Restor, une lentille qui restaure la vision des presbytes

Restor, une lentille qui restaure la vision des presbytes
Dre Dominique Meyer1

« Une bonne idée franchit trois étapes. D’abord elle est ridiculisée. Ensuite, elle subit une forte opposition. Puis, elle est considérée comme ayant toujours été une évidence. »

Arthur Schopenhauer

La génération des baby-boomers ne supporte souvent pas très bien l’insigne trahison de leur œil vieillissant représentée par l’apparition d’une presbytie qui n’épargne personne…

Certes, en matière de presbytie, les lunettes demeurent la solution la plus pratique, la plus simple, que les designers de mode ont d’ailleurs su récupérer dans un marché florissant. Plusieurs s’en accommodent, mais d’autres vivent une frustration quotidienne liée à ce nouvel handicap. De plus en plus de personnes recherchent une solution pour contourner cet obstacle devenu une source d’irritation et d’exaspération.

Les verres de contact dans leur version multifocale offrent une solution satisfaisante pour une minorité de la clientèle, les traitements au laser excimer de type presby-Lasik ne sont pas encore au point et ne le seront pas avant plusieurs années encore. Pour nos patients qui ne trouveront pas une solution acceptable dans la panoplie de possibilités actuellement disponibles, la chirurgie intraoculaire offre une alternative intéressante avec un taux de satisfaction dépassant les 95 %.

Une chirurgie qui a fait ses preuves

Depuis maintenant huit ans, la compagnie Alcon manufacture une lentille intraoculaire multifocale diffractive, la lentille Restor. Cet implant offre une acuité visuelle parfaite au loin et permet une acuité visuelle de près parfaite à 40 cm en raison de son point de focalité. La vision intermédiaire demeure très acceptable avec une acuité visuelle de 20/40 entre 60 et 80 cm.

Pour corriger chirurgicalement la presbytie, on procède à une intervention de cristallin clair, c’est-à-dire que nous pratiquons l’extraction du cristallin, lequel ne présente habituellement pas de cataracte, que nous remplaçons par une lentille permanente qui offrira au patient l’autonomie tant recherchée. Cette lentille intraoculaire demeurera dans l’œil du patient jusqu’à la fin de ses jours et on obtient généralement une grande stabilité visuelle. En effet, les changements réfractifs au-delà de 45-50 ans sont habituellement liés aux changements cristalliniens. En enlevant le cristallin on évite ce problème pour la plus grande satisfaction du patient.

Les précautions préopératoires

Le choix du candidat idéal doit toutefois faire l’objet d’une analyse judicieuse. Un patient ayant déjà subi une chirurgie par Lasik au préalable n’est pas le candidat idéal. En raison des aberrations cornéennes souvent présentes, combinées à une lentille diffractive, le patient pourrait être incommodé par des halos permanents.

Il faut également évaluer les besoins réels du patient, ses motivations, s’assurer que l’œil ne présente aucune pathologie et que les topographies cornéennes soient normales.

On doit aviser le patient des limites de la technologie : il ne s’agit pas de reconstituer un œil de 20 ans! On propose plutôt ici une qualité de vie qui répondra à plus de 90 % des besoins du client.

On doit prévenir le patient qu’il aura 50 % des chances de percevoir quelques éblouissements et halos le premier mois après la chirurgie, qui s’estomperont graduellement grâce au phénomène de neuro-adaptation. En fait, environ 1% des patients présenteront des halos dérangeants 3-4 mois après la chirurgie.

La lentille Restor permet une très bonne vision de près en condition mésopique; par contre ses performances baissent et peuvent limiter la lecture lors d’un manque de luminosité pour certains patients.

Autre chose à mentionner, la vision intermédiaire étant de 80 %, il sera suggéré pour certaines activités (par exemple, lire une partition de musique pour un pianiste) le port d’une légère addition de +1,00. Si le client potentiel accepte les quelques limitations de la lentille et que les paramètres physiologiques oculaires permettent son implantation, on peut alors procéder à la chirurgie en toute quiétude.

De façon habituelle, nous opérons l’œil non dominant en premier et procédons à la chirurgie du deuxième œil la semaine suivante. Il est inutile d’attendre davantage; le patient n’en serait qu’inconfortable en raison de l’anisométropie et de la multifocalité présente dans un seul œil. Le lendemain de la chirurgie du second œil, le patient est déjà très fonctionnel pour reprendre la plupart de ses activités régulières.

Le calcul de la puissance de la lentille intraoculaire étant fait à partir des données topographiques et biométriques du patient, il peut arriver dans 5 à 10 % des cas qu’une retouche au laser excimer soit requise quelques mois en postopératoire afin d’atteindre une réfraction autour de Plano. Le patient devra également utiliser pendant quelques semaines des gouttes antibiotiques et anti-inflammatoires pour compléter la guérison.

La lentille Restor a maintenant fait ses preuves. Les résultats sont plus que probants et la correction chirurgicale de la presbytie est en voie de devenir une procédure simple et standard qui peut convenir à une clientèle en quête de qualité de vie et de perfection.

