> EntreVue
etISABELLE DALMON
« C’était
l’endroit idéal
pour
apprendre
des choses
qu’on ne
voit nulle part
ailleurs!
»
20
C
Une intégration parfaite qui doit beaucoup à leur
ouverture et à leur manière passionnelle d’envisager
l’exercice de la profession d’opticien. Et quand on a la
chance d’avoir un ami qui s’appelle Richard Giguère
et qui saura être là pour les aider à s’installer, on
comprend que le destin d’Isabelle et Clément est
placé sous les meilleurs auspices!
Dans la capitale française
de la lunetterie
Tous les opticiens connaissent
la petite, mais
iconique, commune de Morez, située dans le Haut-Jura,
qui abrite un musée unique au monde, celui de la
lunette. Dans ce coin enserré au creux des plis du
massif jurassien, se concentre la prestigieuse élite
de la lunetterie française. Et là-bas, on ne badine
pas avec les lunettes... Le lycée Victor-Bérard exige
d’ailleurs de ses étudiants rigueur et discipline
(presque militaire) tout au long des deux années
que dure l’apprentissage en lunetterie. Outre
l’enseignement de cette discipline, le lycée accueille
des étudiants en génie optique qui percent les secrets
| novembre - décembre 2013
CLÉMENT FAGÈS
Disciples d’une longue tradition lunetière
Par Isabelle Boin-Serveau
’est dans le bureau au design très inspiré de VU (pour Vision Ultime) à Beauport que s’est déroulé
la rencontre avec le jeune couple d’opticiens originaires de France. Certes, Isabelle Dalmon
et Clément Fagès ne sont pas les seuls ressortissants de l’Hexagone à avoir choisi de vivre au
Québec, tant la province sait séduire par ses qualités d’accueil, mais ils figurent sûrement parmi les
plus chanceux à s’être intégrés aussi rapidement et aussi bien dans la société québécoise.
de l’optique instrumentale ou de la photonique. Dans
ce bouillon de culture, qui sait réchauffer les longues
soirées d’hiver montagnard, Isabelle et Clément ont
apprécié les exigences d’un enseignement strict tant
ils avouent avoir été saisis, dès leur arrivée, par la
contagieuse passion de la lunetterie. D’ailleurs là-bas,
on ne tolère pas les élèves trop tièdes ou trop excités...
De la mesure en toute chose et de l’art maîtrisé avant
tout!
Le couple de trentenaires décrit avec enthousiasme
son séjour d’études qui aura aussi vu éclore une relation
amoureuse. Les yeux brillants, ils évoquent leurs
passages fréquents dans les ateliers de manufactures
lunetières (celles de L’Amy mais aussi de Morel,
et d’autres plus petites) pour observer les ouvriers
travailler, le minuscule laboratoire sous les toits d’une
grange d’un coloriste génial, le son des tonneaux de
polissage dans le froid glacial de l’hiver, les conversations
animées entre les étudiants soudés par la même
passion, le premier taillage à la main sans meuleuse
électrique qui leur a permis de ressentir la résistance
du verre, les inlassables répétitions manuelles pour