zeaxanthin.org.

Le Naturiste: symbole des produits santé 

Une étude menée en 2004 par Statistique Canada révèle que « la prévalence de la consommation de suppléments de vitamines et de minéraux était significativement plus élevée chez les femmes que chez les hommes, soit 47 % contre 34 %. Cet écart existait chez tous les groupes d’âge après 14 ans et s’accentuait aux âges avancés, la différence la plus importante étant observée chez le groupe des 51 à 70 ans ». 

Au Québec, le mouvement naturopathe prend ses racines aussi loin que dans les années 1930 avec les Laboratoires Robert qui se spécialisent dans les aliments thérapeutiques. En 1954, Adrien Gagnon fonde la revue Santé Naturelle et en 1968, le Dr Jean-Marc Brunet crée la chaîne de magasins Le Naturiste. Après avoir été racheté par une compagnie américaine, Le Naturiste est redevenu une enseigne québécoise en 2012 grâce à l’acquisition de deux associés : Mélanie Kau et Stephen Rosenhek. La première a fait ses preuves d’entrepreneure dans le marketing, branding et expérience client au sein de l’entreprise familiale Mobilia et le deuxième a été responsable des opérations de RSM Richter Chamberland. 

Dans un premier temps, les nouveaux propriétaires se sont fixé l’objectif de revamper l’image du Le Naturiste. Mais, « on se permet de rêver grand, […] on va roder notre offre au Québec d’abord », a déclaré Mélanie Kau au journaliste des Affaires le 3 octobre 2012, alors que Stephen Rosenhek confiait que « le marché des produits de santé naturels est en pleine croissance. On parle de 6 % à 8 % au niveau mondial. De plus en plus de gens prennent en charge leur santé. » 

De fait, avec ses 72 magasins, dont 2 au Nouveau-Brunswick, Le Naturiste surfe sur la tendance santé. Mais il propose bien plus aux consommateurs : une solide documentation sur les effets salutaires des produits ainsi qu’une formation donnée aux employés assurant un soutien de qualité. Deux composantes qui font du Le Naturiste la plus grande chaîne de magasins spécialisés dans les suppléments vitaminiques et les autres produits santé. Le Naturiste distribue de multiples marques telles que Genacol, Genuine Health, New Nordic, Salba, EAS, PVL, Le Naturiste, Adrien Gagnon, etc.

Optiques sportives

Par Isabelle Boin-Serveau

« Les designers sont quelque part les philosophes du 21e siècle », n’hésite pas à affirmer un représentant de la nouvelle génération de designer, Luc Fusaro1. Philosophes? Oui, pourquoi pas! Dans la mesure où l’on considère que les accessoires influencent bien plus que le paraître en modifiant également l’être. Ce qui prend tout son sens dans le domaine du sport où une bonne vision vient soutenir les performances.

De nos jours, les consommateurs qui se lancent dans les activités sportives d’amateurs ne résistent pas à l’idée d’exceller, poussés par l’exemple médiatisé de leurs modèles : les athlètes. Le professionnel de la vue a là plusieurs rôles à jouer, celui de guide bien sûr, mais encore celui de révélateur des prouesses technologiques dont sont dotées bon nombre de montures de sport. Des prouesses qui ont le pouvoir de séduire tous les sportifs d’occasion.

Des athlètes inspirants
« Au-delà des frontières du possible », tel est l’un des slogans de la compagnie Oakley qui entend se placer au-dessus de la mêlée dans le secteur du sport. Et tout va bien en ce sens. Cependant, chez Oakley, le leitmotiv demeure intact : « Tout ce qui existe peut et sera amélioré ». C’est ce à quoi s’est attaché un jeune et talentueux ingénieur et designer, Luc Fusaro, en participant au D&AD Awards 2012, catégorie Product Design dont l’objectif était le suivant : « Concevoir la future génération de lunettes Oakley qui permettront aux athlètes d’améliorer leur performance, en se différenciant des produits existants sur le marché (aussi bien Oakley que sa concurrence) et en incorporant la philosophie Oakley : Beyond Reason. »

 

Les Light Mirrors de Luc Fusaro étaient en compétition avec cinq autres finalistes. Ces montures offrent un concept innovant pour des athlètes de haut niveau. Grâce à la transmission de signal radio, les coureurs reçoivent « une rétroaction de proximité en temps réel » qui se manifeste par un halo de lumière survenant sur les bords inférieurs des lunettes. La monture participe à leur performance en les informant de la position et de la vitesse des concurrents. Des informations essentielles qui pourraient changer le cours d’une course.

Comme la plupart des designers et ingénieurs, Luc Fusaro a « collaboré avec des athlètes olympiques (sprint, cyclisme et aviron) afin de récupérer leur témoignage et faire naître mon concept à partir de leur retour… J’ai ensuite validé sa pertinence avec eux ». Avec le jeune designer, nous sommes projetés dans le futur, mais même entre les murs du très bien gardé laboratoire californien d’Oakley, l’apport de l’information des athlètes s’avère tout aussi précieux : « L’inspiration que nous procure les athlètes est très apparente dans chacun de nos modèles, nous travaillons étroitement avec eux. » Charles Reid, un jeune surfeur des neiges, le confirme en estimant « imbattable la dévotion d’Oakley à la technologie et à la performance ».

adidas eyewear fait partie des leaders de l’industrie de l’optique dans des activités clés telles que la course, le golf, le plein air et les sports d’hiver, dont la société connaît bien les besoins. À la maison-mère autrichienne, on ne cache pas l’importance du travail en amont et en aval avec les athlètes « qui est essentiel autant pour cerner les attentes que pour le design et les couleurs ».

L’alpiniste québécois Gabriel Filippi explique son attachement envers adidas eyewear : « En haute altitude, chaque gramme est déjà un gramme de trop… Mais, pour moi, les montures adidas sont d’excellentes lunettes pour protéger ses yeux. J’ai vu beaucoup de gens souffrir d’ophtalmie des neiges parce que leurs montures n’offraient pas une bonne protection. Et puis, avec l’équipe d’adidas eyewear, j’ai une grande complicité. Je peux tester leur produit dans des conditions extrêmes. Ils parviennent à le modifier en fonctions de mes tests et à l’améliorer pour produire la monture qui convient le mieux au sport pratiqué. »

Dasha Gaïazova, skieuse de fond qui porte les couleurs du Canada, a aussi essayé et adopté les montures de sport adidas eyewear : « J’adore le design et la grande variété de modèles qu’offre la marque. Elles sont aussi très bien faites et particulièrement robustes… Je n’en ai pas brisé une, moi qui mets mes lunettes dans mon sac à dos sans utiliser de boîte de protection. » C’est dire!