On n’arrête pas le progrès… on ne peut qu’y participer.

1. Chercheure clinique, conférencière nationale et internationale, l’ophtalmologiste Dominique Meyer s’est désengagée de la RAMQ il y a 12 ans pour fonder à Québec l’Institut privé de chirurgie, au sein duquel elle consacre son expertise à la chirurgie réfractive par lentille intraoculaire ainsi qu’à la chirurgie esthétique des paupières. www.institutprivedechirurgie.com.

Découvrez les diffusions en direct

Découvrez les diffusions en direct
Par Camille Dg

L’avancée de la technologie a radicalement changé la manière d’organiser des événements. Alors qu’auparavant l’événement avait une vie éphémère, fixée dans le temps à un moment précis, on peut maintenant conserver des traces, donner une deuxième vie aux événements, grâce aux technologies numériques et aux médias sociaux. Tous y vont à coup de statuts Facebook, Twitter, Google Plus, photo, vidéos… mais un moyen permet de vivre un événement en direct dans le confort de sa demeure.

Internet ouvre les portes de l’événementiel Web

Un des moyens les plus en vogue pour agrandir de façon radicale la portée d’un événement est la diffusion en direct sur le Web. Cette pratique permet de faire vivre l’événement à ceux qui ne peuvent se déplacer, où qui habitent à une trop grande distance du lieu où il se tient.

Il peut donc paraître très attirant de se lancer dans l’aventure lors de l’organisation du prochain événement, mais il est très important de bien se préparer pour ne pas investir sans obtenir de résultats, car bien que la diffusion en direct engendre beaucoup moins de coûts qu’un tournage télévisuel, elle implique tout de même certains frais.

Une équipe chevronnée

Tout d’abord, il est important d’être bien équipé pour la diffusion. Si vous offrez une image de basse qualité, ou que le fil vidéo subit des interruptions et des problèmes, personne n’acceptera de rester installé devant son ordinateur pour assister à votre événement. Il faut donc faire appel à des experts en la matière, qui possèdent les connaissances et de l’équipement pour offrir une diffusion de haute qualité, à l’abri des problèmes techniques. C’est un aspect primordial qui est à la base d’une diffusion réussie. Ce n’est toutefois pas le seul qui détermine si les gens seront au rendez-vous.

Offrir un contenu de qualité

Outre l’aspect technique, il faut se questionner sur le contenu qui sera diffusé. L’événement est-il assez intéressant pour que les gens à la maison s’assoient devant leur ordinateur et le regardent? C’est LA question qu’il faut se poser avant même de penser à l’aspect technique. Pour valoir la peine d’être diffusée, votre diffusion doit présenter quelque chose d’intéressant, d’exclusif, d’inaccessible. Votre diffusion doit générer une discussion sur les médias sociaux entre les spectateurs.

Savoir réutiliser le contenu créé

Un autre avantage majeur de diffuser un événement en direct est le fait qu’en filmant l’événement, on crée du contenu de haute qualité qui pourra être réutilisé par la suite sur les médias sociaux. Un événement qui dure quelques heures pourra être découpé en capsules de 2 ou 3 minutes et utilisé comme contenu vidéo pendant les semaines ou les mois suivants. C’est pour cette raison qu’il est primordial d’assurer un contenu de qualité. La plupart des événements ne présenteront aucun intérêt pour les internautes s’ils sont présentés tels quels, avec une caméra fixe. Il faut leur offrir quelque chose de plus.

C’est à ce moment qu’entre en jeu la question de l’animation. Si on diffuse un événement en direct sur le Web, il est souvent une bonne idée d’employer les services d’un animateur ou d’une animatrice qui mettra de la vie dans la diffusion. Cela permet de réaliser des entrevues avec les organisateurs, les personnalités importantes et les invités de marque. Ce sont ces segments qui permettront de créer des capsules qui seront ensuite utilisées comme contenu sur les médias sociaux.

L’importance des relations publiques

Il est bien de créer une diffusion en direct, mais si personne n’en entend parler, à quoi bon? Les relations publiques doivent véhiculer le message, que ce soit par le biais de communiqué, d’envoi massif de courriels, d’invitations sur Facebook et Twitter. Les spectateurs doivent savoir à quel URL se rendre, à quelle heure aura lieu la diffusion et pourquoi ce sera intéressant à regarder.

Savoir bien positionner sa diffusion

Plusieurs sites Web permettent de diffuser gratuitement ou à petit prix comme Livestream et Ustream. Cependant, pensez-y : voulez-vous envoyer les internautes vers ces sites ou plutôt sur vos plateformes? Lors de la création d’une diffusion en direct, il est judicieux de choisir le lieu où sera le fil vidéo, ce qui décidera de l’URL où seront dirigés les internautes. Vous pouvez tout simplement déposer le fil vidéo en direct autant sur votre site Internet que sur votre page Facebook, pensez-y!

