Les influenceurs du Web et la découverte d’une plateforme de concours

Par Camille Dg

En médias sociaux, on parle souvent des « influenceurs »; mais qui sont-ils vraiment et comment peut-on les approcher afin de bénéficier de leur popularité?

Pour une compagnie, il est important d’identifier les influenceurs qui ont un lien potentiel avec la marque. Les influenceurs ont souvent un métier relié au monde des communications : journalistes, blogueurs, animateurs de télé, stratèges médias sociaux, professionnels des relations publiques ou autres. Naturellement, ils ne travaillent pas tous dans ce domaine. Un influenceur est une personne qui détient une bonne base d’admirateurs qui liront ses messages que ce soit sur Facebook, Twitter, un blogue ou un autre véhicule en qui les internautes ont confiance.

Sur Facebook, il existe plusieurs moyens de les repérer. Lorsqu’ils ont des profils personnels, les influenceurs ont beaucoup d’amis.  Parfois, les ils ont plutôt des pages, soit parce qu’il s’agit de personnalités publiques, soit parce qu’ils utilisent les médias sociaux sous le nom de la compagnie pour laquelle ils travaillent. Évidemment, plus la page a d’admirateurs, plus le nombre potentiel de gens qui verra leurs messages est grand.

Comment utiliser l’influenceur comme levier pour promouvoir votre page sur Facebook?

Si vous êtes amis avec un influenceur, ou que vous aimez sa page, vous pourrez le « tagger » dans un message, c’est-à-dire que votre message apparaîtra également sur sa page. Par exemple, si votre page est A, et que l’influenceur que vous tentez de rejoindre est B, vous pourriez écrire ceci comme statut sur Facebook « Wow, nous aimons tant les lunettes de @B! » et le message apparaîtra sur votre page, avec un lien cliquable vers la page ou le profil de B, et apparaîtra sur la page ou le profil de B, avec un lien cliquable vers votre page.

Il est également important de reconnaître leur travail, et de partager un lien vers leur page ou leur blogue, même lorsqu’ils ne parlent pas de vous. La flatterie est un bon moyen de mettre les influenceurs de votre côté, mais il ne faut pas trop en mettre. Il faut que les commentaires soient sentis, comme, « Nous avons hâte à l’événement X, en espérant que @B y sera! », ou encore « Merci @B pour l’article sur notre soirée ».

Pour aborder les influenceurs, il existe plusieurs moyens. Vous pouvez bien sûr engager une discussion avec eux, tout simplement. Vous pouvez également les inviter à un événement spécial, créé uniquement pour eux. De cette manière, vous leur parlez de votre compagnie tout en les encourageant à partager votre nom à travers les réseaux sociaux. Un autre moyen est de leur offrir un cadeau en échange de visibilité.

Comment dénicher les influenceurs?

Il n’existe malheureusement pas de truc magique pour trouver une liste d’influenceurs Internet. De plus, ces derniers changent avec le temps. La meilleure manière est de demander à un stratège en médias sociaux ou à une compagnie de relations publiques de vous aider à avoir une bonne liste. Sinon, vous pouvez la monter vous-même; mais cela se fait avec beaucoup de recherche et il faut s’immerger dans les communautés.

Et si je vous parlais de Swakes.com?

Les influenceurs permettent d’augmenter le trafic vers votre page Facebook, mais faire des concours depuis une plateforme externe telle que Swakes permet également d’augmenter rapidement et significativement vos admirateurs Facebook. L’accès à la plateforme Swakes est gratuit, il suffit de s’y créer un compte.

Swakes est une plateforme externe de concours qui permet aux participants d’augmenter leurs chances de gagner en partageant le lien avec leurs amis Facebook ou Twitter. Ceci aide à faire connaître votre nom par un plus grand nombre de personnes. De plus, vous pouvez ajouter une condition d’éligibilité au concours, soit d’être admirateur de votre page Facebook.

Bien sûr, pour assurer le succès d’un concours sur Swakes, il faut avoir un prix principal intéressant. Il est également intéressant d’avoir des prix secondaires.