Damien Fourgeaud est un talentueux et aguerri designer parisien qui fait désormais cavalier seul. Cela n’a pas toujours été le cas. Diplômé d’une des meilleures écoles françaises de design, Damien Fourgeaud entre à 21 ans chez Dior en tant que designer de montres et de lunettes. Parallèlement, il cultive une immense passion pour le surf et fait la rencontre sur le littoral basque des représentants australiens du numéro un dans le domaine du surf, Quiksilver. Il œuvre alors en qualité de designer global des montures et lunettes Roxy & Quiksilver et a ainsi l’occasion de collaborer avec des athlètes : « J’avais la chance de pouvoir dessiner des  » pro-modèles  » pour eux, donc je les voyais pour cerner leurs besoins. C’est ce que j’ai fait dans le projet de lunettes de tow-in (surf tracté) avec Ross Clark Jones puis avec Miky Picon et Kelly Slater. »

Chez Demetz, le fondateur Gilles Demetz reconnaît qu’un designer ou ingénieur amateur de sport aura sans doute une meilleure approche du produit « surtout dans l’évaluation des différentes cotes utilisées pour réaliser un design alliant esthétisme, protection, confort et besoin visuel ». Sa compagnie (qui, depuis la fermeture deTMS Optik, recherche un nouveau distributeur en Amérique du Nord), « demande l’expertise des athlètes mais aussi celle des amateurs. En effet, ces derniers ont souvent des demandes différentes en termes de forme et surtout de type de verres utilisé. Dans la mesure du possible, nous réalisons un produit qui pourra satisfaire les pros et les amateurs. »

« Avec leurs remarques sur les produits utilisés, leur expérience sur le terrain, leur vision du sport et de son évolution, les athlètes sont à la base de notre processus de création », indique-t-on chez Julbo en ajoutant que « nous réalisons avec eux des séries limitées qui nous permettent de mettre l’accent sur notre collaboration… Pour l’hiver prochain, nous lançons trois masques, Family series, qui seront personnalisés à l’effigie des sept athlètes de notre team avec lesquels nous les avons mis au point ».

Des montures conçues pour la perfection
Médaillé olympique, le skieur Jean Vuarnet, a donné son nom à un concept optique inventé par deux opticiens français, Joseph Hatchiguian et Roger Pouilloux. Jean Vuarnet a d’ailleurs porté ces montures pour la première fois aux États-Unis durant les jeux olympiques de Squaw Valley en 1960. Leur particularité? Des verres qui protègent du soleil et qui augmentent la luminosité par temps sombre. Les révolutionnaires et désormais fameux verres Skilynx! Depuis ce temps-là, Vuarnet s’impose toujours dans le milieu sportif pour ses verres mais aussi pour le style très français de ses montures. L’équipe de concepteurs œuvre d’ailleurs à réaliser des formes en fonction des activités : « En ce qui a trait aux matériaux, nous utilisons ce qui existe de plus léger, de plus résistant et de bonne élasticité : le nylon injecté. »

Trois étapes précèdent le premier prototype : « Un croquis pour comprendre et étudier la forme, une étude scientifique de la forme avec des calculs mathématiques, et enfin l’impression en 3D. » Résultat? Chez Vuarnet, le dernier modèle unisexe Back to the Future reprend l’historique 113. Les verres minéraux présentent la base jaune-vert, une exclusivité de la marque, qui augmente la perception du relief. Bref, le confort, la sécurité et la classe. Back to the Future est idéale pour les sports d’hiver mais aussi pour les activités nautiques, là où les effets de la réverbération peuvent altérer la vision.

La stratégie de conception d’Oakley repose sur des efforts combinés : « Notre équipe de design travaille sur plusieurs options qui sont ensuite présentées à l’équipe de direction, laquelle prend la décision de choisir celles qui iront de l’avant. » Le passage à l’impression 3D leur permet de créer des prototypes huit mois avant le lancement du modèle. Avec RadarLock, Oakley s’adresse aux amateurs de sport de vitesse, qu’ils soient homme ou femme. Pour profiter au mieux des activités sportives, les verres polarisés en plutonite évitent les éblouissements intempestifs et offrent une robustesse à toute épreuve. Une monture qui plaît tout particulièrement à Shaun White, médaillé olympique en surf des neiges : « Je peux concurrencer les meilleurs avec cette monture qui me permet de changer de lentilles en un tour de main pour m’adapter aux changements de luminosité, même en pleine compétition! » Une bonne façon d’avoir quelques hauteurs d’avance!

« La liberté est le moteur principal de la créativité », affirme Benjamin Thaller, directeur dumarketingpour Julbo. Une créativité qui s’obtient avec les échanges entre toutes les personnes impliquées dans le processus, de l’idéateur au représentant qui livre des informations précieuses sur l’accueil des montures auprès des professionnels. Une bonne occasion de prendre le pouls des consommateurs… Vient ensuite le prototypage qui tient compte des exigences ergonomiques. À ce stade-ci, il est possible de tester le confort de la monture. Les études se poursuivent avec la réalisation des moules et la réunion des différentes pièces. Les essais d’injection permettent de valider la forme des moules. Et enfin, la finition de la monture entraîne les recherches de matières, couleurs et combinaison des verres. « Le modèle est alors prêt à l’emploi », conclut Benjamin Thaller. Un processus long et important qui se répète pour tous les modèles quel que soit leur univers, auquel correspondent des exigences particulières : montagne et escalade, nautisme, vitesse.

C’est ainsi qu’avec Swell et Wave, Julbo occupe parfaitement le créneau des activités nautiques. Swell peut être considérée comme une réelle innovation pour tous les amateurs de navigation sportive. Conçue pour offrir un confort à l’épreuve des gros temps, sa forme galbée assure une protection maximale, alors que les systèmes Grip Tech permettent un parfait maintien de la monture : « comme un coquillage sur son rocher! » Au grand large, le modèle Wave, nominé au Silmo 2012, apporte légèreté et confort au pilote de catamaran. Sa jupe de protection isole le porteur des embruns intempestifs et ses verres polarisants évitent les malentendus causés par les reflets sur l’eau. Bref, une protection à porter sur toutes les mers du monde!

adidas eyewear a mérité le prix de la meilleure monture de sport au Silmo de l’automne dernier avec son modèle Adidas Tour Pro. Une monture conçue pour les joueurs de golf et adoptée par les pros tels que Dustin Johnson. La forme est conçue pour se placer sous une casquette et les branches peuvent s’ajuster en trois positions. Les verres sont courbés et leur technologie offre un renforcement des contrastes et la stabilisation de la lumière qui permet d’identifier les détails. Et enfin, son look soigné et sa petite touche aviateur raffinent le modèle. Au bureau de conception d’adidas eyewear, on indique que les verres sont en polycarbonate pour tous les produits afin de leur assurer un meilleur niveau de qualité et une finesse optique.