*Camille Dg est stratège médias sociaux pour diverses entreprises canadiennes et québécoises. Parallèlement, elle occupe des postes d’animatrice et de chroniqueuse à la télévision pour M.Net à MusiquePlus et LeLab à Vox. Elle est aussi journaliste pigiste pour plusieurs publications telles que SweetSpotQc, MagazineUrbain, Canoë.ca.

Ces multifocales qui séduisent les presbytes

Ces multifocales qui séduisent les presbytes
Par Isabelle Boin-Serveau

Avec un diamètre qui équivaut à la moitié d’un pouce (une dizaine de millimètres environ), ce petit disque de plastique attire sur sa minuscule surface les technologies les plus innovantes du secteur de l’optique et pèse plusieurs milliards de dollars sur le marché mondial d’une industrie relativement jeune et pleine de promesses. Pas étonnant que les plus grandes compagnies se livrent une bataille héroïque pour attirer des porteurs qui semblent de plus en plus nombreux à vouloir se libérer des lunettes.

Depuis que l’on a prêté à Léonard de Vinci (et même à Descartes!) l’invention de la lentille de contact par une immersion de la cornée dans l’eau, il a fallu attendre trois siècles de tâtonnements avant que l’ophtalmologiste allemand Adolph Eugene Fick ne mette au point des verres de contact en 1887. On est encore loin de la souplesse des lentilles d’aujourd’hui, car leur matière de fabrication, en verre soufflé, recouvre la totalité de l’œil et empêche un port prolongé. On attendra donc encore un demi-siècle, soit au seuil des années 1960, pour que les lentilles de contact souples sortent du génial cerveau tchèque d’Otto Wichterle. Ses libératrices lentilles en hydrogel ont commencé à envahir le marché à grande échelle et à séduire les consommateurs dès le début des années 1970.

État du marché

Au cours des quarante dernières années, les chercheurs des grandes manufactures ont peaufiné et raffiné les matériaux de fabrication. Hydrogels de silicone et polymères se sont déclinés en plusieurs générations afin de proposer aux porteurs, qui ont dépassé les 125 millions1 à travers le monde, des lentilles de contact les plus confortables possibles! Cependant, au-delà de la correction réfractive ou thérapeutique, les applications avant-gardistes laissent présager que les lentilles cornéennes ne seront peut-être plus aussi banales qu’il y paraît aujourd’hui, tant l’imagination des chercheurs nous plonge au cœur d’un futur digne des créations extravagantes des auteurs de science-fiction (voir encadré).

En 2010, dans le contexte d’une économie mondiale toujours vacillante, Robert W. Baird & Co., une firme américaine spécialisée en recherches financières2, a établi que l’industrie des lentilles de contact continue de progresser et qu’elle pourra même afficher une augmentation de 5 % sur le plan international. De fait, la masse planétaire de ce marché est estimée à quelque 6 milliards de dollars. Les projections de Global Industry Analysts, Inc. calculent que le marché atteindra 11,7 milliards de dollars en 2015.

Une poignée de compagnies se partage la généreuse tarte dont le leader, Johnson & Johnson qui obtient 44 %, suivi de Ciba Vision avec 22 % (à noter que ce dernier fait partie depuis 2011 du portefeuille d’Alcon), de CooperVision avec 16 % et de Bausch + Lomb avec 14 %. Enfin, selon le sondage effectué en 2010 par la firme Robert W. Baird & Co. auprès des professionnels de la santé, Ciba Vision semblait jouir de circonstances favorables du point de vue de l’innovation, alors que Johnson & Johnson confirmait sa position de leader.

Dans l’autre tarte, celle des porteurs, il apparaît que les lentilles à port quotidien recueillent la préférence à l’échelle mondiale (33 %) par rapport au port prolongé qui représente toutefois 21 % des ventes, suivies de près par les lentilles en hydrogel de silicone, telle que le révèle une étude réalisée en 2007 3. En 2012, le déplacement de la tendance vers les multifocales semble se concrétiser et convenir à de plus en plus de presbytes.

Multifocales = un marché gagnant

Marie-Pierre Lagrange, opticienne dans un bureau très achalandé de la rive sud, s’est prise de passion pour les lentilles cornéennes depuis quelques années et remarque que l’engouement ne s’essouffle pas pour ce mode de correction : « Il y aura toujours les personnes qui ne veulent rien savoir des lunettes. » Et il y a ceux qui jonglent avec les lentilles et les lunettes pour s’emparer du meilleur des deux mondes.