Un concours via la plateforme Swakes est idéal pour lancer une nouvelle page Facebook. Puisque les gens sont encouragés à partager le lien vers le concours sur les réseaux sociaux, le nom de votre page est vu par beaucoup de gens qui n’auraient normalement pas connu votre existence sur Facebook. De plus, le fait de les rendre éligibles s’ils sont admirateurs de votre page Facebook vous assure d’une augmentation exponentielle de leur nombre.

Pour les conserver, une fois le concours terminé, il ne faudra pas oublier de toujours continuer à offrir un contenu intéressant!

Relations intergénérationnelles au travail

Par Rémi Lachance, MBA, CRHA

Les nouvelles mesures budgétaires annoncées récemment par le gouvernement provincial quant aux pénalités associées à une retraite anticipée, tendront à repousser l’âge de la retraite pour les baby-boomers et les générations suivantes.

Les relations entre les différentes générations au travail sont un sujet dont on parle depuis maintenant plusieurs années. Toutefois, cette réalité risque ainsi de perdurer plusieurs années. Malgré le fait que cette réalité soit généralement admise, il existe encore un fossé entre la vision du travail pour les différentes générations, ce qui peut être source de conflits et d’inefficacité. Il importe donc d’être en mesure de bien la comprendre et de savoir en tirer profit au maximum.

Portrait – Caractéristiques des générations et vision du travail

Les différences par rapport à la vision du travail pour les différentes générations touchent principalement l’acceptation de la charge de travail, le temps accordé au travail par rapport aux loisirs, le sentiment de loyauté envers l’employeur ainsi que les sources de motivation et de satisfaction. Évidemment, les caractéristiques des générations demeurent des généralisations, mais certains traits communs sont plus marquants selon les différents âges. À noter également que malgré l’abondance de littérature à ce sujet, il n’y a pas consensus concernant les âges respectifs de chacune des générations.

Les vétérans (1920-1945) : Ayant connu la grande dépression et la guerre, les vétérans (ou traditionalistes) sont généralement reconnus pour leur endurance et leur sens du sacrifice. Ce qui les caractérise principalement est leur sentiment de respect et de loyauté devant l’autorité; ils ont été à la recherche d’un emploi à vie.

Les baby-boomers (1945-1965) : À l’instar de la génération qui les précède, les baby-boomers sont reconnus pour leur fidélité envers leur employeur et leur tendance à être des bourreaux de travail. Ils acceptent davantage que les générations suivantes de lourdes charges de travail et des heures de travail en temps supplémentaires. En d’autres termes, ils se réalisent à travers leur vie professionnelle. Leur caractère compétitif et leur respect de la structure hiérarchique les caractérisent également.

La génération X (1965-1980) : Cette génération est davantage ouverte à la diversité et aux changements et recherche un milieu de travail qui permet une vie équilibrée.  Ayant vécu une entrée difficile sur le marché du travail, en raison d’un taux de chômage élevé, cette génération change d’emploi régulièrement. Le but visé est la recherche de polyvalence et le développement de leurs compétences.

La génération Y (1980-1995) : Les Y ont grandi avec l’avènement des nouvelles technologies et accordent une importance d’autant plus grande que leurs prédécesseurs à l’équilibre travail-vie personnelle. Ils ont une soif d’apprendre, misent sur les résultats, se rebellent face à l’autorité et recherchent le plaisir au travail ainsi que les opportunités de carrière.

La génération Z (1995-2010): On ne sait pas encore précisément ce qui caractérisera les Z sur le marché du travail. Toutefois, ils sont nés avec les technologies, sont généralement individualistes, créatifs et possèdent moins de compétences au niveau des relations interpersonnelles. Ces caractéristiques sont-elles seulement le reflet de leur âge actuel? L’avenir nous le dira.

Cause des tensions

La vision divergente des différentes générations envers le travail peut s’expliquer notamment par le contexte de rareté ou d’abondance des emplois disponibles lors de leur entrée sur le marché du travail. De plus, la place occupée par le travail étant différente selon les générations, des tensions peuvent en émerger. Cela se traduit au quotidien lorsque certains travaillent plus dur et plus longtemps, tandis que les plus jeunes tentent de travailler plus efficacement pour profiter de leur temps de loisirs. Ces derniers ont une approche basée plutôt sur les résultats.