« Quand nous grimpons le sommet de l’Everest, ou tout autre haut sommet, et que nous avons l’air du Bonhomme Michelin avec notre habit une pièce en duvet et notre masque à oxygène, il est difficile de se mouvoir correctement et notre vision périphérique en est réduite. Grâce à la forme de la Tempo Pro, nous avons une vision idéale qui nous permet de bien voir où nous mettons les pieds », explique Gabriel Filippi qui ne tarit pas d’éloges pour ce modèle : « Avec seulement 22 grammes pour la Tempo Pro, difficile de faire mieux! »

Bollé entame l’année 2013 en innovant. Sa technologie 3 en 1 propose des verres ultra-performants polarisés, dotés de revêtements anti-buée et oléophobe.

Ces trois caractéristiques contrent ainsi les causes les plus fréquentes d’une acuité visuelle réduite et d’une fatigue oculaire inhérente. Optionnelle pour les modèles de sa vaste gamme Bollé Sport Lifestyle, cette technologie est disponible pour quatre de ses toutes nouvelles montures solaires : Speed, Swift, Smart et Vibe. Ce quatuor partage un design aux courbes élancées qui accueille avec élégance cette technologie 3 en 1.

La polarisation que propose Bollé, et qui réduit considérablement les reflets gênants, est intégrée directement dans les verres par injection. On évite ainsi tout risque de délamination ou de détérioration du verre, comme cela peut se produire lorsque le film polarisé est appliqué à même la lentille. Le traitement hydro/oléophobe sur la face externe élimine les salissures et gouttes d’eau de la surface du verre, assurant une vision claire
en toutes situations. La marque Bollé est commercialisée par Bushnell Outdoor Products.

« Nous utilisons différents matériaux selon les besoins en protection contre les chocs. La matière la plus utilisée est le TR90 qui est un plastique souple et résistant. Il n’y a aucune matière métallique sur nos montures parce qu’elle peut être dangereuse en cas de chocs ou de chute », mentionne Gille Demetz dont la monture 2F Fusion Face, placée sous le signe de l’interchangeabilité, était en nomination au dernier Silmo. Avec cette monture optique, il est facile de changer la face, les branches, les coques latérales et les verres solaires (une gamme complète verres est proposée). De fait, la paire de lunettes optiques peut se changer en un tour de main en une monture sportive racée et efficace.

Quel avenir pour les montures sportives?
Pour Julbo, le futur, c’est maintenant. « Notre axe de développement majeur a été la mise au point de verres techniques photochromiques et polarisants de haute performance. Nous rendons maintenant cette technologie disponible avec le programme solaire à la vue RX Trem. Par ailleurs, chaque année nous développons des produits plus pointus pour les pratiques sportives à l’extérieur dont fait partie notre modèle Wave. » Chez Vuarnet, on s’attend vraiment à une révolution digitale qui permettra « d’intégrer de la technologie aux produits solaires. Mais il y aura aussi des progrès pour améliorer le poids, la résistance et la sécurité des montures ». Gilles Demetz croit aussi que « les évolutions actuelles et à venir sont dans les associations de matières qui rendent possible la fabrication en “ bi-injection ” assurant un meilleur maintien des verres et une bonne résistance à la torsion et aux chocs ».

« Raffiner et améliorer les technologies que nous utilisons aujourd’hui », estime les têtes pensantes d’Oakley qui soulignent « que nous sommes les leaders dans les montures technologiques et nous allons continuer à l’être pour créer des technologies qui bénéficieront à nos consommateurs… Parce que la performance, l’authenticité et l’innovation sont inscrits dans notre ADN! » Chez adidas eyewear, on ne nie pas que dans le futur on assistera au développement de « nouveaux matériaux et de nouvelles machines de production pour créer des produits de plus en plus technologiques. Ce qui signifie des montures encore plus légères et des innovations dans les couleurs et les surfaces. » Les ingénieurs et designers autrichiens de la marque aux trois bandes ont sur leur radar les avancées numériques, mais ils estiment « qu’à l’heure actuelle, les désavantages pour la vision de ces produits sont trop importants pour que nous investissions dans cette direction. »

Damien Fourgeaud envisage un avenir qui se conjuguera avec « l’intégration de modules électroniques comme un affichage digital dans les verres. Et l’introduction de l’alliage de matériaux naturels et de la technologie pour générer la bio-techno… » Même si Luc Fusaro pense que des contraintes physiques, telles que la distance focale de l’œil humain, sont encore à résoudre, il admet « qu’il y aura très prochainement de grandes avancées dans la réalité augmentée et avec les écrans souples qui permettront d’afficher toutes sortes d’information directement sur les verres des lunettes ». Nous sommes donc en train d’assister à la naissance d’une autre façon de fabriquer les montures sportives et surtout de les porter.

1 http://www.lucfusaro.com

Florilège des tendances

Par Isabelle Boin-Serveau

dossierSi les tendances se maintiennent, le vintage tiendra encore le haut du pavé dans le design des montures. Cependant, certains prédisent le retour « des petites rondes », celles que prisait le regretté John Lennon et qu’arbore avec constance le conteur Fred Pellerin. Mais, on assiste aussi à l’apparition de montures de plus en plus changeantes avec des branches qui empruntent la voie du prêt-à-porter. Enfin, notre petit tour d’horizon, très loin d’être exhaustif, signalera l’innovation dans la fabrication des verres et évoquera la prochaine réalité augmentée dont se parent certaines montures…

Montures pour tous les styles

AYA : de l’art canadien authentique

Depuis 2003, la compagnie Claudia Alan, fondée par Carla D’Angelo, est régulièrement conviée aux soirées de gala des stars américaines et canadiennes. Ses collections unisexes se distinguent par l’authenticité qui se dégage du style artistique des Premières Nations, un style réinterprété avec talent par Corrine Hunt. L’artiste amérindienne a d’ailleurs collaboré au design de la médaille des Jeux olympiques de Vancouver en 2010.