Même si la cohorte des 15-35 ans, parmi laquelle les sportifs amateurs ou non, constituent une clientèle « presque » captive, elle tend aujourd’hui à être remplacée par celle des baby boomers dont certains sont encore effrayés par une chirurgie et dont beaucoup tentent d’éviter le port de montures, signes ostensibles de leur âge… Mais cela ne veut pas dire que cette portion de la clientèle sera la plus facile à convaincre ou à combler! Marie-Pierre Lagrange estime que les jeunes presbytes qui se dirigent la première fois vers le port de lentilles de contact sont les plus délicats à contenter : « Ceux qui ont été habitués à voir clairement toute leur vie ont beaucoup de réticences à accepter certains compromis de netteté. » Car, évidemment, il faut toujours décider entre deux distances sur les trois qui prévalent en mode de vision parfaite. Peu importe, la forte population représentée par les plus de 45 ans dans les années à venir ne devrait pas laisser indifférent. Et pourtant…

… le marché des presbytes est souvent mésestimé par les professionnels de la vue. Une étude internationale a révélé que seulement 8 % des presbytes sur 500 personnes4 interrogées se sont vu proposer l’option des lentilles de contact pour corriger des problèmes de vision de près. Les deux optométristes auteurs de l’article publié dans Contact Lens Spectrum5 ajoutent que sur le site www.contactlenses.org, un nombre impressionnant de questions sur les lentilles multifocales sont posées par des internautes auxquels « on » a signifié que les multifocales n’étaient pas une option valable pour eux.

Le Centre for Contact Lens Research, affilié à l’école d’optométrie de l’Université de Waterloo au Canada, a publié un véritable ouvrage de référence à l’intention des professionnels de la vue, intitulé La correction de la presbytie en lentilles de contact perméables à oxygène6. Les auteurs mettent de l’avant que les presbytes représentent 50 % de la population des pays développés : « En supposant que les lentilles de contact soient adaptées de manière égale auprès de tous les groupes d’âge, 50 % des adaptations de lentilles de contact devraient être destinées à des patients presbytes. En tenant compte du fait que les lentilles multifocales ne conviennent pas à tous les patients, la majorité devrait quand même pouvoir être adaptée correctement. Donc, nous devrions nous attendre à ce que la moitié des presbytes porte des lentilles de contact multifocales, ce qui fait 25 % de toutes les adaptations. Au lieu de cela, une récente enquête internationale montre que 13 % des adaptations de lentilles de contact sont des lentilles perméables à l’oxygène, 77 % de celles-ci sont sphériques, et seulement 6 % sont multifocales. » Des chiffres particulièrement éloquents…

Descriptif de quelques multifocales

Grâce au progrès effectué sur le design des lentilles cornéennes, les multifocales offrent aujourd’hui un confort visuel inégalé pour les situations de tous les jours.

Les lentilles souples Acuvue® OasysTM for Presbyopia de la division Soins de la Vision Johnson & Johnson sont proposées en port d’un jour ou en port prolongé de deux semaines. Sa face externe présente des anneaux asphériques dont la forme  réduit les halos et les images en échos. Leur positionnement et  largeur varient en fonction de l’addition. Sa face interne est asphérique pour optimiser le centrage de la lentille. Les lentilles proposent trois additions : Low (0,75 à 1,25), Medium (1,25 à 1,75), High (>2,00). Pour chaque puissance d’addition, le profil et les zones de distribution ont été optimisées afin de tenir compte des variations pupillaires liées à l’âge et à l’éclairage.

Ciba Vision7 a sorti la gamme Air Optix® Aqua multifocal, aussi proposée en port d’un jour ou port prolongé d’un mois. Sa face postérieure est asphérique pour assurer un meilleur centrage. Sa face externe présente plusieurs courbes. Trois profils d’addition sont disponibles : Low (≤+1,00 D), Medium (+1,25 à +2,00 D), High (>+2,00 D).

PureVision Multi-Focal de Bausch + Lomb décline ses lentilles en deux additions à remplacement quotidien ou mensuel. Sa face interne est sphérique et la face externe asphérique avec une vision de près située au centre. Deux profils d’addition sont offerts : Low (jusqu’à +1,50 D), High (à partir de +1,75 D). Pour le profil Low, on remarque une zone centrale asphérique en vision de près et intermédiaire et une zone périphérique en vision de loin stabilisée. Pour le profil High, il existe une zone centrale stabilisée en vision de près, une zone asphérique en vision intermédiaire, et une zone périphérique stabilisée en vision de loin.

Enfin, CooperVision a sorti, il y a quelques mois, Biofinity® Multifocal qui offre une adaptation de quatre niveaux d’addition (+1,00/+1,50/+2,00/+2,50 D). Son principe est celui de la Balanced ProgressiveTM Technology (BPT) qui conjugue la monovision et des géométries concentriques et asphériques avec des géométries inversées. Le concept des géométries est le suivant : « D » pour distal avec sur la face externe une zone sphérique au centre de 2,3 mm pour la vision de loin, une zone asphérique pour la vision intermédiaire et une zone sphérique périphérique pour la vision de près ; et « N » pour near avec une zone sphérique de vision de près de 1,7 mm entourée d’une zone asphérique intermédiaire et une zone sphérique de loin.

Marie-Pierre Lagrange ne cache pas que les différents concepts proposés à l’heure actuelle sont en mesure de répondre aux demandes de tous les presbytes, des plus récents aux plus âgés.