De plus, les différences de perception envers l’innovation et les nouvelles technologies se font encore sentir. En effet, les vétérans possèdent une faible connaissance des technologies tandis que la génération Z en est dépendante. Il peut souvent devenir frustrant pour une ou l’autre des générations de vivre avec l’imposition de ces technologies dans le travail quotidien, ou inversement de vivre la réticence des autres face au changement.

Avantages d’une équipe intergénérationnelle

Afin de profiter des avantages d’une équipe composée de membres de plusieurs générations, il faut envisager de travailler dans une optique de complémentarité, mettre en place des mesures qui favoriseront la collaboration. En d’autres termes, il faut savoir tirer profit des forces de chacun. Chacun peut accomplir de belles réalisations à sa façon. Il s’agit donc de bien connaître les caractéristiques de chaque génération et de les accepter.

Ceci sera favorisé, entre autre, par l’instauration d’un programme de mentorat et de coaching visant à assurer le transfert mutuel de connaissances. À noter que les plus jeunes ont également beaucoup de connaissances et de compétences qu’ils peuvent transmettre aux seniors plus âgés. À long terme, la diversité de l’équipe pourra également accroître positivement le climat de travail et le plaisir à travailler.

Conclusion

En somme, malgré les distinctions particulières des différentes générations, il est important de retenir que personne n’est identique. Il importe donc de bien connaître les caractéristiques individuelles de chaque membre de son équipe et de savoir mettre à contribution le potentiel de chacun. Ainsi, il sera possible de favoriser l’accomplissement personnel de chaque individu et alors augmenter les chances de pouvoir compter à long terme sur l’engagement de ses employés.

Rémi Lachance, MBA, CRHA, est cofondateur de Proxima Centauri, une société-conseil en stratégies des ressources humaines et 1ère firme à avoir recruté par les réseaux sociaux de la grande région de Québec. www.gestionproximacentauri.com 1 877-907-9624

Des pistes pour optimiser vos finances

Par Manon Robert

Au cours de mes prochaines chroniques, je vous exposerai les stratégies visant à optimiser votre sécurité financière et à démystifier les différents produits financiers s’offrant autant aux particuliers, aux professionnels, qu’aux propriétaires d’entreprises et collaborateurs essentiels.

Je compte mettre à profit mes 20 années d’expérience dans le domaine des services financiers qui m’ont permis d’acquérir une connaissance approfondie des besoins des personnes, des entreprises, et de cerner leur compréhension, leurs émotions et les motifs qui les incitent à investir dans leur sécurité financière.

Mon rôle, à titre de conseillère financière, consiste principalement à identifier les besoins des individus et des entreprises qui, à terme, permettront d’élaborer les stratégies visant à protéger les survivants ou les ayants droit en cas d’un décès ou d’une invalidité prématurée, de même que les guider vers une retraite à la hauteur de leurs ambitions.

Tout comme dans le domaine de l’optique, le monde des finances a subi de grands changements. De l’agent d’assurances qui faisait le porte-à-porte à l’heure du souper pour réclamer la prime d’assurance due et qui profitait de ce passage pour vendre une autre assurance vie, nous sommes aujourd’hui rendus à l’ère des conseillers financiers qualifiés et spécialisés, à la vente de produits par l’entremise des institutions financières ou sur Internet…

Entre l’œuf et la poule

Je profite de mon introduction pour en finir avec le fameux mythe du « Nous sommes trop assurés! » que l’on entend souvent. Car, on confond souvent l’assurance des biens matériels à celui des personnes, dont l’assurance vie. On prend beaucoup de soin à assurer nos biens tels que la maison, les meubles, les automobiles, le véhicule récréatif en cas de feu, de vol, de vandalisme etc. Même nos cartes de crédit sont assurées… Pourtant, qu’en est-il de la personne qui achète ces biens et qui paie pour les assurer? À ceux qui me disent qu’ils sont trop assurés, je réponds ceci : « Si vous aviez une poule qui pondait des œufs en or, que seriez-vous tentés d’assurer? La poule ou les œufs? » Bien sûr, la bonne réponse est la poule! Mais, dans la vraie vie, qu’assurez-vous vraiment? En fait, le plus souvent ce sont les œufs. La poule, ici, vous représente, vous et votre capacité à générer un revenu et les œufs représentent vos biens.