Claudia Alan vient de sortir cinq nouveaux modèles de montures néo-vintage dont deux éditions limitées, Sitka et Langham, qui sont fabriquées en corne de buffle et en bambou. Des matériaux naturels, légers, hypoallergéniques et confortables, à partir desquels la designer a su composer un style rétro particulièrement raffiné. Les gravures artisanales, inspirées par la nature et le symbolisme du corbeau (le pouvoir de l’inconnu selon la tradition autochtone), stylisent les branches. À noter que dans la médecine chinoise traditionnelle, la corne est sensée équilibrer le yin et le yang qui coexistent en chacun de nous. Outre ces deux modèles d’exception, Claudia Alan sort trois autres modèles en acétate, Bailey, Alix et Ainsley, qui se déclinent dans des couleurs neutres telles que le brun, le noir et le rouge.

Oakley : sport, technologie et style

Oakley a remporté le vote des lecteurs de Vision Monday et 20/20 Magazine dans la catégorie monture de sport masculine, preuve que depuis 1975, la compagnie, aujourd’hui intégrée au portefeuille du Groupe Luxottica, n’a rien perdu de son attrait.

Mais Oakley, ce n’est pas seulement pour les hommes. Depuis quelques années déjà, leurs montures ont su conquérir les femmes, sportives ou tout simplement décontractées. La dernière-née, Lifestyle, appartient à la série de lunettes de prescription :« Conçues pour la femme active, les montures offrent confort, style et tous les détails pour se sentir bien, avoir une belle apparence et voir la vie en beauté. »

Avec le modèle Entry Fee, les formes carrées légèrement arrondies accordent aux porteuses un style résolument intello branché. Les deux tons permettent une grande richesse d’harmonie des couleurs. La monture Downshift arbore un classicisme décontracté. Les couleurs chaudes jouent avec des polis très tendance. Là encore, l’élégance Oakley se porte au quotidien.

Toujours dans la catégorie ophtalmique, Oakley a réservé aux hommes des acétates en trois couleurs, des charnières à ressort intégrées, des branches thermoajustables et une légèreté infinie. Bref, le nouveau modèle Junkyard II ne décevra pas les inconditionnels qui en feront l’inspiration de leur vie sportive de tous les jours.

Entre innovation et génie avec Derapage et Vanni

Quand les Italiens s’engagent dans l’innovation, ils ne délaissent pas pour autant l’aspect esthétique. Avec la nouvelle collection MoleCube, Derapage négocie avec brio son virage technologique. Le principe innovateur, dûment breveté, de ces nouvelles montures est simple : une charnière, constituée de trois bandes de métal maintenues par un pivot carré placé sur la branche, est relié à la face par un pop-in. Le cadre est exempt de soudure et le système qui articule les branches offre un effet de ressort dans les deux sens, mais sans ressort. En prime, avec MoleCube, Derapage propose une monture des plus légères.

Il fallait y penser! Sur les branches des modèles Icons of Italy de Vanni, ce sont les silhouettes des plus belles cités de la Grande Botte qui s’impriment sur les branches. Imaginez les effets de paysage nocturne de Turin, Rome, Milan, Florence, Venise ou Gênes  sérigraphiés sur l’acétate des branches. À l’extérieur un trait subtil suffit à identifier la ville, à l’intérieur la version est légèrement modifiée jouant de l’effet de pellicule photographique. Les formes sont unisexes et s’adaptent à tous les types de visage.

Du vrai bonbon chez VIVA International

Le groupe ajoute une nouvelle ligne de lunettes de soleil ophtalmiques avec douze nouveautés particulièrement destinées à une clientèle de jeunes filles. Les Candie’s exhibent un look aviateur et des formes ovales propres aux montures glamour. Sur les branches richement colorées se côtoient des motifs très diversifiés. Bien sûr, les thèmes reproduits sont ceux que les jeunes filles affectionnent sur les vêtements et accessoires éponymes. Succès assuré auprès de cette jeune clientèle!

Titanesque Silhouette!

On se souvient encore de l’arrivée fracassante de la Titan Minimal Art dans le monde de la lunetterie. C’était en 1999. Depuis, ce modèle au poids plume, aux verres percés, sans vis ni charnières, a su conquérir quelque 5 millions de personnes à travers le monde! Un exploit.

En 2013, Silhouette propose une nouvelle version de la monture devenue iconique. C’est le créateur de la Titan Minimal Art lui-même, le designer Gerhard Fuchs, qui a accepté de revisiter son œuvre pour la métamorphoser en Titan Minimal Art – The Icon. La différence? Un souffle jeune, frais et résolument actif.

Et il n’y pas que le style qui s’affiche de manière dynamique, les embouts des branches ont été dotés d’une matière anti-dérapante qui maintient la monture en place, quels que soient les mouvements du porteur.  La Titan Minimal Art – The Icon surprendra peut-être quelques adeptes avec sa riche palette de coloris, des plus classiques aux plus contemporains. Silhouette entend ainsi toucher une clientèle plus jeune et plus urbaine. Toutefois, la compagnie autrichienne n’a pas fait de compromis sur ce qui lui a permis de construire une solide réputation : pureté, légèreté et confort.

WestGroupe mise sur l’Italie et le Japon

Avec les lunettes ophtalmiques Bertelli, réalisées en métal ou plastique, c’est la touche de mode italienne qui caractérise l’ensemble des modèles : « Cerise guépard, Cristal caramel, Brun-aqua et Bleu-lilas sont seulement quelques-uns des motifs et des pigments qui composent la palette de la collection Bertelli. » La très grande variété de formes, audacieuses, amusantes, ou vintage, s’adapte à la recherche d’élégance et de confort. Les Bertelli conviennent à une vaste gamme de porteuses et certains modèles, conçus pour les hommes, offrent un beau compromis entre technicité et tendance.

Même si elles portent le même nom qu’un leurre utilisé à la pêche, les montures Izumi évoquent immédiatement l’empire du Soleil-Levant. Et pourtant! Elles ont bien été conçues en Hollande! Mais Izumi doit tout à la parfaite fusion qui a été opérée entre les tendances occidentales et européennes et le design épuré issu de l’art japonais. La toute récente percée de ces cinq modèles sur le marché de la lunetterie permet de présager un succès à long terme. De fait, chez WestGroupe, on aime dire que ces modèles ophtalmiques, aussi bien pour hommes que pour femmes, représentent « la synergie entre l’Est et l’Ouest »… et cela fonctionne!

Chez J.F. Rey, on ose!

Il fallait beaucoup d’audace pour présenter les solaires Bloody Lys qui ont, par ailleurs, été mises en nomination à l’occasion du Silmo d’Or 2012. Cette monture-bijou s’aventure dans une insolite sensualité. Doté d’une technique de photogravure réussie, le modèle ne manquera pas de faire tourner les têtes… J.F. Rey souligne que cet ouvrage métallique « ferait pâlir de jalousie la dentellière de Calais la plus aguerrie » et les fleurs de lys sauront rappeler aux Québécoises que ce symbole royal doit se porter fièrement!