Encadré

Contacts pour le futur

La réalité est en passe de devenir « augmentée » au cours des prochaines années (et même des mois à venir!). Cette réalité augmentée est d’ailleurs un nouveau syntagme dont la définition suit : « Elle désigne les systèmes informatiques qui rendent possible la superposition d’un modèle virtuel 3D ou 2D à la perception que nous avons naturellement de la réalité et ceci en temps réel8. » Pour mieux saisir cette explication un peu verbeuse, il suffira de se souvenir des scènes où Robocop amassait à l’œil de précieuses informations… Simpliste, mais peut-être efficace.

iOptikTM : lentilles et lunettes s’unissent en image

Au début du mois de janvier 2012, la compagnie américaine Innovega a présenté sa toute nouvelle technologie de réalité augmentée aux visiteurs du Consumer Electronics Show (CES) de Las Vegas. Il s’agit de lentilles de contact iOptik qui projettent des images en 3D sur l’iris, lesquelles sont ensuite visualisées sur la surface des verres de lunettes. L’affichage reproduit celui d’un écran 3D de 240 pouces situé à 3 mètres de l’individu. Les lentilles peuvent être connectées aux téléphones intelligents, aux tablettes et autres consoles. Innovega vise une clientèle jeune (15-35 ans) qui est déjà habituée à porter des lentilles de contact et qui est surtout déjà friande de cette réalité augmentée. Les applications apparaissent illimitées et d’après les fondateurs d’Innovega, Randall Sprague et Stephen Willey, leur technologie permet d’apprécier les images reflétées sur les lunettes tout en conservant un champ de vision normal. Ouf!

Des lentilles réceptives

Contrairement à l’exemple précédent, le chercheur Babak Parviz9, qui rassemble des passionnés au sein de son laboratoire situé à l’Université de Washington, tente de transformer les lentilles de contact elles-mêmes en écran lisible par le porteur! Il est parvenu à embarquer dans cette fabuleuse aventure une équipe de chercheurs de l’Université d’Aalto en Finlande. Il y a quelques mois à peine, Babak Parviz publiait dans le Journal of Micromechanics and Microengineering10 les résultats de la première phase.

Testé sur des lapins, le premier prototype de lentilles ne disposait que d’un seul pixel en attendant la centaine que prévoient atteindre les chercheurs. Car il en faudra beaucoup pour lire des courriels, jouer à des jeux vidéos, visionner Google Map, vérifier la programmation d’un cinéma, ou tout simplement naviguer sur Internet…

C’est par fréquence radio et via une antenne minuscule que s’établit la connectivité du système. L’énergie est transmise par une pile transparente qui contient une LED bleue (des diodes utilisées notamment dans la fabrication des écrans plats). D’autre part, les chercheurs envisagent la possibilité de relier les lentilles à plusieurs capteurs implantés dans certaines parties du corps. Des capteurs qui sauront transmettre en temps réel nos précieuses indications médicales à qui de droit.

Des lentilles qui surveillent notre santé

Depuis la date de publication de son article, en novembre 2011, Babak Parviz et toute son équipe ont franchi un pas de géant dans le développement de leur invention. En effet, ils sont associés à Microsoft Research pour créer une application commerciale qui va bientôt changer la façon de vivre de toute personne atteinte de diabète.

On pense à la révolution que ces lentilles vont occasionner dans la vie de tous les jours des diabétiques. Adieu les tests sanguins quotidiens indispensables pour contrôler la glycémie et mesurer le taux de sucre sanguin! Les lentilles intelligentes seront à même de mesurer le taux de sucre en puisant, grâce à ses capteurs, l’information directement dans leur environnement : les larmes. L’information sera ensuite transmise par l’antenne radio vers n’importe quel récepteur électronique, du téléphone intelligent à l’ordinateur en passant par la tablette. Éventuellement, l’information pourra même être transmise directement au médecin. À tout moment, le patient diabétique sera ainsi en mesure de vérifier sa glycémie.

Même si toutes ces réalités augmentées ne sont pas immédiatement adaptées (et adoptées par le plus grand nombre), il apparaît évident que le futur frappe rapidement à nos portes et que les possibilités offertes par ces petites pastilles rondes s’avèrent d’une taille insoupçonnée jusqu’ici. À suivre…

1. CONTACT LENS SPECTRUM. Rapport annuel 2004. [En ligne], [www.clspectrum.com/articleviewer.aspx?articleid=12733].

2. CONTACT LENS SPECTRUM. Rapport annuel 2012. [En ligne],

[www.clspectrum.com/articleviewer.aspx?articleid=105083].

3. CONTACT LENS SPECTRUM. Rapport annuel 2012. [En ligne],

[www.clspectrum.com/articleviewer.aspx?articleid=101240].

4. MORGAN et al, 2011. BENNETT, Edward S., HENRY, Vinita Allee. « Contemporary Multifocal Contact Lens Primer », [En ligne], [www.clspectrum.com/articleviewer.aspx?articleid=106646] (02 février 2012).