À ce titre, je vous propose, dans les prochaines chroniques, de traiter différents sujets ainsi que des éléments importants à considérer en matière d’assurance vie, de prestations du vivant, de produits d’investissements en vue de la retraite tels que les REER[2], CELI[3], le RPDB[4], les REER collectifs, et le RRI[5] pour propriétaire d’entreprise. D’ailleurs, ce dernier, encore peu connu, mériterait de gagner en popularité.

Il ne faut pas non plus négliger les produits d’assurances collectives qui sont au coeur des stratégies de rétention et de recrutement de personnel qualifié. Avec le vieillissement de la population et l’augmentation du coût des médicaments, il est de plus en plus difficile d’offrir des avantages sociaux intéressants à un prix abordable. Dans notre chronique sur l’assurance collective, nous aborderons de nouvelles stratégies afin de réduire les coûts tout en maintenant des garanties attrayantes pour les employés, et ce, quelle que soit la taille de l’entreprise et le nombre d’employés.

L’assurance de personne

Pour développer le thème de l’assurance vie, je vous présenterai des organisations dignes d’intérêt telles que le MIB, une association à but non lucratif appartenant aux compagnies d’assurance vie aux États-Unis et au Canada.

Quant aux prestations du vivant, communément appelées « assurance invalidité, maladie, accident, salaire », je suis convaincue qu’il s’agit là d’un aspect crucial et souvent négligé de l’assurance de personne.

Les parents des années 1960, ayant connu l’importance de l’assurance vie, ont fortement recommandé à leurs enfants, devenus actifs professionnellement, de souscrire une protection en cas d’un décès prématuré. Il était dans l’ordre des choses d’avoir une assurance vie. Mais qu’en est-il d’une protection en cas de maladie ou d’accident? D’où vient le malaise qui s’installe quand c’est le moment d’en parler? Pourquoi croit-on n’avoir aucun besoin ou bien si peu? Comment s’y retrouver dans la multitude de produits offerts par les institutions financières, sur lnternet, ou même par l’entremise des cartes de crédit des grands magasins ? Un vrai casse-tête que je vous propose de résoudre dans chacune de mes chroniques. Et pour rentrer dans le vif du sujet, je traiterai dans le prochain numéro de l’assurance accident-maladie.


[2] Régime enregistré d’épargne-retraite.

[3] Compte d’épargne libre d’impôt.

[4] Régime de participation différée aux bénéfices.

[5] Régime de retraite individuel.

Est-ce aussi bon dans le noir?

Par Isabelle Boin-Serveau

Aveugles d’un jour
Dominic et Martin sont des humoristes qui récoltent beaucoup de succès au Québec. Ils sont drôles, mais ils sont aussi les porte-parole du 150e anniversaire de l’Institut Nazareth et Louis-Braille de Montréal. Ce n’est pas un hasard, car Dominic Sillon a perdu l’usage d’un œil à l’âge de 13 ans et la mère de Martin Cloutier souffre d’un glaucome sévère qui réduit son acuité visuelle. Récemment, ils sont allés plus loin en se soumettant à une expérience d’un jour de non-voyance pour les besoins de l’émission Testé sur les humains. « Nous étions très curieux de vivre cette expérience qui a été riche d’enseignements, explique Dominic Sillon. J’ai réalisé combien notre environnement n’était vraiment pas adapté aux personnes qui souffrent d’un handicap.»