Toujours dans la gamme des montures solaires, l’effet papillon prend toute une ampleur avec la Tropic signée par Boz Eyewear. L’acétate a été travaillé ici pour distiller une subtile troisième dimension aux lunettes. Biseautée sur le pourtour, la monture joue avec la lumière et fait également étinceler les rayons sur les plaques des branches. Bref, un modèle pour celles qui privilégient une allure distinguée et avant-gardiste.

L’esprit Volte Face se démarque avec Velvet, une des dernières créations qui a reçu le prestigieux prix Ladies’ Eyewear 2013 au concours Eyewear of the Year (EOY) de Tokyo.   L’élégance, le charme et la finesse de ce modèle ont retenu le suffrage du jury. De fait, le talent et le savoir-faire incontestables de la créatrice de Volte Face, Fabienne Coudray-Meisel, sont ainsi récompensés, tout comme le Made in France se trouve honoré internationalement.

Enfin, parmi les nouveautés J.F. Rey, soulignons la Wood qui utilise de fines feuilles de bouleau contrecollées et colorées sur les branches. À cette touche résolument environnementale s’ajoute la technicité de la charnière en laiton incrustée directement sur la branche. Une monture qui saura en séduire plus d’un!

Féline à l’honneur pour DeluxEYEwear

Avec Pantanera, panthère noire, les femmes optent pour une sophistication toute italienne. Les différents modèles de la collection permettent d’associer la monture avec la personnalité du porteur. Les lunettes sont fabriquées en métal et en acétate selon des standards de haute qualité. Le logo Pantanera s’affiche avec style à l’extérieur de la branche. Le modèle P056  est proposé en trois teintes très tendances : anthracite, écaille de tortue et ivoire.

Oxibis : énergie, lumière et couleurs

Avec la série Limited 2.0, Dilem se laisse aller dans le monde des étoiles, celles qui gravitent autour de la Terre. Au milieu de ce cosmos bien singulier, Limited 2.0 conjugue les branches en autant de lumières. Saisissant!

Chez Exalto, on propose un « 100 % brut d’homme » avec Onix. Des montures pleines de caractère mâle. En acétate, les branches présentent une incrustation de métal, brossé, mat, brillant ou noir. La collection Onix se décline en quatre formes différentes offrant cinq coloris différents. Voilà qui ne rendra pas indifférent l’homme en recherche de style et d’élégance.

Enfin Oxibis propose la collection Izeo et avec elle prend le parti de la « profondeur, de la richesse et de l’éclat ». L’acétate judicieusement biseauté anime l’harmonieux duo de coloris. Pour les modèles destinés aux femmes, les couleurs opaques ou brillantes côtoient les translucides et les métallisés. Pour les hommes, elles se font plus feutrées sans perdre de leur éclat. Izeo est proposée en six formes et six associations de couleurs.

Verres sous toutes conditions

Série Varilux S : des progressifs révolutionnaires

Avec Varilux S, Essilor tente de répondre aux besoinx de tous les presbytes, des plus jeunes aux confirmé,s et a déposé de nouveaux brevets pour préserver l’avance de ses nouvelles technologies. Le Varilux S Design a d’ailleurs remporté le Silmo d’Or 2012 dans la catégorie Vision. En 2012 encore, Essilor a été nommée Compagnie la plus innovante par le magazine Forbes.

La présente révolution s’appelle Nanoptix. Une technologie qui a modifié la façon dont les verres semi-finis, utilisés pour réaliser les progressifs, sont fabriqués : « Au lieu de considérer le verre comme une surface à part entière, on a divisé le verre en de multiples éléments optiques qui sont optimisés pour s’adapter à chaque porteur, non seulement en fonction de la prescription mais aussi à partir de beaucoup d’autres paramètres de port. Et tout ce travail-là évite les déviations du faisceau lumineux et réduit jusqu’à 90 % les effets de tangage », indique Camille Descamps, chef de marque Varilux. Autrement dit, les porteurs de progressifs n’auront plus à craindre les descentes d’escalier parfois hasardeuses.

Varilux S propose une deuxième révolution nommée SynchronEyesTM qui touche le design du verre. « Pour la première fois, on est parvenu à travailler sur le couple oculaire en tant que tel, de sorte que le verre droit et le gauche ne sont plus traités séparément. On prend aujourd’hui en considération l’ensemble des deux prescriptions pour optimiser les calculs sur la face arrière. On travaille en binoculaire », explique Camille Descamps. Résultat? Le porteur gagne en vision plus claire et surtout élargit son champ de vision de 50 %. Pour les porteurs dont les prescriptions sont très différentes entre l’oeil droit et l’oeil gauche, ce nouveau design devrait leur procurer un confort inégalé.

Enfin, la Rolls-Royce de la série Varilux S utilise la 4D TechnologyTM. Une gamme de verres progressifs qui bénéficie des mesures prises avec Visioffice : « On parvient de façon objective a déterminer l’oeil dominant du porteur et à obtenir des paramètres supplémentaires… » De plus, il est désormais possible de mesurer, grâce à la technologie  Eyecode, le centre de rotation de l’oeil qui permet la réalisation d’un design totalement unique. Résultat, chaque porteur de Varilux S 4D bénéficie d’une vision instantanée et d’un temps de réaction plus rapide au cours des changements de direction du regard.

Crizal UV, nouvelle génération de verres protecteurs

Une récente étude européenne commandée par Essilor indique que 90 % des consommateurs trouveraient utile de connaître l’indice de protection UV de leurs verres de lunettes. « D’autre part, nous avons des statistiques qui démontrent que 90 % des cancers de la peau surviennent sur le visage et le cou, dont 5 à 10 % sur les paupières, que 40 % de l’exposition aux rayons UV se fait par temps nuageux ou même à l’intérieur et que jusqu’à 50 % se produit par l’arrière et les côtés des verres », explique Sakina Barrault, chef de produit principal Essilor qui précise que « les rayons UV sont responsables du vieillissement accéléré de la peau et des yeux et de l’apparition prématurée des rides et des cataractes ».

C’est donc pour répondre aux préoccupations des consommateurs et pallier les effets nocifs quotidiens des rayons ultraviolets, qu’Essilor a investi des millions de dollars en recherche et développement afin de lancer sa gamme de verres anti-reflets Crizal UV. En effet, la plupart des verres présents sur le marché filtrent les rayons ultraviolets uniquement sur la face avant du verre. « Crizal UV est le seul anti-reflet présentant une protection UV en face arrière et offrant une protection aussi complète contre les UV », indique Sakina Barrault. Cette nouveauté est d’ailleurs basée sur un traitement anti-reflet, le Broad Spectrum Technology, qui parvient à éliminer la quasi-totalité des rayons UV reflétés dans l’œil par la face arrière du verre.