5. BENNETT, Edward S., HENRY, Vinita Allee. « Contemporary Multifocal Contact Lens Primer », [En ligne], [www.clspectrum.com/articleviewer.aspx?articleid=106646] (02 février 2012).

6. FONN D., WOODS C., SORBARA L. « Correction of Presbyopia with GP Contact Lenses » (2007), [En ligne], [http://cclr.uwaterloo.ca/].

7. MONROY, Joël. Les cahiers d’ophtalmologie. No 155.  [En ligne],

[www.contacto.fr]. Décembre 2011.

8. http://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9alit%C3%A9_augment%C3%A9e

9. ACUITE, entrevue de Babak Parviz. [En ligne], [http://www.acuite.fr/articles.asp?REF=5812], 2009.

10. http://iopscience.iop.org/0960-1317/21/12/125014.

L’orthoptique canadienne commentée

L’orthoptique canadienne commentée
Par Jean Milot, M.D.

Traduction des citations par Edward Collister

N.D.L.R. : Professeur émérite de l’Université de Montréal et retraité actif, le DrJean Milot s’est immergé le temps d’une recherche dans les archives des revues médicales canadiennes pour nous livrer le climat d’une époque confrontée à l’apparition d’une nouvelle discipline paramédicale au Canada au milieu du siècle dernier : l’orthoptique. 

Avant-propos de l’auteur

Cette présentation forcément sommaire pourra sembler lacunaire à certains puisque je fais volontairement abstraction de la description des différentes méthodes orthoptiques, telles que l’euthyscope, le diploscope, le stéréoscope, le cheiroscope, l’amblyoscope, le synoptophore, l’orthofuseur, le visuscope, le pléoptophore, etc.

1ère partie : des origines à 1948

La naissance d’une discipline

L’histoire de l’orthoptique moderne commence à la fin du XIXe siècle. L’Europe, et tout particulièrement la France et l’Angleterre, joue à ce moment-là un rôle décisif dans la thérapeutique moderne du strabisme. Une des premières publications françaises, le Paris  médical fait mention de cette nouvelle profession spécialisée en précisant son rôle dans le traitement du strabisme :

« Souvent ce traitement [optique] ne suffit pas et il faut lui ajouter le traitement orthoptique ou gymnastique des muscles oculaires, pour aider au rétablissement de la vision binoculaire. »1 Édition du 2 octobre 1912.

Louis Émile Javal (1839-1907), célèbre ophtalmologiste français, est considéré avec raison comme le créateur de l’orthoptique moderne. En effet, il a été le premier à utiliser le stéréoscope pour neutraliser la suppression. Il faut ajouter qu’il a soutenu en 1868 sa thèse de doctorat qui portait sur la nature de la correspondance rétinienne anormale. En Angleterre, l’honneur revient à ClaudE Worth (1869-1936), qui a démontré la théorie de la fusion du strabisme de la façon la plus compréhensible. Pionnier dans le traitement orthoptique du strabisme, il a fondé la première clinique d’orthoptique du Royaume-Uni au Moorfields Eye Hospital.

Dans les publications canadiennes

1838 : au Windsor Western Hospital

À la suite de recherches dans les revues médicales canadiennes de l’époque, c’est au Dr John Peter Boley, ophtalmologiste du Windsor Western Hospital, que l’on doit la première publication2 dans laquelle il est question d’orthoptique.

Il est d’ailleurs scandalisé de constater que, trop souvent, certains médecins ne font que rassurer les parents en leur garantissant que leur enfant grandira sans strabisme. Alors que malheureusement, ce qu’ils considèreront comme une guérison ne sera à la puberté qu’un simple résultat esthétique :

« De tels hommes ne sont pas dignes de leur confiance et démontrent un manque flagrant de connaissances. » (trad.)

Le Dr Boley est l’un des premiers ophtalmologistes à se montrer positif aux traitements orthoptiques, sans pour autant exclure la chirurgie :

« Si l’enfant de trois ans ou plus a toujours besoin d’un traitement, alors une forme de traitement orthoptique peut être entreprise. Cependant, certaines conditions doivent prévaloir si un gain significatif est espéré. […] Si aucune amélioration n’est constatée après six mois de traitement orthoptique, alors la chirurgie est recommandée. » (trad.)

1940 : l’orthoptie a son journal3

Le sujet de l’orthoptique se développe rapidement. Il n’est donc pas étonnant de voir apparaître un nouveau journal dédié à cette nouvelle branche de l’ophtalmologie :

« Ce périodique a été publié pour la première fois en 1939. C’est la revue officielle de la British Orthoptic Society, récemment créée. » (trad.)