Lâchés à Montréal sur la rue St-Catherine avec des chiens-guides Mira, les deux humoristes ont dû faire appel à tous leurs autres sens pour se diriger : « Tout devenait dangereux! On se faisait tirer par le chien et les sons de la rue paraissaient amplifiés. J’avais l’impression de marcher les jambes pliées, comme si je craignais de tomber! » Une expérience que Dominic qualifie aussi de traumatisante :« J’avais peur et je venais de comprendre que, moi qui suis plutôt imprudent, je suis devenu très vigilant et même patient lorsque André Robitaille, pour les besoins de la cause, nous bousculait… Je ne comprenais pas que les gens ne puissent pas nous voir! En fait, ces bousculades me mettaient en colère! » Dominic Sillon relève « qu’il faut être très courageux pour faire face à l’extérieur avec un handicap visuel. Je leur lève mon chapeau! ».

Dans le restaurant montréalais Ô Noir, Dominic et Martin ont aussi expérimenté un repas sans voir. « Là encore, il a fallu gérer l’environnement. Sans contexte visuel, la table que nous occupions me paraissait très petite, en fait, plus petite qu’elle n’était en réalité. Quant aux aliments, j’ai pu les reconnaître surtout grâce à leur texture. Martin, qui est privé d’odorat, était convaincu qu’il mangeait un steak alors qu’il s’agissait de poulet! », se souvient Dominic Sillon.

Le concept des restaurants dans le noir n’est pas nouveau, il a germé dans la tête d’un Suisse non-voyant en 1998. Le pasteur, Jorge Spielmann, aidé par quelques amis, a décidé d’ouvrir un établissement, le Blinde Kuh

(traduit par « vache aveugle ») destiné à plonger des voyants dans l’obscurité pour leur faire prendre conscience de la réalité vécue par les non-voyants. « Vache aveugle » parce que les serveurs et les serveuses portaient des clochettes afin de se faire entendre des convives… et de leurs collègues.

Depuis, le concept a littéralement envahi la planète, d’abord en Europe, puis sur tous les continents, et a subi des variantes par rapport au modèle original. En 2006, le restaurant Ô Noir, situé à Montréal, aura été le premier du genre au Canada. Depuis, sur le sol canadien, les restaurants où l’on mange sans voir ont pignon sur rue, notamment à Toronto et tout récemment à Québec.

Un restaurant dans le noir

Le restaurant dans le noir Ô 6e Sens a ouvert ses portes, en avril dernier, dans le complexe hôtelier ALT situé sur l’avenue Germain-des-Prés à Québec. Gaétan Paquet, un opticien qui exerce sur la rue St-Jean, est l’un des trois propriétaires, avec Jean-François Lessard et Patrick Vézina.

« C’est Jean-François qui m’a convaincu d’embarquer dans ce projet! », précise Gaétan Paquet que nous avons rencontré dans le restaurant en compagnie de Jean-François Lessard. Ce dernier acquiesce en souriant : « Nous étions des partenaires d’affaires puisque j’étais son banquier avant de devenir un ami et aujourd’hui un associé. Les réflexes d’homme d’affaires de Gaétan sont très précieux pour nous.»

Bénévole pour la Fondation Mira, l’ex-banquier a eu le désir de se lancer en affaires tout en soutenant une cause qui lui tenait à cœur : celle des non-voyants. Des trois associés, Patrick Vézina est d’ailleurs le seul handicapé visuel. « Je l’ai rencontré chez Mira et nous avons sympathisé. Patrick est un ébéniste de formation qui a énormément d’énergie et qui avait envie de créer son emploi et de vivre cette aventure, d’autant plus qu’il aime quand ça bouge! », souligne Jean-François Lessard.

Bien plus qu’un simple restaurant

L’idée d’ouvrir un restaurant dans le noir trottait depuis longtemps dans leur tête. Par ailleurs, la Fondation Mira organise à l’occasion des repas pour des voyants affublés d’un bandeau sur les yeux pour créer l’obscurité : « Lorsque j’ai discuté avec la Fondation Mira et la Fondation Caecitas de la possibilité d’ouvrir ce restaurant à Québec, ils ont tout de suite proposé de devenir nos commanditaires. Quant à nous, nous leur rétrocédons 10 % de notre chiffre d’affaires pour les aider à poursuivre leur mission.»