Afin de mieux évaluer et quantifier la protection offerte par les verres Crizal, Essilor a développé et validé avec un chercheur en optométrie, Karl Citek, un indice qui certifie la protection UV globale d’un verre : Eye-Sun Protection Factor (E-SPF). Cet indice prend en compte la lumière UV qui provient de toutes directions, exceptée celle arrivant directement dans l’oeil. « Avec un indice E-SPF de 25 1, les verres Crizal UV procurent le niveau de protection le plus élevé dans la catégorie des verres clairs», souligne Sakina Barrault. Pour les verres polarisants avec Crizal Sun UV, cet indice peut s’élever jusqu’à 50+, ce qui correspond à une protection maximale.

Enfin, les verres Crizal UV, sont aussi disponibles dans la version Optifog, une innovation technologique contre la buée qui transforme les gouttelettes de buée en un film uniforme invisible à l’œil du porteur. « Ce produit a été élu produit de l’année par les consommateurs canadiens, dans la catégorie Confort personnel », rappelle Sakina Barrault. Par ailleurs, dès le début de l’année 2013, toute la gamme des verres Crizal sera proposée avec une protection UV.

Transitions Optical : une mission de lumière

La compagnie s’est engagée depuis longtemps dans l’éducation du public sur l’importance de bien protéger les yeux. Pour l’année en cours, elle rejoindra des millions de personnes par le biais d’annonces à la télévision et en ligne. « Les professionnels de la vue vont ainsi pouvoir discuter avec des patients qui seront plus informés au sujet de la gamme complète de produits Transitions », explique Isabelle Tremblay qui reconnaît d’un même souffle le défi auquel font face tous les professionnels de la vue pour recommander « de bonnes lunettes qui correspondent au style de vie et aux besoins visuels changeants de leurs patients. »

Transitions Optical propose une vaste gamme de produits. Des solutions innovatrices pour mieux protéger et rehausser la vision viennent de voir le jour. Les verres  Vantage « sont les premiers verres adaptatifs de tous les jours à s’assombrir et à polariser la lumière lorsqu’ils sont exposés aux rayons UV, offrant une vision définitivement plus claire et plus nette, même en présence d’éblouissement intense à l’extérieur. Ces verres s’adaptent à la lumière changeante, en plus de devenir de plus en plus polarisants à mesure qu’ils s’assombrissent, optimisant l’angle de réception de la lumière par l’œil pour aider à moduler l’éblouissement et la diffusion de la lumière », explique Isabelle Tremblay.

Les verres XTRActive figurent également au nombre des nouveautés, Ils offrent davantage d’assombrissement quelle que soit la luminosité : « Ils sont parfaits pour les patients qui passent beaucoup de temps en présence de lumière solaire vive. » Sur le site de la compagnie, des ressources de marketing et du matériel d’éducation sont à la disposition des professionnels qui ont la possibilité de suivre des cours sur le portail de formation Transitions.

Vers une réalité augmentée

Airwave Goggles : quand Oakley mise sur la réalité augmentée

Cet hiver, rien ne sera plus jamais pareil sur les pentes de ski! Avec les goggles Airwave, le confort visuel se conjugue avec les prouesses technologiques. Les lentilles se changent très facilement pour s’adapter aux conditions météorologiques. De plus, les montures s’ajustent parfaitement « avec la technologie O-Flow Arch qui réduit la pression exercée sur le nez. Le traitement antibuée F3 allié aux lentilles doubles ventilées optimise la clarté visuelle. Les lentilles en plutonitefiltrent 100 % des rayons UV, et le revêtement en iridiuméquilibre la transmission lumineuse ». Voilà pour l’aspect purement lunettes.

Côté numérique, l’affichage tête haute comprend un GPS permettant de calculer la vitesse de la descente, de mesurer la hauteur et la durée des sauts. Le skieur peut également évaluer les dénivelés de la piste et visionner la carte du centre de ski où il se trouve. Les images sont extrêmement nettes « comme si on voyait un écran de 14 pouces à une distance de 5 pieds». Un capteur lui indique les fluctuations de température. Grâce à la connexion Bluetooth il pourra «localiser et suivre ses amis qui ont des goggles Airwave ou une application Airwave sur leur téléphone intelligent ». Bien sûr, le sportif sera en mesure d’écouter ses morceaux de musique favoris. Enfin, des ensembles de développement de logiciels libres sont aussi offerts pour créer de nouvelles applications et exploiter tout le potentiel des nouvelles goggles Oakley. Même si on s’éloigne de la lunetterie classique, on comprend que l’on se rapproche de la modernité…

Étoiles discrètes du SILMO

Étoiles discrètes du SILMO
PAR Marie-Sophie Dion O.O.D.

Sous un ciel parisien mêlant pluie et soleil, le Silmo a regroupé, début octobre, les professionnels de la vue du monde entier en quête de nouveautés. « Nouveautés », car depuis 2008 les tendances semblent s’être figées sur le « vintage » et le look rétro des années 1960. Ce salon fut satisfaisant pour nous, amoureux du design moderne, car plusieurs montures ont présenté des formes inédites et des textures inattendues.

La soirée de remise de prix des Silmo d’Or, moment magique, s’est déroulée dans les nouveaux studios de tournage de la Cité du Cinéma. En résumé : grandiose! Et j’ai particulièrement apprécié que les gagnants soient de « nouveaux venus » dans le domaine, avec leurs idées fraîches et leur air candide. Un trait de caractère commun unissait les 5 gagnants des catégories de « montures »: ils recevaient leur prix avec joie et en toute humilité. Ayant eu la chance d’échanger avec eux, je réalise que cette qualité a beaucoup de valeur pour moi. Être humble, c’est se voir tel que l’on est, ni plus ni moins, et s’accepter dans son intégralité, en assumant ses failles mais aussi ses dons et ses qualités.

CATÉGORIE « MONTURE OPTIQUE »

                        ALAIN MIKLI avec « Chamarel » 

                        ITALIANA DESIGN avec «  Piero Massaro 286 »

                        JEREMY TARIAN avec « Command Performance »

                        LOOK THE CONCEPT FACTORY avec « Augusto Valentini Inside » 

Gagnant : UNDOSTRIAL avec « Lucas de Staël » 

Grand jeune homme hyper sympathique, Lucas de Staël, est le petit-fils du célèbre peintre français originaire de Russie, Nicolas de Staël. Dans la famille, le talent artistique se transmet de génération en génération. Traçant sa propre voie, Lucas s’est tourné vers la création de lunettes et y évolue depuis presque 10 ans. Il a d’abord fondé la marque Undostrial, des montures de métal fin aux branches colorées interchangeables, avant de lancer sa marque éponyme en septembre 2011.