1940 : au Royal Victoria Hospital de Montréal

Aussi étonnant que cela puisse paraître, le prochain article4 de référence a été rédigé, non pas par un ophtalmologiste célèbre, mais bien par un brillant pathologiste qui disserte sur l’orthoptique comme si c’était de son ressort quotidien. Il s’agit du Dr Albert G. Nicholls, assistant pathologiste au Royal Victoria Hospital et au Montreal General Hospital. Il ira même jusqu’à préciser le rôle de l’orthoptique, rôle dont certains ophtalmologistes semblent en méconnaître la valeur :

« La valeur ajoutée de l’orthoptique, une forme de traitement par des exercices conçus pour éliminer le réflexe de loucher et pour rétablir la bonne vision stéréoscopique. » (trad.)

Les médecins trop occupés par les consultations médicales devront, selon lui, déléguer ces traitements à « un technicien spécifiquement formé, […] il ou elle, de préférence, une femme » (trad.).

Persuadé de l’utilité de cette nouvelle thérapeutique, il y va de cette suggestion, sans la moindre retenue :

« Un service d’orthoptique doit être créé dans chaque hôpital spécialisé dans le traitement des yeux ainsi que dans chaque grand hôpital doté d’un service d’ophtalmologie. » (trad.)

1941: Hôpital Saint-Sacrement de Québec

Aucunement convaincu de la valeur thérapeutique de ce traitement innovateur, le Dr Henri Pichette, ophtalmologiste de Québec ne se gêne pas pour affirmer que « les différents traitements médicaux et orthoptiques donnent vraiment bien peu de résultats. Seul le traitement chirurgical peut corriger à peu près tous les strabismes5 ».

1941: Hôpital Notre-Dame de Montréal

Il n’est pas étonnant que dans les années 40, on ait commencé à se poser des questions, toujours sur le même sujet. Dans l’Union médicale du Canada, le Dr Émile Blain médite sur la question et préconise que « l’orthoptique se cherche encore une définition universellement admise, mais on peut quand même penser, sans crainte d’erreur, que c’est une science physico-médicale ayant pour objet de corriger, au moyen d’exercices musculaires, les déviations latentes ou manifestes des axes visuels6 ».

Et le Dr Émile Blain n’hésite pas à ajouter cet étonnant  commentaire:

« La technique exige de la délicatesse et de la persévérance. On a déjà dit que l’orthoptiste idéal doit posséder, à la fois, le tact d’une femme, la minutie d’un astre, et la patience d’un ange. »

1941: Hospital for Sick Children de Toronto

L’orthoptique prend racine progressivement. Cependant, les ophtalmologistes l’acceptent avec une certaine réserve, comme en font foi les commentaires du Dr A. Lloyd Morgan de Toronto7 :

« La formation en orthoptique peut jouer un rôle important dans le développement de la vision binoculaire jumelée à la chirurgie, mais ce n’est pas une panacée. » (trad.)

1942: Winnipeg Children’s Hospital

Le Dr James McGillivray, ophtalmologiste du Children’s Hospital de Winnipeg est un véritable adepte de cette science nouvelle et il livre plusieurs suggestions :

« Si la vision binoculaire doit être restaurée, il est essentiel que l’enfant ait une vision normale dans chaque œil. À cette fin, nous utilisons une forme d’occlusion sur l’œil sain. Un bandage ne doit pas couvrir l’œil pour plus d’un mois sans un suivi. Lorsque la situation est rétablie, le patient est prêt pour un traitement orthoptique. Assis devant le synoptophore, il porte sa correction.8» (trad.)

Ou encore :

« L’orthoptiste doit faire une tentative pour la fusion. Mais si la fusion n’est pas réussie, le résultat cosmétique vaut la peine. Dans les faits, la vision binoculaire ne veut rien dire pour l’enfant ou le parent. » (trad.)

1942: Winnipeg Children’s Hospital

Le Dr F. A. Macneil, également ophtalmologiste au Children’s Hospital de Winnipeg qui a participé à la table ronde avec son confrère McGillivray cité précédemment, met en garde contre certains praticiens déviants qui « souvent produisaient des affirmations de résultats exagérées ou non fondées. Cette pratique mettait en cause la pratique de l’orthoptique9 » (trad.).

1943 : Hôpital Sainte-Justine de Montréal

Déjà en 1943, le Dr Jean Mignault, ophtalmologiste à l’Hôpital Sainte-Justine, confirme l’usage des traitements orthoptiques dans cet établissement10 :

« Ici entrent en jeu tous les modes de traitements orthoptiques pour renforcer le muscle déficient avant qu’il ne soit trop tard et que l’on ne doive recourir à une intervention chirurgicale. »

« Ici le rotoscope entre en jeu. L’exercice va durer environ 10 minutes et sera limité par l’endurance de l’enfant, quitte à augmenter la durée lorsque l’enfant sera plus habitué au traitement. On répètera ces exercices deux ou trois fois par semaines. On peut ainsi faire revenir ces enfants pendant 6 à 8 semaines. Puis on les laissera se reposer quatre semaines, quitte à reprendre le traitement durant une autre période de 6 à 8 semaines. »

1945 : Hospital for Sick Children de Toronto

Depuis 1941, le Dr A. Lloyd Morgan, ophtalmologiste au SickKids de Toronto ne semble pas avoir encore changé d’opinion sur l’orthoptique et demeure méfiant envers ceux qui y ont recours :

« L’utilisation d’instruments tels que le synoptophore, l’orthofuseur et l’amblyoscope ne pourront guérir le strabisme. En fait, leur utilisation sans discernement peut même aggraver la situation. Plusieurs croient que la formation orthoptique peut corriger un mauvais résultat de chirurgie. C’est une attente trop élevée.11 » (trad.)