Mais l’ouverture de ce restaurant dépasse le simple intérêt de l’expérience pour les convives voyants. En effet, les invités sont guidés du personnel non voyant et sont servis dans une grande salle plongée dans l’obscurité totale. Une belle façon de créer de l’emploi pour des personnes atteintes d’un handicap qui éprouvent souvent des difficultés à s’insérer dans un domaine professionnel.

Pour les trois associés, il était évident que des organisations aussi spécialisées que l’Institut de réadaptation en déficience physique de Québec (IRDPQ) l’École hôtelière de la Capitale et le centre Louis-Jolliet allaient être mises à contribution afin d’assurer une formation adaptée aux besoins du restaurant et aux aptitudes des étudiants.

« Tous ces intervenants ont été emballés par le projet! », mentionne Jean-François Lessard. Grâce à la participation financière d’Emploi-Québec, Denise Genest enseignante en intégration socioprofessionnelle au Centre Louis-Jolliet, et Laurence Moreau, qui a fait ses classes au Panache, ont contribué à la formation de huit élèves, dont trois filles, assistées par des intervenants de (l’IRDPQ). Pour ces jeunes handicapés, avoir un travail se révèle gratifiant, non seulement parce qu’il brise leur isolement mais aussi pour l’estime de soi qu’il procure.

Dany Baribeau, jeune homme handicapé visuel, fait partie de la brigade de serveurs qui ont la charge du service dans une salle comprenant 45 places. Il affiche un grand sourire lorsqu’on lui demande si cette activité lui plaît : « C’est formidable! En plus, je travaille dans la restauration comme pas mal de membres de ma famille dont ma mère et deux de mes frères. » Il apprécie aussi grandement le contact avec les gens qui lui posent souvent des questions sur l’origine de son handicap « et puis surtout sur les plats que je pose devant eux! »

Du talent, de l’expertise et de l’ingéniosité

Jean-François Lessard l’avoue : « Il était important d’être bien entouré et bien conseillé pour réussir ce projet.» Il a d’ailleurs bénéficié de l’expertise du Groupe Germain, leur locateur, qui possède le complexe ALT. D’autre part, Mario Martel, chef bien connu dans la région, a pu apporter son expertise dans la conception des repas. Son fils, le jeune chef Simon Martel, assure avec le second, l’élaboration d’un menu (lequel est gardé secret et change tous les mois) de grande qualité aux saveurs des saisons. « C’est tout un défi pour nous de mettre en place une façon de faire différente qui nous permet d’interagir avec les serveurs… Et nous prenons grand soin de concocter pour notre clientèle des mets de grande qualité », relève le jeune chef. Un souci qui doit compenser la composante vision qui participe généralement à l’appréciation gustative car « il n’est pas question que l’expérience culinaire passe au second plan! ».

Pour que l’organisation du service soit couronnée de succès, les propriétaires d’Ô 6e Sens ont fait appel au génie électronique de la compagnie Azbar, spécialisée dans les services technologiques pour le domaine de la restauration, et à l’implication totale de son président, Robert Blouin, afin de mettre au point un système auditif destiné aux serveurs. En effet, ces derniers portent une oreillette qui leur permet de gérer les commandes des convives grâce à la synthèse vocale de l’ordinateur et de la caisse-enregistreuse.

Mais les innovations ne s’arrêtent pas là chez Ô 6e Sens! Le restaurant est aussi conçu pour accueillir au moment du lunch des amateurs de sandwiches puisque des banquettes occupent une partie de l’espace jouxtant la mystérieuse salle dans le noir dont les propriétaires gardent jalousement « le secret ». Enfin, dans le fond de la pièce éclairée, a été installée une vaste niche séparée par une vitre où les chiens Mira des serveurs peuvent se reposer alors que leurs maîtres travaillent.

Depuis son ouverture, le téléphone du restaurant Ô 6e Sens ne dérougit pas. Entre les couples passionnés de sensations et les groupes assoiffés de nouvelles aventures, les convives sont assurés que tout a été parfaitement conçu pour que l’expérience goûte vraiment bon.