En 2012, après deux années de recherche, il surprend et dévoile une élégante prouesse technique avec une nouvelle collection : Once Upon a Time. Le créateur en parle d’ailleurs comme étant une pièce d’orfèvrerie et un objet très confortable: « Cette première collection allie plusieurs matériaux, acier et bois, ou acier et cuir. Elle mêle ainsi la pérennité et la souplesse de la feuille d’acier à la beauté et à la fragilité des matières naturelles. »

Le modèle en noyer et acier chirurgical, récipiendaire du Silmo d’Or, est fin, léger, discret. Il donne cependant au visage une touche de bon goût et d’élégance. La complexité et la technicité que requiert la fabrication de ces lunettes susciteront l’intérêt des amoureux des beaux objets. Ces montures sont fabriquées à partir d’une plaque d’acier souple dans laquelle s’intègre une très fine lame de noyer. Le bois s’y insère parfaitement sans irrégularité, conférant au produit un impeccable fini luxueux. 

Ces véritables petits bijoux sont exclusivement fabriqués en Europe. Premièrement découpées en Italie, soudées en France et ensuite colorées en Allemagne, les montures bénéficient du savoir-faire de chaque pays tout au long de leur production. Lucas de Staël possède ses ateliers de création à Paris, où les lunettes sont assemblées manuellement. Once Upon a Time se décline en 11 formes de devants différentes (masculines et féminines) et est disponible en 11 coloris (7 coloris de cuir et 5 essences de bois).

CATÉGORIE « LUNETTES SOLAIRES »

                        DITA EYEWEAR avec « Mach One »

                        EYE BIZ PTE avec « Glossi mask » 

                        J.F. REY avec « Bloody Lys » 

                        L.A Eyeworks avec « Silverman »

Gagnant : JEREMY TARIAN avec « Saintonge »  

« Mais où ai-je déjà vu cette grande tête frisée? » C’était bien celle du créateur Jeremy Tarian que j’avais remarquée au Silmo 2011… Jeune étudiant en administration, il n’a que 20 ans lorsqu’il s’introduit incognito dans l’équipe d’entretien de la très célèbre compagnie de montures allemandes ic !-berlin. Ce n’est que plus tard que Ralph Anderl, le dirigeant de la compagnie berlinoise, découvre qu’Alain Mikli est le père de Jeremy. Ce dernier est invité à collaborer avec Anderl et dessine ainsi sa première collection en 2008. Ses créations ne sont pas passées inaperçues. Un de ses modèles, Urban, fut même primé aux Silmo d’Or. Ce prix lui confirma qu’il devait poursuivre dans le domaine. 

À la question posée sur les raisons qui l’ont poussé à dessiner des montures, Jeremy répond que c’est vraiment « plus fort » que lui et qu’il s’inspire beaucoup de ses voyages pour créer. Curieux, il apprécie tout autant les casinos en Chine, que les grands déserts d’Algérie, ou le buzz intense de Manhattan…Il puise ses idées de ses expériences et tente de réinventer la monture pour donner naissance à un objet fonctionnel et ultra perfectionné. 

Le modèle Saintonge de sa collection éponyme vient de remporter le Silmo d’Or 2012. Le jeune designer nous explique qu’il s’est inspiré de l’esprit d’une rue du même nom située en plein coeur de Paris, tout près de sa résidence dans l’arrondissement du Marais. Le modèle, en acétate et métal, s’adresse exclusivement aux femmes. La monture est disponible en 5 coloris, mais toujours agrémentée d’un fini doré ou argenté. Chaque modèle, terminé à la main, possède un numéro unique, car seuls 500 exemplaires sont produits. www.jeremytarian.com.

CATÉGORIE « ÉQUIPEMENT de SPORT »

                        DEMETZ avec « 2F Fusion Faces » 

                        DI ESSE avec « Racing » 

                        JULBO avec « Wave » 

                        LOGO avec « Salomon Fusion Winter Pro »  

Gagnant ; SILHOUETTE avec « adidas Tourpro » 

Qui se souvient des collections « flyées » de Silhouette des années 1990? Je parle des Tibet, Africa, Cartoon (les petites mains en guise de tenons), etc. Ces miniséries à thème ont vu le jour grâce à Gherard Fuchs, un jeune machiniste chez Silhouette (Linz, Autriche) devenu designer grâce à ses idées mirobolantes.

En 1981, à l’âge de 15 ans, le jeune Gherard intègre la grande entreprise Silhouette, reconnue pour son sérieux et ses montures de haute qualité. Les dirigeants s’aperçoivent vite du talent créatif de l’ouvrier et l’invite à aller suivre une formation d’un an en design. À son retour, et après plusieurs essais fructueux, il gagne sa place de designer en chef de la compagnie. En 1999, il connaît un succès retentissant avec son modèle Titan Minimal Art, totalement léger et sans aucune vis, dont 4,5 millions exemplaires ont été vendus.

Malheureusement pour nous, opticiens en quête de montures créatives et extravagantes, ce modèle mit fin à la frivolité Silhouette et fut suivi par l’ère des montures trois pièces discrètes et sérieuses. Par contre, aucun modèle de montures ne connut un succès mondial aussi grand que celui de la Titan Minimal Art.

Les années passent jusqu’à ce que Fuchs lui-même se mette à dessiner une solaire adidas : « Pour moi, il est important de pratiquer le sport pour lequel sera conçu un modèle de lunettes. Je peux alors comprendre les besoins réels du consommateur », explique celui qui a même inauguré un centre d’essai en plein coeur des Alpes, qu’il nomme affectueusement CHI-Q. Il travaille de façon progressive en dessinant un premier croquis et consulte tout autant les ingénieurs de la marque que les sportifs pour parvenir à un design favori. Fuchs fait ensuite produire un premier prototype en trois dimensions, le pose sur le nez de plusieurs collaborateurs et le modifie pour réaliser en moyenne 4 autres exemplaires. Viennent ensuite les tests finaux, qui nécessitent environ 10 à 20 copies de ce prototype, pour arriver à un produit achevé techniquement parfait.