Et il met en garde contre le charlatanisme relié à certaines pratiques :

« Malheureusement, ‘l’entraînement musculaire’ est une pratique largement répandue chez les groupes non-médicaux et il s’agit d’un moyen pour extraire d’importantes sommes d’argent au public. […] L’image de l’orthoptique a, par conséquent, souffert. » (trad.)

« Nous avons tous vu les échecs du soi-disant entraînement musculaire et plusieurs d’entre nous sont très sceptiques sur la valeur de l’orthoptique […] Lorsqu’il sera parfaitement compris par la profession que l’orthoptique n’est qu’une étape dans le traitement des yeux qui louchent, elle sera acceptée par un plus large groupe de praticiens. » (trad.)

Son opinion demeure malgré tout formelle :

« La formation orthoptique occupe une place importante dans le traitement du strabisme. Le bon diagnostic est essentiel et lorsqu’il n’est pas fait, les résultats peuvent être décevants […] Lorsque la profession aura bien compris que l’orthoptique n’est qu’une étape dans le traitement des yeux qui louchent, son acceptation sera plus entière. » (trad.)

1946 : Vancouver General Hospital

Le Dr Charles E. Davies, ophtalmologiste au Vancouver General Hospital a participé, en 1939, à la fondation de la première école d’orthoptique au Canada avec la collaboration d’une orthoptiste déjà formée au Royal Westminster Ophthalmic Hospital de Londres :

« L’orthoptique n’est peut-être pas la réponse définitive, mais elle offre une approche fondée sur une méthode scientifique.12 » (trad.)

1948 : Hospital for Sick Children de Toronto

L’ophtalmologiste A. Lloyd Morgan et Elisabeth Pearce, orthoptiste au Hospital for Sick Children, reviennent encore sur ce problème d’imposteurs à Toronto et nous préviennent contre cette escroquerie :

 «On a constaté certains patients qui avaient reçu un traitement orthoptique dans d’autres cliniques, deux à trois fois par semaine, sans noter d’amélioration. Ce type d’intervention porte le public à croire que l’orthoptique n’est qu’une illusion.13 » (trad.)

1. MONTHUS. A. Le strabisme et son traitement. Paris médical. no 41, septembre 1912 : 333-337.

2. BOLEY, J. P. Squint. The Canadian Medical Association Journal. Vol. 39, (6). Dec. 1938 : 560-4.

3. Unknown author. The British Orthoptic Journal. The Canadian Medical Association Journal. Vol. 43, (2). Dec. 1940 :167.

4. NICHOLLS, Albert G. Orthoptics and Orthoptists. The Canadian Medical Association Journal. Vol. 43, (5). Nov. 1940 : 475-6.

5. PICHETTE, Henri. Traitement chirurgical du Strabisme. The Canadian Medical Association Journal. Vol. 44, (1) Jan. 1941 : 84.

6. BLAIN, Émile. Orthoptique et strabisme. L’Union médicale du Canada. Vol. 70. Avril 1941 : 362-9.

7. LLOYD MORGAN, A. Surgical Treatment of Strabismus. The Canadian Medical Association Journal. Vol. 45, (6). Dec. 1941: 500-4.

8. MCGILLIVRAY, James. Orthoptic Treatment of Strabismus. The Canadian Medical Journal. Vol. 46, (3) Mars Mar. 1942 : 265-7.

9. MACNEIL, F. A. Some Observations on the History of Orthoptics. The Canadian Medical Association Journal. Vol. 46, (3). Mars Mar. 1942 : 268-9.

10. MIGNAULT, Jean. Strabisme et Rotoscope. Les Annales médico-chirurgicales de l’Hôpital Sainte-Justine. Vol. 4, (2). Mars 1943 : 133-43.

11. LLOYD MORGAN, A. Value of Orthoptics in Treatment of Strabismus. The Canadian Médical Association Journal. Vol. 52, (5). May 1945: 498-500.

12. DAVIES, C. E. Orthoptic Treatment in Convergence Insufficiency. The Canadian Medical Association Journal. Vol. 55, (1). July 1946 : 47-9.

13. LLOYD MORGAN, A. M.D. and PEARCE Elisabeth. D.B.O. Orthoptics : Some Notes on the Orthoptic Clinic with Evaluation of Results. Transactions of the Canadian Ophthalmological Society. Vol. 1. Jun. 1948 : 113-5.