Le modèle récipiendaire du Silmo d’Or, adidas Tourpro, a été testé et mis à l’épreuve par plusieurs golfeuses et golfeurs dont le professionnel Dustin Johnson. Les lentilles arrondies à surfaces diagonales très larges maximisent le champ de vision, tout en respectant les critères esthétiques des tendances actuelles. Le pont a été réduit au maximum pour ne pas gêner la vue. Les branches fines et incurvées s’enfilent aisément sous une visière ou une casquette. Elles sont dotées de la très populaire charnière à trois positions d’inclinaison adidas et peuvent s’éjecter dans des situations d’impact.

La fameuse teinte Light Stabilizing Technology (LST) d’adidas est suggérée comme base pour tout porteur, mais la facilité de permuter les verres en un tour de main permet d’adapter la Tourpro en fonction de la lumière. En effet, la disponibilité d’une vaste gamme de teintes offre toujours la meilleure protection contre les rayons UV nocifs.

CATÉGORIE « ENFANT »

                        ADCL avec « VOA 121 » de Rip Curl 

                        JULBO avec « MODUL’O » 

          VERY FRENCH GANGSTER avec « VERY BOMBE »

            KARAVAN PRODUCTION avec « KK 4014 Taga » 

Gagnant : SEAPORT avec « MILKY » de Little PAUL & JOE

Lorsque les parents de Sophie Albou ont vendu leur entreprise de prêt-à-porter dans laquelle elle travaillait, la jeune Française a décidé de prendre la suite et de lancer sa propre marque de vêtements : « Le contexte n’était pas favorable puisque la mode pâtissait encore, en 1995, des conséquences de la guerre du Golfe. Mais, en dépit du risque, j’avais envie de créer une nouvelle mode masculine. Je trouvais qu’il manquait dans ce secteur une gamme de vêtements sortant du code strict gris-noir. Avec Paul & Joe, je voulais proposer quelque chose de frais, très inspiré des happy days, des insouciantes années 1970. » Sophie a tout simplement choisi les prénoms de ses deux fils pour nommer sa marque, puis et a ajouté une ligne pour femmes et des accessoires, dont les lunettes.

« Très vite, nous avons ressenti le besoin d’introduire des lunettes dans les défilés : la première fois, nous avons chiné des montures vintage, des vieilles Pilote, des grosses lunettes très seventies. On s’est amusé à le faire et le défilé a remporté un franc succès. D’où l’envie d’avoir notre propre ligne », explique-t-elle en ajoutant : « Je déteste les gros logos : je souhaite qu’on remarque avant tout les lunettes et qu’on se demande ensuite quelle est sa marque. C’est la même chose avec les vêtements que je conçois. »

Entièrement créées et dessinées en France, ses montures s’appuient sur le savoir-faire des artisans de l’optique. Essentiellement féminine, sa collection de lunettes apporte un vent de fraîcheur avec des incrustations de dentelle ou de figurines animales qu’affectionne la créatrice. Un bouton de rose repose délicatement sur une branche, sur une autre s’envole un papillon, un hibou veille au clair de lune perché sur un tenon, une tortue se prélasse sur un verre polarisant…

En 2005, elle lance Little Paul & Joe, une ligne de vêtements pour enfants et… des montures « presque comme les grands, mais pour les petits ». C’est ainsi que se définit la toute nouvelle collection de lunettes Little Paul & Joe, conçue pour les 6-12 ans, avec 16 modèles de montures (9 pour filles et 7 pour garçons). Des montures souvent hautes et en acétate épousent la tendance néo-rétro du moment. Au-delà de son design, la véritable réussite de cette ligne tient surtout au juste équilibre qu’elle a su trouver entre la mode, l’identité de Paul & Joe et les contraintes techniques imposées par les visages des enfants.

Pour les tout-petits, Little Paul & Joe propose des formes traditionnelles (rondes ou ovales) dotées de charnières flexibles et de ponts bas, dans une déclinaison de couleurs qui séduira autant les enfants que leurs parents. La couleur joue un rôle essentiel dans cette ligne. Ceux qui connaissent bien Paul & Joe ne seront donc pas surpris de retrouver certaines associations fétiches de la marque telles que le rose agencé au marron ou le bleu marié à l’écaille.

Les préados pourront, quant à eux, opter pour des modèles au caractère plus marqué ; Edgar et son double pont en est un bel exemple, tout comme la monture haute Kiala pour les filles, et Milky (la grande gagnante du Silmo d’Or), avec ses imprimés de papillons à l’intérieur des branches.

CATÉGORIE « MONTURE INNOVATION TECHNOLOGIQUE »

                        HOET avec « Abigail » 

                        MINIMA avec « Minima Pocket » 

                        MOREL avec « Öga Kusk » 

                        OPTIQUE DISTRIBUTION avec « Toxic »

Gagnant :DIESSE avec « Custom-6 FN 719 » 

La toute nouvelle marque italienne Custom-6, qui en est à sa deuxième apparition dans une foire commerciale, a réussi à se tailler deux places parmi les finalistes du grand prix du Silmo d’Or cette année, l’une dans la catégorie Équipement de Sport, l’autre dans celle de l’innovation technologique.

Fruit d’un travail de 7 ans de recherche, la première collection est un retour aux origines de la terre, avec des montures en fibre de carbone. L’utilisation du carbone, élément naturel, est travaillé en fibres à l’aide une technique avancée. Six couches de fibres liées par une résine spéciale apportent des propriétés révolutionnaires de légèreté et de souplesse.

« La production est entièrement italienne et reflète le talent artisanal et la créativité authentique qui est propre à notre culture. Cette monture est contemporaine et absolument confortable », mentionne Antonio De Silvestro, directeur général de Diesse. Le modèle sport, finaliste au Silmo d’Or, est très galbé et, malgré cela, demeure élégant grâce à la riche texture du tissu argenté. Il comporte le système de montage breveté In&Out, une pièce en polymère flexible qui se fixe aux deux crochets installés de part et d’autre de la charnière du cercle.

La seconde collection Diesse, présentée au Silmo, est une véritable primeur intitulée Custom-6 Natural Philosophy. Une combinaison de multiples couches de lin, une fibre naturelle semblable au coton, apporte un style naturel et environnemental. Des fibres de bambou et de coton sont aussi présentes. Le modèle FN 719, qui a remporté le Silmo d’Or, traduit bien la tendance du retour aux matières naturelles et écologiques.

J’aurais aimé en savoir plus sur l’inspiration et l’historique des créateurs de cette petite entreprise italienne, sise au nord de l’Italie dans les montagnes Dolomites, mais ils demeurent discrets. Sont-ils trop occupés ou trop humbles face à la récompense qui honore leur travail? À vrai dire, je préfère la deuxième hypothèse…